FRONT CONTRE FRONT
Les mêmes causes produisent toujours les mêmes conséquences. La crise économique de 1929 provoquait la montée du fascisme en Allemagne. La crise des dettes souveraines provoque la montée de l'extrême droite dans tous les pays de la vieille Europe. Il est encore fécond le ventre d'où sortait la bête immonde.
1981, 1988, 1995, 2002, 2007, 2012, les présidents changent mais le Front National est toujours au centre de la vie politique française.
Le Pen et Sarkozy, le Front National et l'UMP, c'est blanc bonnet et bonnet blanc, c'est l'original et la copie, c'est l'extrême droite et la droite extrême, c'est le racisme, la xénophobie et l'islamophobie, l'électorat du Front National et de l'UMP sont exactement identiques.
Sarkozy mettait au centre de la campagne électorale la guerre des civilisations et l'instrumentalisation de l'invraisemblable vrai faux attentat d'al Qaïda à Toulouse. Sarkozy prévoyait tout sauf un tout petit détail, l'exploitation de cette super production médiatique ne lui profitait pas, elle profitait à Le Pen, les électeurs communs du Front National et de l'UMP préfèrent toujours l'original à la copie. Dans le département du Vaucluse, Le Pen et Sarkozy sont tous les deux presque à égalité à 27 % des voix et Hollande arrive en troisième position à 23 % des voix.
Mélenchon mettait au centre de la campagne électorale la lutte contre le Front National. En ce sens, Mélenchon, c'est l'anti Mitterrand. Mitterrand fabriquait il y a trente ans l'obscénité médiatique du Front National pour des raisons de politique politicienne intérieure française de division de la droite. Trente ans plus tard, pour la première fois, un leader politique national attaquait le Front National. Mélenchon avait raison.
L'ascension du Front National culminait une première fois en 1998. Elle mettait à l'ordre du jour la réalisation d'alliances et de majorités du Front National et de l'UMP dans un certain nombre de conseils régionaux. La scission entre Le Pen et Mégret en 1999 mettait provisoirement un terme à cette ascension. Les élections présidentielles de 2002, 2007 et 2012 ouvrent une nouvelle séquence de cette ascension. Elle mettra à l'ordre du jour des élections législatives de juin 2012 la réalisation de candidatures communes et de désistements réciproques entre le Front National et l'UMP.
La campagne du Front de Gauche contre le Front National était au centre de la campagne électorale pour le premier tour des élections présidentielles. Il faut des candidatures communes du Front de Gauche, du NPA et du mouvement des indignés aux élections législatives de juin 2012.
Bernard Fischer