jeudi 9 décembre 2004

From: Mrs. Elizabeth Cooper and Family,

From: Mrs. Elizabeth Cooper and Family,
East Legion , Accra Ghana
mrs.elizbethcooper50@yahoo.com

Good day,

I know you will be surprise to receive this mail from me as we do not know each other nevertheless I am Mrs. Elizabeth Cooper from Liberia presently residing in Accra Ghana.
I would like to apply through this medium for your co-operation to secure an opportunity to invest and to go into joint business partnership with you.
I have a substantial capital I honorably intend to invest jointly with you into a lucrative business venture based on your advice and directive.
The essence of this mail is to open up communication with you to enable us know each other as regards to our plan to invest our money judiciously with you.
Please feel free to email me for further clarification on my intention to partner with you.
God bless you as I will be looking forward to hear from you urgently.

From Mrs. Elizabeth Cooper.

jeudi 2 décembre 2004

Petites nouvelles de la Russie libérée de la terreur soviétique

http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html

----- Original Message -----
From: Roland Marounek
Sent: Thursday, December 02, 2004 9:31 PM

Petites nouvelles de la Russie libérée de la terreur soviétique

La population russe en baisse rapide
http://fr.rian.ru/rian/index.cfm?prd_id=427&msg_id=5161962&startrow=41&date=2004-12-02&do_alert=0
MOSCOU, 2 décembre - RIA Novosti. La population russe a diminué de 552.700 personnes (0,38%) par rapport au début de l'année pour constituer 143,6 millions de personnes au 1er octobre, selon un rapport du Service fédéral des statistiques.
Ce phénomène s'explique par la baisse naturelle de la population. Le nombre des décès a dépassé celui des naissances de 50% (contre 60% au cours des neuf premiers mois de 2003).
Seules 17 régions russes ont enregistré la croissance de la population au cours des neuf premiers mois de 2004.
Le nombre des migrants intérieurs a diminué de 11.300 personnes par rapport à la même période de 2003.
Un membre du comité parlementaire pour la sécurité, Guénnadi Goudkov, explique le taux de mortalité élevé par une criminalité accrue.
"Au total, nous perdons sept fois plus de gens par an que l'Union Soviétique a perdu en dix ans de la guerre en Afghanistan. (Selon les données officielles, plus de 15.000 soldats soviétiques ont péri en Afghanistan)", a indiqué jeudi le député au cours de la conférence "Nouvelles technologies de la sécurité en Russie".
Tous les ans, la Russie enregistre quelque 32.000 meurtres et 20.000 personnes succombent à leurs blessures dans les hôpitaux. Qui plus est, la police découvre plus de 40.000 corps non identifiés par an dont 90% sont les victimes de crimes, selon le député.
Il faut y ajouter de 45.000 à 48.000 personnes portées disparues et quelque 20.000 victimes d'incendies qui sont souvent criminels.
"Malheureusement, la lutte contre la criminalité n'a pas progressé", a indiqué le parlementaire. Les habitants du pays ont plus de chances de devenir victimes de criminels que de terroristes.

Toujours du nouveau sur :
http://histoire.skynetblogs.be/
http://romainroger.blogspot.com/
http://antiotan.blogspot.com/
http://lameriquelibre.blogspot.com/
http://cubasocialiste.blogspot.com/
(et Amérique latine)
http://eurodictature.blogspot.com/
http://irakoccupe.blogspot.com/
http://occupationpalestine.blogspot.com/

Pour rappel, mes listes sont ouvertes à toutes les organisations et camarades se réclamant dela mouvance marxiste-léniniste, pacifiste, antiraciste et antifasciste, à tous ceux qui luttent contre l'impérialisme, le colonialisme, l' Euro-dictature et l'exploitation capitalistes.
Bienvenue !

jeudi 25 novembre 2004

Les dessous de l'industrie pharmaceutique...........

http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html

----- Original Message -----
From: Aida Allouache
Sent: Thursday, November 25, 2004 12:07 PM


Les dessous de l'industrie pharmaceutique
MÉDICAMENTS: L'ex-rédactrice en chef d'une revue médicaleinternationale sort un brûlot contre les grands laboratoires

