mercredi 19 janvier 2005

Recherches historiques d' Annie Lacroix-Riz: Le SPD vu par les autres… après l’avènement des hitlériens au pouvoir

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Recherches historiques d' Annie Lacroix-Riz: Le SPD vu par les autres… après l’avènement des hitlériens au pouvoir

Le SPD vu par les autres… après l’avènement des hitlériens au pouvoir
Annotation Annie Lacroix-Riz, envoyé à groupe concours 11 novembre 2004, fautes de frappe corrigées. Souligné dans le texte.
Choix de textes
Source :
F 7, 13430, janvier-juin 1933, Archives nationales
Fautes de frappe corrigées, sauf éventuel mot manquant suivi de (sic)

L’Ordre, 14 mars 1933, Émile Buré, « Grandeur et décadence de la social-démocratie allemande », paginé 200
Se moque de la docilité et de la servilité d’un ancien Ministre de la Guerre socialiste de 18, qui « fut avant et durant la guerre l’un des meilleurs agents avec Scheidemann de la Wilhelmstrasse », et qui « mitrailla sans pitié ses anciens camarades, les spartakistes de Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg », venu quémander les hitlériens (Goering) de laisser en poste jusqu'à sa retraite en octobre – mais ne cite pas son nom, cité par la Nation belge [Noske]

Lettre 632 du commissaire spécial au Contrôleur général Services généraux de police Alsace-Lorraine, Strasbourg, 27 mars 1933, secret, dactylographié, 2 p.
Consigne clandestine du KPD, cf. tract-affiche 1-2 pour abandon lutte anti-socialiste pour lutte commune contre fascisme et « front unique ». 2

Coupure dépêche agence Fournier, 5 mai 1933, in extenso,
« Les syndicats allemands se soumettent.
Berlin, 5 mai. À une exception près les syndicats chrétiens et neutres ont fait savoir qu’ils acceptent sans conditions l’autorité d’Adolf Hitler et qu’ils se conformeront aux instructions du comité d'action nouvellement nommé. C’est donc 7 millions d’ouvriers allemands, qui ont déjà accepté la désillusion de leurs syndicats par le gouvernement nazi.
Parmi les syndicats qui ont fait acte de soumission on comte la “fédération neutre” d’employés de commerce, tandis qu’on attend pour aujourd'hui l’acceptation de la fédération national-allemande d’employés de commerce, qui compte 300 000 membres. »

Fiche P.P (Préfecture de police) sans autre référence, 8 mai 1933, dactylographié, 3 p., in extenso
« Les événements d’Allemagne continuent à faire l'objet des discussions dans les milieux syndicalistes de la CGT.
L’effondrement des organisations syndicales allemandes devant les procédés autoritaires du Gouvernement de Hitler et l’arrestation de leurs dirigeants sont des événements qui étaient prévus depuis plusieurs mois.
Les représentants de la CGT qui eurent avant les élections des conversations avec les principaux chefs du mouvement syndical allemand et en particulier avec Leipart et Grassmann [chefs de l’ADGB, le syndicat social-démocrate, le plus important et de loin], maintenant arrêtés, n’avaient pas manqué de leur indiquer qu’une position de patience ne saurait aboutir en présence des adversaires qu’ils avaient devant eux. Aussi leur absence de réaction, mieux encore, leur apparence d’acceptation du nouveau régime, ont été jugées très sévèrement par les militants syndicalistes français.
Il convient d’ajouter que lors de la dernière réunion du Conseil de la Fédération syndicale internationale, à Zurich, le mois dernier, où fut décidé le transfert à Paris de l’Internationale, ce jugement a été celui de la presque unanimité des délégués.
Depuis, un assez grand nombre de militants allemands viennent en France et fuient leur pays pour éviter les violences des nazis. Tous, dans les récits qu’ils rapportent, font le procès de leurs dirigeants qui ont laissé passer les unes après les autres, toutes les occasions de (1) combattre pour éviter la dictature de Hitler.
La publication récente de la conférence tenue par les social-démocrates allemands vient renforcer cette opinion. Cette conférence a vivement condamné l’attitude de syndicalistes allemands et déclaré qu’elle entendait poursuivre son “opposition idéologique” au nouveau régime. On ne pense pas généralement que cette opposition puisse avoir une bien grande portée, étant donné les mesures prises par le gouvernement. Mais cette position des social-démocrates qui maintiennent leur opposition, au moins de principe, va permettre de conserver quelques relations entre le Parti allemand et l’Internationale socialiste, alors qu’il semble bien que, du côté syndical, les relations soient complètement rompues.
La Fédération syndicale internationale va ainsi se trouver amputée d’un tiers environ de ses effectifs et par suite d’un tiers environ de ses recettes qui se chiffraient à environ un million et demi. Bien que les réserves financières de cette organisation soient assez importantes, il est probable qu’elle devra réduire son train de vie ou faire appel à un supplément de cotisations de ses organisations adhérentes. Le bureau, qui doit se réunir à Paris le 17 mai, aura à envisager ces questions et à préparer des propositions pour le prochain Congrès qui se tiendra à Bruxelles du 30 juillet au 3 août prochains. Il est à prévoir qu’on demandera un relèvement de cotisations, mais qu’on opérera en même temps des réductions de dépenses. Le fait que le siège se trouve maintenant à Paris, permettra d'ailleurs de dépenser beaucoup moins qu’à Berlin. (2)
Le Fédération syndicale internationale est provisoirement réinstallée dans les bureaux de la CGT, 211 rue Lafayette. Mais elle doit très prochainement s’installer dans des bureaux qu’elle a loués, avenue d’Orsay, et qu’on est en train d’installer. Il est à prévoir qu’à l'occasion de cette installation, la CGT française va faire une fête d’inauguration et que celle-ci se fera le jour de la réunion du bureau le 17 ou le 18 mai. » 3

