lundi 18 novembre 2013

Pour celles et ceux que ça intéresse

Sent: Friday, August 23, 2013 5:06 PM
Subject: Pour celles et ceux que ça intéresse

Pourquoi faut-il s'opposer à l'extradition de Bahar Kimyongür ?


Message du Clea - jeudi 22 août 2013
http://leclea.be/clea/communiques/22-08-2013-pourquoi-sopposer-a-extradition-de-bahar.html


Le citoyen belge, Bahar Kimyongür, risque d'être extradé par l'Espagne vers la Turquie dans les semaines qui viennent...

Terrorisme ?
Que reproche exactement à Bahar Kimyongür la Turquie ?
Autoritarisme ?
Quel est l'état de la démocratie aujourd'hui dans ce pays ?

Complicité ?
Quelles relations entretient la Belgique avec l'État turc ?

Un «dossier spécial» de la revue Ensemble ! (téléchargeable via le lien qui suit) interroge ces trois problématiques.

Il se compose d'un article démontant, une à une, les accusations de terrorisme proférées par la Turquie à l'encontre de B. Kimyongür, d'une motion de la CNAPD contre l'extradition de notre compatriote et d'un carnet de voyage au cœur de la révolte qui secoue actuellement l'Anatolie.

«Dossier spécial» de la revue Ensemble ! n° 79

Le mensuel Angle d'Attac consacre un numéro entier à la violence exercée ces derniers mois par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan sur les manifestants de la Place Taksim.

Découvrez dans ce pdf, une enquête photographique à couper le souffle sur le mouvement social sans précédent qui fleurit aujourd'hui en Turquie.

Angle d'Attac : Retour à Taksim

L'État turc –qui s'acharne à terroriser ses opposants politiques– et notre pays développent une étroite collaboration policière.
L'article à lire ici, publié par Info-Türk, témoigne du caractère symbolique de l'affaire Kimyongür.

L'Union européenne, courroie de transmission de la répression turque ?

Aujourd'hui, Bahar Kimyongür est en Belgique.
Demain, le justice espagnole statuera sur son sort.
Après-demain, il sera peut-être aux mains des autorités turques...
Dès maintenant, vous pouvez «dire la vérité»,
en diffusant ce courrier électronique autour de vous.

Un autre geste utile : pour contribuer au paiement des frais d'avocats et des déplacements à Madrid que Bahar Kimyongür sera obligé d'effectuer, nous vous invitons à verser une aide financière sur le compte du CLEA
BE47 3630 0542 6380
avec, comme message, «Solidarité Bahar !»


Extradition : Bahar Kimyongür s'explique


Message du Clea - lundi 19 août 2013[http://leclea.be/clea/communiques/19-08-2013-bahar-s-explique.html]

[Versión castellana]



Chère amie, Cher ami,


Le 17 juin dernier, Bahar Kimyongür était interpellé en Espagne sur ordre de la Turquie, qui exige son extradition. Libéré sous caution, notre compatriote est désormais dans l'attente d'une convocation de la justice espagnole, qui statuera sur son sort dans les semaines à venir.

Dans la vidéo qui suit, Bahar revient, pour la première fois en détail, sur son arrestation à Cordoue. Interviewé par le journaliste Michel Collon, le citoyen belge met en lumière les véritables raisons qui motivent l'État turc à s'acharner contre lui. Il s'interroge également sur l'attitude des autorités belges dans le nouveau rebondissement de la saga judiciaire dont il est victime. [Cliquer ici]]



Pour cerner les enjeux de cette affaire, la lettre rédigée par Bahar Kimyongür à ses soutiens mérite également toute votre attention :
13 ans de persécution : Assez - Genoeg - Basta !
Chère amie, Cher ami, n'hésitez pas à diffuser cette vidéo et ce texte autour de vous. C'est aussi par votre action, même modeste, qu'une mobilisation émergera... et empêchera que Bahar ne soit extradé par l'Espagne vers la Turquie, où il risque le pire.
Autre geste utile : pour contribuer au paiement de ses frais d'avocats et de ses déplacements à Madrid, nous vous invitons à verser une aide financière sur le compte du CLEA
BE47 3630 0542 6380
avec, comme message, «Solidarité Bahar !»

Avec vous, le CLEA est résolu à livrer cette nouvelle bataille en faveur de la liberté d'expression.















Gloire au général GIAP , héroïque combattant communiste vietnamien !


Gloire au général GIAP , héroïque combattant communiste vietnamien !