Les dessous de l'industrie pharmaceutique
Vioxx, Cholstat, Redux, Ponderal... : la liste des médicaments retirés du marché en raison de leurs effets secondaires ne cesse de s'allonger.Marcia Angell, ancienne rédactrice en chef du NewEngland Journal ofMedicine (NEJM), dénonce dans un ouvrage qui vient de sortir aux Etats-Unis l'évolution récente de l'industrie pharmaceutique. Selon l'auteur de cette enquête sans concession, l'industrie pharmaceutique qui influence le pouvoir politique et tient la plume du législateur et des prescripteurs, aurait réussi à mettre dans sa poche la quasi-totalité des experts.
Jean-Michel Bader
[03 novembre 2004]
«Il était une fois une industrie qui présentait des médicaments poursoigner les maladies. Aujourd'hui, elle fait la promotion de maladiescensées être la cible de ses molécules.» C'est ainsi que le Dr Marcia Angell commence son ouvrage retentissant sur les excès de l'industrie pharmaceutique (1). Tout a commencé dans les années 1980 après l'élection de Ronald Reagan, estime-t-elle. Le «méga-colosse» Big Pharma est assis sur un gâteau de 400 milliards de dollars annuels de vente de médicaments sur ordonnance (dont 200 milliards pour le seul marché américain). Le sénateur démocrate Birch Bay (Indiana) et le républicain Robert Dole (Kansas) font adopter une loi qui permet aux universités et aux firmes privées de breveter les découvertes faites aux instituts nationaux de santé (avec les dollars des contribuables !) et accorde des licences d'exclusivité aux firmes pharmaceutiques pour les exploiter. Les investissements de recherche et de développement des futurs médicaments ne sont donc plus à la charge des industriels, mais du contribuable. Du coup, les profits de cette industrie explosent: le retour net sur les ventes grimpe à 18,5% ! Par comparaison, la banque n'obtient que 13,5%...
Combien l'industrie dépense-t-elle vraiment en recherche et développement ? «Toute la recherche préclinique est faite par des chercheurs institutionnels», estime le Dr Angell. Exemple : l'AZT, premier médicament de lutte contre le sida, a été synthétisé en 1964 par la Michigan Cancer Foundation.Acheté en 1974 par Burrough Wellcome et «oublié», testé en 1983 par le National Cancer Institute et la Duke University comme agent antiviral, il a été vendu par Wellcome à 100 000 dollars par an et par malade comme anti-VIH. «La compagnie n'a jamais participé aux premiers essais cliniques, ni fait les essais de pharmacologie clinique, les tests immunologiques, les études virologiques». Mais elle a bel et bien touché le pactole.
En novembre 2001, un groupe d'économistes conduit par Joseph Dimasi (Tufts Center for the Study of Drug Development) annonce en fanfare que l'industrie pharmaceutique a dépensé 802 millions de dollars en R&D pour chaque nouvelle molécule mise sur le marché. Mais il est difficile de savoir si c'est vrai : chaque compagnie doit déclarer à la Securities and Exchange Commission (SEC) ses dépenses mais ne donne que rarement des détails. L'information est dite «propriétaire», autrement dit elle dort dans une boîte noire inaccessible au public. «Vous pouvez à la louche calculer le coût réel par médicament en divisant le chiffre global des dépenses en R&D par le nombre de nouveaux médicaments. Ainsi en 2000, les industriels auraient dépensé 26 milliards de dollars en R&D, et 96 médicaments ont été mis sur le marché. Le chiffre par molécule n'est alors que de 265 millions de dollars. Pas 802 millions !» , explique le Dr Angell. Pour 2001, selon le même calcul avec 30 milliards d'investissements et seulement 66 médicaments nouveaux, le coût par molécule grimpe à 455 millions.
«Public Citizen», un association de consommateurs américains, aregroupé tous les médicaments nouveaux entre 1994 et 2000, et additionné les dépenses industrielles de R&D pour les mêmes années. Leur calcul fait tomber le coût de la recherche à moins de 100 millions par molécule nouvelle. Le tour de passe-passe n'a été révélé qu'un an et demi après l'annonce de Dimasi : en fait ce n'est que sur un échantillon de 68 médicaments développés par dix firmes sur dix ans, qu'a été fait le calcul officiel. De plus le coût officiel par médicament n'était que de 403 millions, mais le chiffre de 802 millions vient d'une habitude comptable prise par nombre d'entreprises, ce que l'on appelle le coût capitalisé. La somme dépensée pour la recherche aurait pu être placée en Bourse et rapporter une somme supérieure. «Comme si Big Pharma avait d'autre choix que de financer la recherche pour découvrir de nouveaux médicaments !»,s'exclame Marcia Angell.
Le Dr Angell explore également les sources réelles de l'innovationpharmaceutique : la Food and Drug Administration qui distribue lesautorisations de vente et les exclusivités, fait le tri entre les pures copies de médicaments existants et les molécules réellement innovantes.
De 1998 à 2002, 415 médicaments ont été autorisés, soit 83 par an en moyenne. Seulement 133 (32%) sont des médicaments nouveaux, et dans ce groupe seuls 58 ont été considérés suffisamment importants pour justifier une procédure accélérée de mise sur le marché. En 2001 et 2002, seulement 7 médicaments innovants, contre 19 en 1999.
Désormais, l'industrie pilote en direct tous les essais des médicaments : elle paie les experts, elle leur tient la plume, elle censure les mauvaises nouvelles. Exemple : en 1996, une firme de biotechnologie, Immune Response Corporation, charge par contrat le Dr James Kahn (université de Californie, San Francisco) et le Dr Stephen Lagakos (Harvard School of Public Health) de mener un essai multi centrique de son médicament Remune, censé ralentir la progression du sida, sur 2 500 séropositifs dans 77 hôpitaux. Au bout de trois ans, il était clair que Remune était inefficace. Mais la firme refusa aux deux promoteurs le droit de dire ou d'écrire que leur vaccin était inefficace. Elle réclama même qu'ils incluent les données d'un sous-groupe avec des effets positifs. Ce que refusèrent les chercheurs. Immune Response menaça alors de ne pas donner toutes les données finales à ses contractuels, et voulu avaliser le manuscrit avant publication. Elle porta même plainte contre l'université de Kahn pour dommage industriel ! Le patron d'Immune Response a dit à un journaliste : «J'ai dépensé 30 millions de dollars sur cet essai.J'estime avoir certains droits.» Tous les droits ?
(1) The Truth About Drug Companies, Random House, 305 pages.
un article du figaro