Copie sans numéro rapport du commissaire spécial de Sarreguemines au directeur de la Sûreté générale, au Contrôleur général A-L et préfet Moselle, 8 mai 1933, dactylographié, 1 p.
Renseignement donné par « un réfugié politique, Chef de la Reichsbanner pour le Wurtemberg (...) avant les dernières élections du 4 mars 1933, le Chef de la Reichsbanner pour le Wurtemberg, avait reçu l’ordre de n’entreprendre aucune action partielle contre les nationaux-socialistes et d’attendre l’ordre général en vue d’une action commune unique. Entre temps, plusieurs conférences ont eu lieu à Berlin entre les chefs du parti social-démocrate, de la Reichsbanner et des syndicats libres, mais les discussions se sont prolongées et aucune résolution n’a pu être prise en temps utile. Les Chefs de la Reichsbanner auraient bien attendu, mais en vain, aucun ordre ne leur étant jamais parvenu jusqu'à la prise du pouvoir par les nationaux-socialistes.
D'après ce Chef de la Reichsbanner wurtembergeoise, cette dernière, dont les membres étaient armés de pistolets et de fusils, aurait très bien été à même de maintenir sa position vis à vis des nationaux-socialistes. »

J.C. 5. A. 4509, Paris, 18 mai 1933, dactylographié, 7 p., in extenso (origine : Renseignements généraux)
« Le rôle et le sort des communistes et des socialistes allemands.
L’effacement total des organisations marxistes allemandes en présence de l’hitlérisme triomphant est un fait sans précédent. Il n'est pas de dictature qui n’ait rencontré, au moins au moment de son établissement, quelques tentatives de résistance ou de réaction. Rien de pareil en Allemagne. Si des rencontres, parfois sanglantes, se produisaient couramment entre racistes et révolutionnaires de gauche – presque toujours communistes – lorsque le NSDAP était un parti d’opposition, ces rencontres ont radicalement cessé, dès que Hitler a eu pris le pouvoir. Pourtant, à ce moment, les partisans du nouveau Chancelier et ceux de ses alliés nationalistes ne représentaient guère plus de la moitié de la population du Reich. La partie pour les forces révolutionnaires, si elle était difficile, pouvait du moins être tentée, et il y avait en tout cas, après les appels de confiance faits à l'étranger par “l’Allemagne républicaine”, l’honneur à sauver. On n’a rien fait, rien entrepris.
Cette question n’a pas seulement un intérêt historique. Car l’on peut se demander ce qu’est devenue la masse, que les partis socialiste et communiste prétendaient encadrer; quels sont les sentiments de cette masse après la carence ou la disparition des chefs.
Mais il convient de distinguer entre socialistes et communistes.
Constatons tout d'abord qu’aucun dirigeant du parti communiste ne s’est incliné devant la révolution nationale. Tous sont en prison, en fuite ou se cachent. Ce sont des communistes surtout qui sont (1) allés peupler les camps de concentration. Dans ces camps se trouveraient à l'heure actuelle 50 000 révolutionnaires. Parmi les chefs incarcérés citons :
Ernst Thaelmann, leader du parti communiste.
Ernst Torgler, chef de la fraction communiste au Reichstag [un des rarissimes futurs renégats, le KPD en ayant très peu compté, Annie Lacroix-Riz];
Willi Kasper, chef du groupe parlementaire au Landtag prussien
Ernst Scheller, Anton Jadacsch, Selbmann, Willi Kunez, etc.
D’autres ont cherché à gagner l’étranger. Leur conduite a été sévèrement jugée par la 3ème Internationale, qui voit en eux des “déserteurs”. Ceux qui se sont réfugiés en Russie ont reçu le conseil de retourner à leur poste et de continuer la lutte illégalement. D’autres ayant réussi à franchir les frontières occidentales du Reich, ont été invités à rentrer en Allemagne. Ceux qui s’y sont refusés, ont été exclus du parti. Ainsi à la fin du mois d’avril, l’Arbeiter Zeitung, organe communiste de Sarrebruck, a publié l’avis ci-après :
“Le district Bade-Palatinat nous demande de publier l’exclusion suivante : le député au Reichstag Bennedom-Kusel, installé depuis quelques semaines en Sarre et ayant reçu de la direction du district l’ordre de rentrer en Allemagne, n’a pas déféré à cette invitation. Il a été exclu du parti communiste allemand pour lâcheté devant l’ennemi de classe”.
