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La camarade Juliette Broder, du Parti du Travail de Belgique, est décédée aujourd'hui à l'âge de 85.
Elle a consacré sa vie à la lutte de la classe ouvrière pour le socialisme et le communisme.
Voici deux textes diffusés par le Parti du Travail de Belgique :
1) une courte biographie de Juliette Broder reproduite ci-dessous;
2) une analyse de Juliette Broder intitulée : «Le Front Populaire en France» - Contribution au Séminaire communiste international «Impérialisme, fascisation et fascisme», Bruxelles, du 2 au 4 mai 2000.
Quelques notes sur sa biographie par Maria McGavigan, qui prépare une histoire de sa vie :
Lorsque les Allemands ont envahi la Belgique, Juliette n'avait que 15 ans.
Elle s'est engagée dans la Résistance car cela allait de soi : «J'ai été élevée par des parents communistes qui sont restés fidèles à leur idéal jusqu'à leur dernier souffle.».
En 1963, membre du Parti communiste belge, elle lutte contre la ligne révisionniste de ce dernier et en est exclue.
En 1973, elle adhère à Amada, qui deviendra, quelques années plus tard, le Parti du Travail de Belgique.
Elle incarnait pour les jeunes la continuité avec le passé communiste de la Belgique, depuis la fondation du PCB en 1921.
Quelques notes sur le texte «Le Front Populaire en France» de Juliette Broder :
Ce texte de 30 pages commence ainsi : «L'étude du Front Populaire en France est extrêmement intéressante. Non seulement parce que son déroulement et son contenu font ressortir l'opportunisme de droite qui a présidé à l'unité du Parti communiste français avec le Parti socialiste et les radicaux au sommet mais encore parce que la légende alimentée par le PCF, de la grande victoire pour la classe ouvrière et les travailleurs que cette unité a permise est démentie pour une large part dans la pratique. Les seuls acquis durables de la lutte conséquente et tenace de la classe ouvrière unie furent les 'congés payés', les loisirs et la culture au service du peuple (ce qui n'est évidemment pas négligeable!). Tout le reste fut récupéré par la bourgeoisie.»
Nos condoléances au PTB.
Antonio Artuso – Montréal, le 2 décembre 2009
De: Jean Pestieau [mailto:jean.pestieau@wol.be]
Enviado el: December 2, 2009 1:09 PM
Para: WPB
CC:
Asunto: Mort d'une camarade du PTB : Juliette Broder nous a quittés
Note: Vous trouverez en document attaché l'article de la camarade Juliette Broder, décédée aujourd'hui, sur le Front populaire en France
2 décembre 2009
Mort d'une camarade : Juliette Broder nous a quittés
Ce mercredi 2 décembre, Juliette Broder, âgée de 85 ans, est décédée. Maria McGavigan, qui met la dernière main à une histoire de sa vie, nous fait le portrait de cette femme exceptionnelle.
Invalide depuis un accident domestique en 2007, son état de santé s'est brusquement empiré il y a quelques jours. La crémation aura lieu de façon privée, mais le PTB organisera très bientôt un hommage en son honneur.
Élue au comité central du PTB lors de son premier congrès en 1979, elle en est restée membre jusqu'au moment où sa santé ne le lui permettait plus.
Lorsque les Allemands ont envahi la Belgique, Juliette n'avait pas encore 15 ans. Quand on lui demandait comment elle s'était engagée dans la Résistance si jeune, elle répondait qu'elle n'avait aucun mérite, que cela allait de soi. « J'ai été élevée par des parents communistes qui sont restés fidèles à leur idéal jusqu'à leur dernier souffle. Du plus loin que je me souvienne, ils ne m'ont jamais mise à l'écart de leurs discussions, ni des entretiens qu'ils avaient avec leurs camarades de combat, ni de leurs activités. » Juliette allait suivre leur exemple.