Condoléances au peuple vetnamien et à mes amis vietnamiens.

Le général vietnamien Vo Nguyen Giap, héros militaire de l'indépendance, s'est éteint à l'âge de 102 ans. Grâce à ses tactiques, il avait réussi à défaire l'armée coloniale Française à Dien Bien Phu et l'armée des Etats Unis.


Le général Vo Nguyen Giap, héros militaire de l'indépendance vietnamienne et artisan de la débâcle française à Dien Bien Phu, est décédé vendredi à l'âge de 102 ans, a-t-on appris de sources gouvernementale et militaire. "Je peux confirmer que le général Giap est mort à 18h08" (13h08 à Paris), a indiqué un responsable gouvernemental sous couvert de l'anonymat. Une source militaire a confirmé son décès.

Il restera dans l'histoire l'un des grands chefs de guerre du XXe siècle, le seul à avoir successivement défait la France et tenu tête aux Etats-Unis d'Amérique. Le général Vo Nguyên Giap est mort vendredi 4 octobre à l'âge de 102 ans.

Né le 25 août 1911 dans un village du Vietnam central, issu d'une famille de modestes lettrés, Giap a vécu sa jeunesse dans une atmosphère de nationalisme militant : démêlés avec la Sûreté française, dont deux années en prison, de 1930 à 1932. Il passe son bac (français) en 1934, puis enseigne l'histoire et le français à Hanoï, au lycée Thang Long, creuset de militants anticolonialistes. En 1937, à l'époque du Front populaire, il adhère au PC clandestin vietnamien.

Dès lors, son itinéraire est tracé. En mai 1940, en compagnie de Pham Van Dông, futur premier ministre (1954-1986), Giap se rend en Chine pour y rencontrer, pour la première fois, Hô Chi Minh, fondateur du PC en 1930. Il a épousé en 1939 une militante originaire de la même province que lui, qui lui a donné un enfant en 1940. Il ne la reverra jamais : peu de temps après son départ, elle est arrêtée par la Sûreté française. Vicieusement torturée, elle meurt en prison, dit-on, en se suicidant. Giap ne l'apprendra que quelques années plus tard.

Hô Chi Minh a eu un réflexe de génie. Quand Giap est allé le rejoindre en juin 1940 dans le sud de la Chine, il n'était âgé que de 29 ans et n'avait aucune formation militaire. Comment le révolutionnaire déjà chevronné – l'oncle Hô avait alors la cinquantaine – a-t-il deviné que le jeune militant avait l'étoffe d'un grand capitaine ? Hô lui a confié la formation des forces d'autodéfense puis la fondation de l'armée populaire vietnamienne. Dès 1948, il en a fait un général de corps d'armée, rang que Giap occupait encore le jour de sa mort.

Haut du formulaire
·Partager ·

GRECE: Mobilisation hier contre l'expropriation d'une maison - Prépublication BIP 155

N' est-ce pas que cette Europe des banquiers et des multinationales est libre, démocratique, respectueuse de la justice et des droits de l' homme.
Il paraît que la "Démocratie" nous vient de ... GRECE ?
Sent: Monday, October 14, 2013 9:34 PM
Subject:  Mobilisation hier contre l'expropriation d'une maison - Prépublication BIP 155


Grèce
Bourse du Travail de toute Lesbos
Mobilisation hier contre l'expropriation d'une maison
Les Impôts et l'état avaient mis dans leur collimateur une famille de six personnes pour une dette de 2.268€
Le fisc et l'état prennent dans leur collimateur les maisons des chômeurs et des travailleurs journaliers, qui n'ont pas de quoi payer leurs impôts et leurs capitations. Cela se confirme avec le cas d'une famille de six personnes celle de N. Gianneli de Lesbos. Le Fisc veut mettre leur maison en adjudication pour une dette de 2.268€.
Hier à l'appel de la Bourse de travail des ouvriers et des employés de toute l'île de Lesbos, un rassemblement de protestation de masse a eu lieu devant le bâtiment du fisc, par les syndicats, organismes EBE (EVE - Professionnels, artisans et commerçants] et les institutions de masse, exigeant qu'aucune expropriation de maison de famille populaire ne se fasse. Dans leurs interventions, les syndicats et les organisations ont dit clairement que le mouvement se mettra au travers de la route de toute tentative d'expropriation.
Le fisc de son côté avait proposé 45 échéances de 147€ le mois. Une somme que la famille de N. Gianneli ne peut payer car celui-ci n'a qu'un contrat à durée déterminé avec la   14ème circonscription des Antiquités byzantines et qu'au début de 2014 il sera au chômage. Finalement sous la pression de la Bourse du travail et d'autres organismes mobilisés, la municipalité de Lesbos à déclaré assumer cette dette.
Stratis Antonas, président de la Bourse du Travail de toute l'île de Lesbos, a déclaré «Il ne faut pas que nous leur fassions la faveur de laisser entre leurs griffes ne serait-ce qu'un collègue au chômage, qu'une famille populaire menacé par quiconque de se trouver à la rue, que ce soit par une banque, par le fisc ou un usurier. En même temps, nous revendiquons des mesures de protection substantielles des ménages populaires surendettés».
———————————————
[Ριζοσπάστης, 11.10.2013]
[Traduction Alexandre MOUMBARIS
correction Marie-José MOUMBARIS]
]