Toujours du nouveau sur :
http://romainroger.blogspot.com/
http://antiotan.blogspot.com/
http://lameriquelibre.blogspot.com/
http://cubasocialiste.blogspot.com/
(et Amérique latine)
http://eurodictature.blogspot.com/
http://irakoccupe.blogspot.com/
http://occupationpalestine.blogspot.com/
http://lapresselibre.blogspot.com/

Les dessous de l'industrie pharmaceutique...........

http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html

----- Original Message -----
From: Aida Allouache
Sent: Thursday, November 25, 2004 12:07 PM
Subject: Fw: Les dessous de l'industrie pharmaceutique...........


MÉDICAMENTS: L'ex-rédactrice en chef d'une revue médicaleinternationale sort un brûlot contre les grands laboratoires

Les dessous de l'industrie pharmaceutique

Vioxx, Cholstat, Redux, Ponderal... : la liste des médicaments retirés du marché en raison de leurs effets secondaires ne cesse de s'allonger.Marcia Angell, ancienne rédactrice en chef du NewEngland Journal ofMedicine (NEJM), dénonce dans un ouvrage qui vient de sortir aux Etats-Unis l'évolution récente de l'industrie pharmaceutique. Selon l'auteur de cette enquête sans concession, l'industrie pharmaceutique qui influence le pouvoir politique et tient la plume du législateur et des prescripteurs, aurait réussi à mettre dans sa poche la quasi-totalité des experts.
Jean-Michel Bader
[03 novembre 2004]
«Il était une fois une industrie qui présentait des médicaments poursoigner les maladies. Aujourd'hui, elle fait la promotion de maladiescensées être la cible de ses molécules.» C'est ainsi que le Dr Marcia Angell commence son ouvrage retentissant sur les excès de l'industrie pharmaceutique (1). Tout a commencé dans les années 1980 après l'élection de Ronald Reagan, estime-t-elle. Le «méga-colosse» Big Pharma est assis sur un gâteau de 400 milliards de dollars annuels de vente de médicaments sur ordonnance (dont 200 milliards pour le seul marché américain). Le sénateur démocrate Birch Bay (Indiana) et le républicain Robert Dole (Kansas) font adopter une loi qui permet aux universités et aux firmes privées de breveter les découvertes faites aux instituts nationaux de santé (avec les dollars des contribuables !) et accorde des licences d'exclusivité aux firmes pharmaceutiques pour les exploiter. Les investissements de recherche et de développement des futurs médicaments ne sont donc plus à la charge des industriels, mais du contribuable. Du coup, les profits de cette industrie explosent: le retour net sur les ventes grimpe à 18,5% ! Par comparaison, la banque n'obtient que 13,5%...
Combien l'industrie dépense-t-elle vraiment en recherche et développement ? «Toute la recherche préclinique est faite par des chercheurs institutionnels», estime le Dr Angell. Exemple : l'AZT, premier médicament de lutte contre le sida, a été synthétisé en 1964 par la Michigan Cancer Foundation.Acheté en 1974 par Burrough Wellcome et «oublié», testé en 1983 par le National Cancer Institute et la Duke University comme agent antiviral, il a été vendu par Wellcome à 100 000 dollars par an et par malade comme anti-VIH. «La compagnie n'a jamais participé aux premiers essais cliniques, ni fait les essais de pharmacologie clinique, les tests immunologiques, les études virologiques». Mais elle a bel et bien touché le pactole.
En novembre 2001, un groupe d'économistes conduit par Joseph Dimasi (Tufts Center for the Study of Drug Development) annonce en fanfare que l'industrie pharmaceutique a dépensé 802 millions de dollars en R&D pour chaque nouvelle molécule mise sur le marché. Mais il est difficile de savoir si c'est vrai : chaque compagnie doit déclarer à la Securities and Exchange Commission (SEC) ses dépenses mais ne donne que rarement des détails. L'information est dite «propriétaire», autrement dit elle dort dans une boîte noire inaccessible au public. «Vous pouvez à la louche calculer le coût réel par médicament en divisant le chiffre global des dépenses en R&D par le nombre de nouveaux médicaments. Ainsi en 2000, les industriels auraient dépensé 26 milliards de dollars en R&D, et 96 médicaments ont été mis sur le marché. Le chiffre par molécule n'est alors que de 265 millions de dollars. Pas 802 millions !» , explique le Dr Angell. Pour 2001, selon le même calcul avec 30 milliards d'investissements et seulement 66 médicaments nouveaux, le coût par molécule grimpe à 455 millions.