Quelles tâches donc propose-t-on aux chefs restés à leur poste. Les voici, telles qu’elles sont définies par le Comité exécutif de la 3ème Internationale :
a) Développer les organisations illégales;
b) Étendre le réseau de la presse illégale du parti;
c) Noyauter au maximum les organisations des partis adverses;
d) Agir principalement dans les usines. (2)
Tout cela évidemment ne manque pas d’allure. Mais les résultats ne sont pas ce que de telles dispositions pourraient laisser croire. La nécessité où se trouvent les dirigeants restés à leur poste de se cacher et de travailler clandestinement réduit leur action à très peu de chose, et il est même douteux que leur travail puisse se prolonger longtemps en présence des recherches d’une police développée à l’extrême.
Sans doute la presse communiste étrangère annonce-t-elle à grand fracas que les Services hitlériens ont saisi des exemplaires de journaux ou de brochures édités clandestinement, ce qui tendrait à démontrer qu’une abondante littéraire révolutionnaire circule sous le manteau. Mais la plupart de ces saisies remontent aux premiers jours d’avril, et le dernier numéro de la Rote Fahne (journal du KPK) illégale est du 15 avril. S’il a été tiré, il est douteux qu’il ait été beaucoup plus répandu.
On signale aussi que des manifestations d’usines ont eu lieu, mais les dernières sont mois de mars. Certains “conseils d’exploitation” (Betriebsraete) enfin, composés d’éléments de gauche, auraient été réélus lors du dernier renouvellement, mais ce renouvellement a eu lieu il y a plus d’un mois et aucune réaction ne s’est produit devant les mesures de police immédiatement prises contre les Betriebsraete dont il s'agit.
Au surplus, les chefs communistes ne peuvent dissimuler entièrement qu’une grande partie de leurs troupes les ont quittés ou sont découragées. Le militant Erich, l’un des dirigeants de la Rote Gewerkschaft (organisation syndicale rouge) écrit lui-même dans la Rundschau, bulletin maintenant édité à Bâle.
“La Rote Gewerkschaftsorganisation a extrêmement souffert de la terreur fasciste. Cette terreur a eu pour effet qu’une partie de nos camarades ont quitté nos drapeaux et que d’autres ont (3) adopté une attitude absolument passive.”
Si les communistes qui, répétons-le, ont fait preuve d’un cran incontestable jusqu’en mars dernier, en sont là, on s’imagine aisément jusqu'où sont allés les socialistes.
Les communistes ont toujours reproché aux socialistes d’être animés d’un esprit petit-bourgeois et, dans un certain sens, conservateur. Rien n’est plus vrai. Après avoir cueilli sans dommage en 1918 les fruits d’une révolution arrivée à maturité, les socialistes allemands n’ont jamais su qu’édifier des constructions bureaucratiques, qui pouvaient faire illusion à l'étranger et dont la propagande de la 2ème Internationale n’a pas manqué de se servir, mais qui, en réalité, sans âme et parfaitement incapables de briser le cours des événements trop prévisibles.
Ces événements ont, du reste, démontré que les chefs, sur les déclarations desquels se fondaient les espoirs d’une grande partie de l’opinion étrangère dans l'avenir de la République allemande, n’avaient pas la foi. Ils n’ont su que s’incliner ou fuir comme Braun, Grzesinski, Breitscheid, Dittmann, Crisprein, Noske, Bergemann à moins qu’ils n’apportassent au nouveau régime une adhésion plus ou moins voilée comme Leipart, Grassmann, Tarnow, Wels, Stampfer, Hilferding. On se souvient de la soumission sensationnelle du chef socialiste Wels et de la déclaration en date du 21 mars du comité directeur de l’Allgemeiner Deutscher Gewerkschafts Bund (Confédération générale du Travail) consentant à son incorporation – repoussée avec mépris – à l’organisation syndicale du IIIè Reich. La fédération des Employés socialistes (Afa Bund) et la Fédération des fonctionnaires socialistes (l’Allgemeiner Deutscher Beamter Bund) ont suivi le même chemin et les treize cent mille membres des organisations