HISTOIRE: « La Grèce n’est vraiment sortie du fascisme qu’en 1974 »

Joëlle Fontaine :: « La Grèce n'est vraiment sortie du fascisme qu'en 1974 »  ("Solidaire")

Aujourd'hui, la Grèce est pratiquement sous tutelle européenne. Le pays est connu pour être « le berceau de la démocratie », mais l'est moins pour avoir été l'une des premières victimes de l'impérialisme des Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Nous avons rencontré l'historienne Joëlle Fontaine, auteure de De la résistance à la guerre civile en Grèce : 1941-1946. Elle nous donne un tout autre éclairage sur l'histoire récente de ce pays, ainsi que sur des événements peu connus de la « Libération ».

Daniel Zamora


Plus de 60 ans après la répression de la résistance grecque (photo) pour garantir la sauvegarde des intérêts britanniques en Méditerranée, l'Union européenne impose l'austérité au peuple grec afin de préserver les banquiers et les grands actionnaires.

Pourquoi écrire un livre sur la Résistance grecque aujourd'hui ?

    Joëlle Fontaine. Au départ, j'ai voulu écrire ce livre simplement pour rétablir une vérité historique. En tant qu'enseignante d'histoire, j'ai constaté que la Résistance grecque et la façon dont elle a été brisée en décembre 1944 par Churchill (Premier ministre anglais, NdlR) étaient largement ignorées, ou plutôt occultées, en France. Cela permet d'attribuer à la seule URSS la responsabilité de la Guerre froide. On oppose sa volonté d'expansion au détriment du droit des peuples à la démocratie régnant dans le « monde libre »...
    Or l'actualité est venue rappeler brutalement que la Grèce n'a jamais disposé que d'une souveraineté limitée ! Ce qui s'est passé en décembre 1944 ne suffit certes pas à expliquer la crise actuelle, mais il est bon de savoir — c'est rarement le cas de ceux qui critiquent ce pays — que l'intervention armée des Britanniques a eu pour conséquence une guerre civile de trois ans, de 1946 à 1949, suivie de régimes très oppressifs et enfin de la dictature des colonels (1967-1974). La Grèce n'est vraiment sortie du fascisme qu'en 1974 ! Cela a retardé la modernisation des structures économiques et sociales et permis le maintien d'élites parasitaires, complices de la domination britannique, puis américaine, et a entretenu la corruption et le clientélisme encore présents aujourd'hui. Du coup, pour faire face à la pression sociale et politique résultant de cette situation, les gouvernements successifs ont longtemps encouragé une émigration massive qui a privé le pays de ses éléments les plus dynamiques.
    Il est aussi bon de savoir, pour comprendre certaines réactions de la presse grecque aux critiques des Allemands, que ces derniers ont commis de terribles actes de barbarie en Grèce lors de la Seconde Guerre mondiale. Ils ont laissé le pays dans un état de ruines catastrophique et n'ont jamais payé leurs dettes de guerre...

Vous dites que la Guerre froide commence en Grèce. Pourquoi ?