«Public Citizen», un association de consommateurs américains, aregroupé tous les médicaments nouveaux entre 1994 et 2000, et additionné les dépenses industrielles de R&D pour les mêmes années. Leur calcul fait tomber le coût de la recherche à moins de 100 millions par molécule nouvelle. Le tour de passe-passe n'a été révélé qu'un an et demi après l'annonce de Dimasi : en fait ce n'est que sur un échantillon de 68 médicaments développés par dix firmes sur dix ans, qu'a été fait le calcul officiel. De plus le coût officiel par médicament n'était que de 403 millions, mais le chiffre de 802 millions vient d'une habitude comptable prise par nombre d'entreprises, ce que l'on appelle le coût capitalisé. La somme dépensée pour la recherche aurait pu être placée en Bourse et rapporter une somme supérieure. «Comme si Big Pharma avait d'autre choix que de financer la recherche pour découvrir de nouveaux médicaments !»,s'exclame Marcia Angell.
Le Dr Angell explore également les sources réelles de l'innovationpharmaceutique : la Food and Drug Administration qui distribue lesautorisations de vente et les exclusivités, fait le tri entre les pures copies de médicaments existants et les molécules réellement innovantes.
De 1998 à 2002, 415 médicaments ont été autorisés, soit 83 par an en moyenne. Seulement 133 (32%) sont des médicaments nouveaux, et dans ce groupe seuls 58 ont été considérés suffisamment importants pour justifier une procédure accélérée de mise sur le marché. En 2001 et 2002, seulement 7 médicaments innovants, contre 19 en 1999.
Désormais, l'industrie pilote en direct tous les essais des médicaments : elle paie les experts, elle leur tient la plume, elle censure les mauvaises nouvelles. Exemple : en 1996, une firme de biotechnologie, Immune Response Corporation, charge par contrat le Dr James Kahn (université de Californie, San Francisco) et le Dr Stephen Lagakos (Harvard School of Public Health) de mener un essai multi centrique de son médicament Remune, censé ralentir la progression du sida, sur 2 500 séropositifs dans 77 hôpitaux. Au bout de trois ans, il était clair que Remune était inefficace. Mais la firme refusa aux deux promoteurs le droit de dire ou d'écrire que leur vaccin était inefficace. Elle réclama même qu'ils incluent les données d'un sous-groupe avec des effets positifs. Ce que refusèrent les chercheurs. Immune Response menaça alors de ne pas donner toutes les données finales à ses contractuels, et voulu avaliser le manuscrit avant publication. Elle porta même plainte contre l'université de Kahn pour dommage industriel ! Le patron d'Immune Response a dit à un journaliste : «J'ai dépensé 30 millions de dollars sur cet essai.J'estime avoir certains droits.» Tous les droits ?
(1) The Truth About Drug Companies, Random House, 305 pages.
un article du figaro

dimanche 7 novembre 2004

Le féodalisme amical : le mythe du Tibet, par Michael Parenti

http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html

Toujours du nouveau sur :
http://romainroger.blogspot.com/
http://antiotan.blogspot.com/
http://lameriquelibre.blogspot.com/
http://cubasocialiste.blogspot.com/
(et Amérique latine)
http://eurodictature.blogspot.com/
http://irakoccupe.blogspot.com/
http://occupationpalestine.blogspot.com/
http://lapresselibre.blogspot.com/
Pour rappel, mes listes sont ouvertes à toutes les organisations et camarades se réclamant dela mouvance marxiste-léniniste, pacifiste, antiraciste et antifasciste, à tous ceux qui luttent contre l'impérialisme, le colonialisme, l' Euro-dictature et l'exploitation capitalistes. Bienvenue !



Grand merci à Homo Sapiens et à Parenti de ce texte important et intéressant !
RoRo !



----- Original Message -----
From: Homo Sapiens
To: roger.romain@skynet.be
Sent: Sunday, November 07, 2004 4:49 PM
Subject: Le féodalisme amical : le mythe du Tibet, par Michael Parenti
Bonjour Roger,
Je t’envois un texte que je viens de traduire concernant le Tibet.
L’auteur en est Michael Parenti que tu connais probablement déjà.
Il est un des rares communistes américains. Le texte original se trouve sur son site http://www.michaelparenti.org/
La traduction n’est pas des plus parfaites mais je crois qu’elle est malgré tout conforme à l’original.