Exclue du Parti Communiste Belge en 1963 avec Jacques Grippa, elle n'a eu de cesse de chercher un parti qui serait resté fidèle aux idéaux communistes de ses parents. En 1973, lors de la grève des docks à Anvers, elle a vu Wies De Schutter d'Amada (ancêtre du PTB, ndlr) haranguer la foule à la télévision. Alors qu'elle ne connaissait pas un mot de néerlandais, elle est partie à Anvers à la recherche de ce parti flamand qu'elle a fini par rejoindre.
Pour Amada-TPO (plus tard le PTB), elle incarnait la continuité avec le passé communiste de la Belgique, depuis la fondation du PCB en 1921. Elle a appris aux premiers militants d'Amada, tous beaucoup plus jeunes qu'elle, d'être fiers des moments glorieux de cette histoire, du rôle du PCB dans la lutte de classes des années trente, par exemple, et surtout dans la résistance à l'occupation nazie (c'est ainsi que l'on a appelé le PCB « le parti des fusillés »). En même temps, il fallait être critique à l'égard des erreurs et limitations des communistes. Elle a fait connaître dans le PTB, par des conférences et des articles, ce grand communiste belge qu'était Julien Lahaut. Elle a fait publier les mémoires de son propre père, Pierre Broder, qui a joué un rôle de premier plan dans la résistance à Charleroi1. Toujours son souci fut que les jeunes sachent ce qu'avaient été les communistes et leurs luttes.
Dans le parti, elle a travaillé dans presque tous les secteurs, aussi bien dans le domaine national qu'international. Toute sa vie elle a été militante syndicale dans le secteur des grands magasins et, même après sa retraite elle a visité avec une délégation de femmes afghanes les travailleuses qui occupaient les Galeries Anspach.
Entre étude et action
Un domaine où elle s'est particulièrement distinguée fut l'étude et la formation. Les fondateurs du PTB avaient beaucoup étudié les classiques du marxisme, mais il n'en allait pas nécessairement de même avec l'ensemble des cadres et des militants. Dans le parti, une tendance existait de négliger, ou même de mépriser l'étude, au nom de l'action. Juliette, avec sa connaissance de l'histoire du mouvement communiste, était bien placée pour constater les dangers d'une telle attitude. La direction du parti, estimant qu'il fallait en premier lieu s'adresser à l'éducation des responsables, a décidé de mettre sur pied une école nationale pour les cadres et lui en a confié la direction. C'est ainsi que la première génération de cadres du PTB a été formée, à travers l'étude des auteurs classiques, dans la méthode, la philosophie et l'économie marxistes, dans le matérialisme historique, la théorie marxiste de l'État, la conception du parti communiste et des alliances, notamment. C'est certainement grâce en partie à cette formation que le parti a pu traverser relativement sereinement la crise de la place Tien an Men et de la chute du mur de Berlin en 1989.
Juliette a aussi été la première rédactrice en chef d'Études marxistes. L'éditorial du premier numéro, qui date de 1988 et où elle met en exergue l'actualité du marxisme, aurait pu être écrit aujourd'hui2. Elle y a aussi contribué un article de fond sur le PCB, avant, pendant et après la guerre 40-453.
Mais le combat qui lui tenait le plus à cœur était certainement celui contre le racisme et le fascisme. C'est ainsi, notamment, qu'elle a mis sur pied en 1995, avec d'anciens résistants et des personnalités dont l'écrivain Johan Anthierens, un comité d'opposition à la réhabilitation d'Irma Laplasse, cette collaboratrice exécutée après la Seconde Guerre mondiale. Le combat a été gagné, car Irma Laplasse n'a pas été réhabilitée. C'est la dernière activité publique de grande envergure à laquelle elle a participé.
1 Pierre Broder, Des juifs debout contre le nazisme, EPO, 1994
2 Éditorial, Études marxistes n° 1, novembre 1988 www.marx.be/FR/cgi/emall.php?action=get_doc&id=1&doc=315
3 Juliette Pierre, Le PCB, avant, pendant et après la guerre 40-45, Études marxistes n° 1, novembre 1988, www.marx.be/FR/cgi/emall.php?action=get_doc&id=1&doc=318