    Joëlle Fontaine. Une légende tenace veut que le monde ait été partagé à Yalta, en février 1945, au bénéfice d'un Staline imposant ses conditions à Churchill et à un Roosevelt (président américain, NdlR) affaibli par la maladie... En fait, les volontés hégémoniques des Alliés se sont manifestées très vite au cours de la guerre, et d'abord du côté des Anglo-saxons qui, dès l'été 1943, ont monopolisé le contrôle politique de la partie libérée de l'Italie, en maintenant d'ailleurs les cadres fascistes au détriment de la Résistance. Ce précédent servira d'argument à l'URSS pour exercer un contrôle unilatéral sur la Roumanie et la Bulgarie à la fin de 1944.
    C'est aussi à partir de l'été 1943 que Churchill se rend compte de l'importance prise par l'EAM, le Front national de libération de la Grèce, et commence à prévoir l'occupation de ce pays allié après le départ des Allemands ! Et, lorsqu'en avril 1944, les forces armées grecques réclament l'intégration de la Résistance dans le gouvernement du roi de Grèce en exil, Churchill n'hésite pas à ordonner la déportation dans des camps des soldats indociles. Il constitue alors avec les autres le corps de prétoriens qui assurera à la Libération, conjointement à ses propres troupes, le maintien de la monarchie qu'il compte bien imposer à la Grèce.

Churchill cherche donc déjà à imposer l'hégémonie des puissances occidentales ?

    Joëlle Fontaine. Exactement. En décembre 1944, en Belgique, a lieu une répression violente des manifestations contre le désarmement des partisans, menée par le gouvernement Pierlot avec l'aide du général britannique Erskine. Mais c'est à Athènes, au même moment, que se produit la première grande intervention armée — un mois de bombardements « de terre, de mer et du ciel » — pour imposer la volonté d'une grande puissance : empêcher la réalisation des objectifs démocratiques et sociaux de la Résistance et rétablir l'ordre ancien, garant des intérêts de la Grande-Bretagne.
    On est loin des beaux principes de la Charte de l'Atlantique ! Et le jour même où les partisans grecs acceptent finalement de rendre les armes, le 12 février 1945, les trois Grands (Staline, Churchill et Roosevelt, NdlR) signent à Yalta la Déclaration sur l'Europe libérée garantissant solennellement le « droit de tous les peuples à choisir la forme de leur gouvernement »…

On parle souvent du rôle — ou plutôt de l'absence de rôle — de l'URSS pendant ces événements. Pourriez-vous nous en dire plus ?

    Joëlle Fontaine. La priorité de Staline est de terminer le plus vite possible la guerre. Il ne veut pas risquer, en soutenant les partisans grecs contre la Grande-Bretagne, de remettre en question une « Grande Alliance » à l'évidence fragile et de donner prétexte aux tentatives de paix séparée prônées par certains du côté anglo-saxon. Il a donné des conseils de modération à Togliatti (secrétaire général du Parti communiste italien, NdlR), Thorez (secrétaire général du Parti communiste français, NdlR) et Tito (secrétaire général du parti communiste de Yougoslavie, NdlR). Aux communistes grecs, Staline n'a pas donné de consignes, faute de communication directe et parce qu'il considère le pays depuis longtemps dans la « sphère » britannique. Mais les dirigeants de la Résistance ont compris qu'ils n'avaient pas d'aide à attendre de l'URSS.
    Staline a très vite réalisé que les Anglo-saxons comptaient se réserver le contrôle des pays qu'ils libéreraient, vu le précédent italien, et que Churchill était prêt à tout pour préserver sa domination sur la Grèce. Ne pouvant s'y opposer, il en a tiré parti pour assurer ses propres positions en Roumanie et en Bulgarie, ce que lui a concédé facilement Churchill lors des entretiens de Moscou en octobre 1944. Pour la Pologne, ses alliés se sont montrés plus que réticents, exigeant qu'il élargisse le comité établi par lui à l'est de la Pologne à des éléments du gouvernement polonais en exil à Londres. Or au même moment, la Résistance grecque était définitivement exclue de toute possibilité de participation gouvernementale, et même de la vie politique du pays. Une terreur implacable s'était immédiatement abattue sur les partisans après leur désarmement...
    Mais les légendes sont tenaces, et on prétend toujours que c'est Staline qui aurait imposé des exigences inadmissibles à Yalta !

Churchill est aujourd'hui présenté comme un héros. Pourtant votre ouvrage dessine un tout autre homme.