Une question que l’on peut se poser à propos du Tibet est de savoir, sachant à la tête de quel système ignoble se trouvait le Dalaï Lama, si celui-ci serait aussi idolâtré qu’il ne l’est actuellement si la Chine n’avait pas soit occupé soit repris soit réintégré le Tibet.

Bonne lecture.





Le Féodalisme Amical :
le Mythe du Tibet
Décembre 2003

A travers les âges, il y a eu une harmonie affligeante entre la religion et la violence. L’histoire du Christianisme, celle du Judaïsme, celle de l'Hindouisme et celle de l'Islam sont étroitement liées aux vendettas destructrices, aux inquisitions et aux guerres. Les religieux ont toujours invoqué un mandat divin pour terroriser et massacrer des hérétiques, des infidèles et d'autres pécheurs.
Certains ont soutenu que le Bouddhisme est différent, qu'il se distingue nettement de la violence chronique des autres religions. Pour être clair, tel qu’il est pratiqué par beaucoup aux Etats-Unis, le Bouddhisme est plus une discipline "spirituelle" et psychologique qu'une théologie dans le sens habituel. Il offre des techniques méditatives et de traitement de soi censées promouvoir "l'éclairement" et l'harmonie avec soi-même. Mais comme pour tout autre système de croyance, on doit appréhender le Bouddhisme non seulement par rapport à ses enseignements, mais aussi en fonction du comportement effectif de ses partisans.
Le bouddhisme est-il une exception ?
Un regard sur l'histoire révèle que les organisations bouddhistes ne se sont pas abstenues d'actes violents si caractéristiques aux groupes religieux à travers les âges. Au Tibet, du début du dix-septième siècle jusqu’au sein du dix-huitième siècle, des sectes bouddhistes rivales se sont livrées à des affrontements armés et à des exécutions sommaires.1 Au vingtième siècle, de la Thaïlande à la Birmanie, en passant par la Corée et le Japon, des Bouddhistes se sont battus entre eux et aussi avec des non-bouddhistes. Au Sri Lanka, des batailles énormes au nom du Bouddhisme font partie de l'histoire cingalaise.2
Il y a juste quelques années, en Corée du Sud, des milliers de moines de l'ordre bouddhiste Chogye - censé être reconnu pour se consacrer à une recherche méditative pour l'éclairement spirituel - se sont battus entre eux à grand renfort de coup de poings, de pierres, de bombes incendiaires et de gourdins, dans des batailles rangées qui ont duré plusieurs semaines. Ils rivalisaient pour le contrôle de l'ordre, le plus grand en Corée du Sud, avec son budget annuel de 9,2 millions de dollars, plus ses millions de dollars complémentaires en biens ainsi que le privilège de désigner 1.700 moines à des devoirs divers. Les bagarres ont en partie détruit les principaux sanctuaires bouddhistes et ont fait des douzaines de moines blessés, dont certains sérieusement. Les deux factions ennemies ont revendiqué l'appui public. En fait, les citoyens coréens ont semblé dédaigner les deux camps, estimant que quelque soit la clique de moines qui prendrait le contrôle d'un ordre, elle utiliserait les dons des fidèles pour accumuler des richesses, en ce compris des maisons et des voitures chères. Selon un bulletin d'informations, la mêlée au sein de l'ordre bouddhiste Chogye (en bonne partie suivie par la télévision coréenne) "a brisé l'image de l'éclairement bouddhiste".3
Mais beaucoup de Bouddhistes contemporains aux Etats-Unis soutiendraient que rien de cela ne s'applique au Dalaï-lama et au Tibet qu'il a présidé avant l'intervention chinoise en 1959. Le Tibet du Dalaï-lama, croient-ils, était un royaume consacré à la spiritualité, exempt de styles de vie égoïstes, de matérialisme vide, de buts vains et de vices corrupteurs qui infestent la société industrialisée moderne. Les mass media occidentaux et une grande quantité de livres de voyage, de romans et de films Hollywoodiens ont peint la théocratie tibétaine comme un véritable Shangri-La et le Dalaï-lama comme un saint, "l'homme vivant le plus grand," comme l'acteur Richard Gere l'a proclamé.4
Le Dalaï-lama, lui-même, a prêté son appui à cette image idéalisée du Tibet avec des déclarations comme : "la civilisation tibétaine a une histoire longue et riche. L'influence pénétrante du Bouddhisme et les rigueurs d’une vie au milieu des grands espaces ouverts d'un environnement intact ont eu pour effet de produire une société consacrée à la paix et à l'harmonie. Nous jouissions de la liberté et du contentement."5 En fait, l'histoire du Tibet se lit un peu différemment. Au treizième siècle, l'Empereur Kublai Khan a créé le premier Grand Lama, qui devait présider sur tous les autres lamas à l'instar d'un pape sur ses évêques. Plusieurs siècles plus tard, l'Empereur de Chine a envoyé une armée au Tibet pour soutenir le Grand Lama, un homme de 25 ans, ambitieux, qui s'est alors donné le titre de Dalaï (Océan) Lama, dirigeant de tout le Tibet. C'est tout à fait une ironie historique : le premier Dalaï-lama a été installé par une armée chinoise.