sportives ouvrières ont été livrés par leurs chefs au régime hitlérien. Il n'est pas jusqu'à la Reichsbanner, faite pour défendre la République (4) qui ne soit spontanément tombée en morceaux. Elle comprenait pourtant un million de membres encadrés. Mais ceux qui connaissaient les affaires d’Allemagne savaient fort bien que la combativité de ces troupes, conduites par des bureaucrates, était à peu près nulle et qu’il était imprudent de faire fond sur elle. La Reichsbanner avait reçu de ses adversaires le surnom de Papenhelm (Casque de carton). Quant aux sections de la Jeunesse socialiste, elles ont été transformées en d’innocentes associations de tourisme, malgré une méritoire opposition d’Erich Schmitt, chef de la section de Berlin.
La soumission totale de la social-démocratie n’a, du reste, pas empêché entièrement les représailles et les sanctions. L’ex-ministre Sollmann a été sérieusement malmené à Cologne. Les leaders syndicalistes Leipart, Grassmann et Wissel ont été arrêtés, bien qu’ils eussent donné leur adhésion aux entreprises hitlériennes. Le chef de la Reichsbanner, Holtermann en fuite, est recherché. C’est pourtant sous son administration exactement le 6 avril que le district Berlin-Brandebourg de la Reichsbanner avait défini l’attitude de l’organisation d’une manière qui devait, de toute évidence, donner satisfaction aux Nazis. Ce district avait, en effet, le 6 avril adressé à ses sections une circulaire où il est dit en particulier :
“Il nous reste trois possibilités :
? L’emploi des méthodes violentes des communistes. Mais il est clair pour chacun de nos camarades que ces méthodes sont criminelles et qu’elles doivent être laissées de côté; (5).
? L’abstention.
? La recherche d’une collaboration dans le cadre de la vie pratique.
Depuis des années nous portons dans nos cœurs la foi en l’Allemagne et en l’avenir de l’Allemagne. C’est pourquoi nous réclamerons notre place dans la vie nouvelle de l’État allemand et nous ferons pour l’Allemagne ce qu’elle attend de nous : notre devoir.
Le comité directeur négocie avec les services compétents au sujet de l’activité de notre association. Les points suivants sont fondamentaux : culture de l’amitié; aide aux anciens combattants; éducation de la jeunesse, préparation militaire; service du travail volontaire.”
Voilà tout ce qu’a pu trouver une organisation d’autodéfense socialiste, faite pour protéger le régime républicain, au moment où ce régime s’effondre.
Même attitude de l’organisation sportive ouvrière. La Zentral Kommission für Arbeitersport und Koerperpflege a fait paraître la déclaration suivante :
“La Commission centrale sportive ouvrière affirme qu’elle est prête à collaborer loyalement sous le régime national au bien du peuple. Elle est d'avis que cette collaboration doit avoir lieu sur une base neutre. Les associations sportives ouvrières sont disposées à s’incorporer sans réserve dans l’organisation sportive de l’État et à faire pour cela tous les sacrifices nécessaires. Elles font appel à l’esprit chevaleresque du nouveau gouvernement, sans renier lâchement leur ancienne position. Pour elles, faire du sport était servir le peuple. Il en sera encore ainsi à l'avenir”. (6)
Tant de platitude ne devait servir à rien. La collaboration offerte a été dédaignée, les organisations balayées, les chefs écartés et méprisés. Le nouveau régime fait tout par lui-même et construit tout à partir de sa base.
Mais les troupes socialistes?
Les troupes pouvaient-elles aller contre la consigne d’en haut?
Que l’attitude des chefs ait pu irriter quelques militants, cela et possible. Mais ceux-ci ont été impuissants au milieu du découragement et de la lâcheté universels, et nulle réaction, si minime soit-elle, ne s’est produite. Il est évident que la trahison des chefs a brisé toutes les énergies disposées à s’employer. Elle les a brisées aussi pour l'avenir et elle a été ainsi plus néfaste pour le républicanisme et le libéralisme allemands que les batailles malheureuses qui auraient pu être livrées. » 7

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