    Joëlle Fontaine. L'intervention armée de décembre 1944 est en grande partie l'œuvre personnelle de Churchill. Certes, le Foreign Office (ministère des Affaires étrangères britannique, NdlR), a toujours comme objectif le maintien de la domination britannique sur la Grèce, qui est un point stratégique important en Méditerranée orientale. Mais alors que Churchill ne voyait que la monarchie pour préserver de façon sûre cette situation, ses collaborateurs, Anthony Eden (qui dirigeait à l'époque le Foreign Office, NdlR) et l'ambassadeur Reginald Leeper se sont vite rendu compte de l'extrême impopularité du roi Georges II et ont commencé dès 1943 à envisager l'instauration d'une régence. C'était un point important, puisque les dirigeants de la Résistance et même les partis traditionnels restés en dehors de celle-ci ne voulaient pas que le roi rentre en Grèce avant l'organisation d'un référendum sur la question du régime politique.
    Or Churchill s'est entêté à refuser cette éventualité jusqu'aux tout derniers jours de 1944 ! Il a volontairement fait échouer une conférence tenue au Caire au cours de l'été 1943 qui aurait pu, de l'avis général des participants, aboutir à un accord et éviter les déchirements qui ont suivi. Au lieu de cela, il a commencé dès ce moment à prévoir le débarquement de ses troupes en Grèce au moment de la Libération.

Il a donc une véritable responsabilité personnelle ?

    Joëlle Fontaine. Tout à fait ! C'est lui, en l'absence d'Eden, qui a ordonné la répression brutale d'avril 1944 contre les forces armées grecques d'Égypte. Lui encore qui s'est opposé, début décembre 1944, au changement de gouvernement demandé par l'EAM et l'ensemble des démocrates, qui aurait pu éviter le déclenchement de l'insurrection du peuple d'Athènes. C'est lui enfin qui a refusé avec constance les demandes de négociation formulées par les insurgés tout au long des combats et demandé toujours plus de renforts au commandant suprême des forces alliées en Méditerranée Harold Alexander, malgré les réticences de celui-ci vu la situation critique sur le front italien. Il a fallu trois semaines d'affrontements sanglants à Athènes, la pression conjuguée d'Eden, Leeper, du ministre Macmillan et d'Alexander pour qu'il exige enfin du roi de Grèce la nomination d'un régent : l'archevêque d'Athènes, dont la « magnifique prestance » et l'anticommunisme sans faille l'avaient enfin convaincu…
    Churchill a fait fi des très sévères critiques de la presse britannique et internationale, ainsi que de celles des députés de la Chambre des communes (une des deux chambres du Parlement britannique, NdlR) qui ont rapproché sa politique grecque de son admiration bien connue pour Mussolini et Franco, ou encore de son acharnement dans la croisade antibolchevique qui avait suivi la révolution russe de 1917. Il y a répondu par un mépris affiché pour les « bandits grecs » et par des mensonges. Il tranché la question en exerçant un véritable chantage, en mettant en jeu ses responsabilités à la tête du pays à un moment où la guerre faisait encore rage sur plusieurs fronts.

Selon vous, quelles sont les raisons de la défaite des partisans grecs ?

    Joëlle Fontaine. Un élément important est les hésitations des dirigeants de l'EAM, dues en partie à la confiance excessive de leur composante socialiste dans les traditions démocratiques de l'Angleterre. D'où un enchaînement de décisions contradictoires tout au long de l'année 1944 : d'un côté, des concessions excessives à l'objectif d'unité nationale ; de l'autre, l'engagement final, largement improvisé, dans une épreuve de force qui a suscité partout une grande indignation mais n'a pas reçu le soutien espéré, car la préoccupation principale était de terminer la guerre.
    Les partisans n'auraient cependant pas pu être défaits sans l'intervention massive des Britanniques. L'EAM avait une puissance considérable à la Libération, et son armée, l'ELAS, contrôlait la presque totalité du territoire grec. Dans les régions précocement libérées par la Résistance, des institutions populaires élues étaient déjà en place. Les Britanniques n'ont pas hésité, pour contrer l'ELAS, à réarmer les membres des milices collaboratrices mises à l'écart à la Libération.
    L'EAM aurait pu continuer la lutte sur le reste du territoire, après sa défaite à Athènes. Il ne l'a pas fait, pour ne pas ajouter à la détresse d'une population au bord de la famine, qui attendait beaucoup de l'aide promise par les Alliés. Il comptait sur sa force et son poids politique important pour gagner les élections et réaliser ainsi son programme de changement politique et social. C'était sans compter avec la terreur dont furent immédiatement victimes ses partisans désarmés et l'ensemble des démocrates.

Joëlle Fontaine, De la résistance à la guerre civile en Grèce : 1941-1946, 2012, La Fabrique, 20 €.

La Grèce des colonels

users.skynet.be/roger.romain/grece01.html
22 févr. 2012 - la GRÈCE DES COLONELS FASCISTES. ...