Pour élever son autorité par-delà le défi temporel, le premier Dalaï-Lama saisit les monastères qui n'appartenaient pas à sa secte et aurait détruit les écritures bouddhistes qui étaient en désaccord avec sa revendication sur la divinité.6 Le Dalaï-Lama qui lui a succédé a poursuivi une vie sybaritique, ayant beaucoup de maîtresses, faisant la fête avec des amis, écrivant de la poésie érotique et agissant de façon qui pourrait sembler peu convenable pour une divinité incarnée. Pour cela, ses prêtres le firent «disparaître». Durant 170 ans, malgré leur statut reconnu de dieu, cinq Dalaï-Lama ont été assassinés par leurs grands prêtres ou d'autres courtisans bouddhistes non-violents.7
Shangri-La (pour Seigneurs et Lamas)
Les religions ont eu un rapport étroit non seulement avec la violence, mais aussi avec l'exploitation économique. En effet, c'est souvent l'exploitation économique qui nécessite la violence. Tel était le cas avec la théocratie tibétaine. Jusque 1959, quand le Dalaï-Lama a terminé de présider le Tibet, la plupart de la terre arable était toujours organisée en domaines seigneuriaux religieux ou séculaires travaillés par des serfs. Même un auteur comme Pradyumna Karan, sympathisant du vieil ordre, admet que "bon nombre de domaines ont appartenu aux monastères et la plupart d'entre eux ont amassé d’immenses richesses.... De plus, certains moines et lamas individuellement ont pu accumuler une grande richesse par la participation active dans le commerce et le prêt d'argent."8 Le monastère de Drepung était un des plus grands propriétaires terriens dans le monde, avec ses 185 manoirs, 25.000 serfs, 300 grands pâturages et 16.000 bergers. La richesse des monastères est allée aux lamas ayant le grade le plus élevé, beaucoup d'entre eux étant les rejetons de familles aristocratiques, tandis que la plupart du clergé inférieur était aussi pauvre que la classe de paysan dont ils sont issus. Cette inégalité économique selon l’origine de classe dans le clergé tibétain est étroitement parallèle à celle du clergé chrétien en Europe médiévale.
Ensemble avec le clergé supérieur, des leaders séculiers firent aussi bien. Un exemple notable était le commandant en chef de l'armée tibétaine, qui possédait 4.000 kilomètres carrés de terre et 3.500 serfs. Il était aussi un membre du Cabinet intime du Dalaï-lama.9 Le vieux Tibet a été faussement représenté par certains de ses admirateurs Occidentaux comme "une nation qui n'a exigé aucune police parce que ses gens ont volontairement observé les lois du karma."10 En fait, il avait une armée professionnelle, bien que petite, qui a servi comme une gendarmerie en faveur des propriétaires pour maintenir l'ordre et attraper des serfs fugitifs.11
Des jeunes garçons tibétains ont été régulièrement enlevés à leurs familles et emmenés dans les monastères pour devenir des moines. Une fois là, ils étaient internés pour la vie. Tashì-Tsering, un moine, rapporte qu’il était d’une pratique commune que des enfants de paysan soient sexuellement maltraités dans les monastères. Lui-même était une victime de viol d'enfant répété pas longtemps après avoir été emmené au monastère à l’âge de neuf ans.12 Les domaines monastiques utilisaient des enfants de paysans aux fins de servitude perpétuelle comme des domestiques, danseurs et soldats. Au vieux Tibet, il y avait un petit nombre de fermiers qui subsistaient comme une sorte de paysannerie libre, et, peut-être, en plus, 10.000 personnes qui composaient la classe moyenne constituées des familles de marchands, commerçants et petits négociants. Des milliers d'autres étaient mendiants. Une petite minorité était des esclaves, la plupart du temps des domestiques qui ne possédaient rien. Leur descendance était née dans l'esclavage.13
En 1953, la plus grande partie de la population rurale - environ 700.000 d'une population totale évaluée à 1.250.000 - était des serfs. Lié à la terre, ils ont été répartis en petites parcelles pour cultiver leur alimentation propre. Les serfs et d'autres paysans vivaient généralement sans scolarité et sans soins médicaux. Ils passaient la plupart de leur temps à peiner pour les monastères et les lamas de haut rang, ou pour une aristocratie séculière qui se comptait à pas plus de 200 familles. En effet, ils appartenaient à leurs maîtres qui leur disaient quelle récolte planter et quels animaux élever. Ils ne pouvaient pas se marier sans le consentement de leur seigneur ou lama. Un serf pouvait facilement être séparé de sa famille s’il plaisait au propriétaire de l’envoyer travailler dans un emplacement éloigné. Les serfs pouvaient être vendus par leurs maîtres, ou exposés à la torture ou la mort.14
Un seigneur tibétain ferait souvent son choix de femmes dans la population de serfs, si nous devons croire une vieille femme de 22 ans, elle-même un serf fugitif : "toutes les jolies filles de serfs étaient habituellement prises par le propriétaire comme domestiques de maison et utilisées comme il le souhaitait". Ils "étaient juste des esclaves sans droits".15 Les serfs devaient avoir la permission où qu’ils aillent. Les propriétaires terriens avaient l'autorité légale pour capturer et pour ramener de force ceux qui ont essayé de fuir. Un vieux serf fugitif de 24 ans, interviewé par Anna Louise Strong, a accueilli l'intervention chinoise comme "une libération". Pendant le temps où il était un serf, il prétend qu'il n'était pas beaucoup différent d'un animal maltraité, soumis au travail dur incessant, la faim et le froid, incapable de lire ou d'écrire et ne sachant rien du tout. Il raconte ses tentatives de fuite :
La première fois [les hommes du propriétaire] m'ont attrapé alors que je partais en courant, j'étais très petit et ils m’ont seulement giflé et maudit. La deuxième fois, ils m’ont tabassé. La troisième fois, j'avais déjà quinze ans et ils m'ont donné cinquante lourds coups de fouet, deux hommes étant assis sur moi, un sur ma tête et un sur mes pieds. Le sang est venu alors de mon nez et bouche. Le surveillant a dit : "c'est seulement le sang du nez; peut-être que si vous prenez des bâtons plus lourds, le sang viendra du cerveau". Ils me battirent alors avec des bâtons plus lourds et ont versé de l'alcool et l'eau avec de la soude caustique sur les blessures pour provoquer plus de douleur. J'ai perdu connaissance pendant deux heures.16
En plus d'être dans l’obligation de travailler à vie la terre du seigneur - ou la terre du monastère - sans être payés, les serfs étaient obligés de réparer les maisons du seigneur, de transporter sa récolte et de rassembler son bois de chauffage. Ils étaient aussi supposés fournir les animaux de transport et le transport sur demande. "C'était un système efficace d'exploitation économique qui a garanti aux élites religieuses et séculières du pays une main-d'oeuvre permanente et sûre pour cultiver leurs biens fonciers sans pour autant être accablé d’une quelconque responsabilité directe quotidienne pour la subsistance du serf et sans le besoin de rivaliser pour le travail dans un contexte de marché."17
Les gens du peuple peinèrent sous le double fardeau de la corvée (travail forcé non rémunéré pour le compte du seigneur) et des lourdes dîmes. Ils étaient taxés sur le mariage, taxé sur la naissance de chaque enfant et sur chaque mort dans la famille. Ils étaient taxés sur la plantation d’un nouvel arbre dans leur terrain, sur la possession d’animaux domestiques ou de basse-cour, sur la possession d’un pot de fleurs, ou sur la cloche mise sur un animal. Il y avait des impôts pour des festivals religieux, pour le chant, la danse, le tambourinage et la sonnerie de cloche. Les gens étaient taxés quand ils étaient envoyé en prison et quand ils en sortaient. Même les mendiants été taxés. Ceux qui ne pouvaient pas trouver de travail étaient taxés pour être en chômage et s'ils allaient à un autre village à la recherche de travail, ils devaient payer un impôt de passage. Quand les gens ne pouvaient pas payer, les monastères leur prêtaient de l'argent à un taux d'intérêt de 20 à 50 pour cent. Certaines dettes étaient passées de père en fils et au petit-fils. Les débiteurs qui ne pouvaient pas honorer leurs obligations risquaient d’être réduit en esclavage aussi longtemps que le monastère l’exigeait, parfois pour le reste de leurs vies.18
Les enseignements religieux de la théocratie soutenaient son ordre de classe. Le pauvre et l’affligé apprenaient qu'ils devaient supporter leurs ennuis à cause de leurs voies idiotes et mauvaises dans des vies précédentes. Donc, ils devaient accepter la misère de leur existence présente comme une expiation et dans l'attente que leur sort s'améliorerait une fois réincarné. Le riche et le puissant, bien sûr, considéraient leur bonne fortune comme une récompense pour - et évidence tangible de - vertu dans les vies passées et présentes.
Torture et Mutilation au Shanghri-La
Au Tibet du Dalaï-lama, la torture et la mutilation - incluant yeux crevés ou énucléés, langues arrachées, jarrets coupés et bras et pieds amputés - étaient des punitions favorites infligées à des voleurs, à des serfs fugitifs et à d'autres "criminels". En voyageant de par le Tibet dans les années 1960, Stuart et Roma Gelder ont interviewé un ancien serf, Tsereh Wang Tuei, qui avait volé deux moutons appartenant à un monastère. Pour cela, il a eu à la fois les yeux énucléés et la main mutilée au-delà de l'utilisation. Il explique qu'il n'est plus un Bouddhiste : "quand un saint lama leur a dit de m'aveugler, j'ai pensé qu'il n’y avait rien de bon dans la religion".19 Quelques visiteurs occidentaux du Vieux Tibet ont fait des remarques sur le nombre d'amputés qu’ils ont vu. Bien qu’il était contre les enseignements bouddhistes de prendre la vie humaine, quelques contrevenants étaient sévèrement fouettés et ensuite "abandonnés à Dieu" dans la nuit glaciale pour mourir. "Les parallèles entre le Tibet et l'Europe médiévale sont saisissantes", conclut Tom Grunfeld dans son livre sur le Tibet.20
Quelques monastères avaient leurs prisons privées, rapportent Anna Louise Strong. En 1959, elle a visité une exposition d'équipement de torture qui avait été utilisé par les chefs suprêmes tibétains. Il y avait des menottes de toutes les tailles, y compris de petites pour des enfants, et des instruments pour couper des nez et des oreilles et casser et couper des mains. Pour énucléer les yeux, il y avait un chapeau en pierre spécial avec deux trous qui était appuyé sur la tête pour que les yeux soient bombés à travers les trous et pouvaient être plus aisément déchirés. Il y avait des instruments pour couper des rotules et des talons, ou des jambes. Il y avait des fers chauds, des fouets et des instruments spéciaux pour (disembowling ???).21
L'exposition a présenté des photographies et les preuves des victimes qui avaient été aveuglées ou estropiées ou subit des amputations pour vol. Il y avait le berger dont le maître lui devait un remboursement en yuan et le blé, mais a refusé de payer. Donc, il a pris une des vaches du maître; pour cela, il lui a fait couper les mains. Un autre berger, qui s'est opposé à ce que sa femme lui soit prise par son seigneur, a eu les mains broyées. Il y avait les images d’activistes communistes dont le nez et la lèvre supérieure ont été coupées et d’une femme qui a été violée et à qui on a ensuite fait couper le nez en tranche.22
Le despotisme théocratique avait été la règle pendant des générations. Un visiteur anglais du Tibet en 1895, docteur A. L. Waddell, a écrit que le peuple tibétain était sous "la tyrannie intolérable de moines" et les superstitions diaboliques qu’ils avaient modelé pour terroriser les gens. En 1904, Perceval Landon a décrit l'autorité du Dalaï-lama comme "une machine d'oppression" et "une barrière à toute amélioration de la condition humaine". À peu près au même moment, un autre voyageur anglais, Capitaine W.F.T. O'Connor, a observé que "les grands propriétaires terriens et les prêtres ... exercent chacun dans leur dominion propre un pouvoir despotique dont il n'y a aucun appel", tandis que les gens sont "opprimés par la croissance la plus monstrueuse d’un système monastique et d’une fabrique de prêtres que le monde ait jamais vu". Les dirigeants tibétains, comme ceux d'Europe pendant le Moyen âge, "ont forgé d’innombrables armes de servitude, inventé des légendes dégradantes et ont stimulé un esprit de superstition" parmi le peuple.23
En 1937, un autre visiteur, Spencer Chapman, a écrit, "le moine lamaïste ne passe pas son temps à administrer les gens ou à les éduquer, pas plus que les laïcs ne participent pas non plus ou ne suivent même les services du monastère. Le mendiant sur le bord de la route n'est rien pour le moine. La connaissance est la prérogative jalousement gardée des monastères et est utilisée pour augmenter leur influence et richesse."24
Occupation et révolte
Les communistes chinois ont occupé le Tibet en 1951, revendiquant la souveraineté sur ce pays. Le traité de 1951 a prévu l'autonomie apparente sous l'autorité du Dalaï-lama, mais a donné à la Chine le contrôle militaire et le droit exclusif de conduire des relations avec l'étranger. Les Chinois disposaient aussi d’un rôle direct dans l'administration interne "pour promouvoir des réformes sociales". D'abord, ils réformèrent lentement, comptant surtout sur la persuasion pour tenter d'effectuer le changement. Parmi les premières réformes qu’ils ont forgées, il y avait la réduction des taux d'intérêt usuraires et la construction de quelques hôpitaux et routes.
Mao Zedung et ses cadres communistes n'ont pas simplement voulu occuper le Tibet. Ils ont désiré la coopération du Dalaï-lama dans la transformation de l'économie féodale du Tibet en accord avec les buts socialistes. Même Melvyn Goldstein, qui est un sympathisant du Dalaï-lama de la cause de l'indépendance tibétaine, admet que "contrairement à la croyance populaire à l'Ouest", les Chinois "ont poursuivi une politique de modération". "Ils ont fait preuve d’attention pour montrer du respect pour la culture et la religion tibétaines" et "ont permis aux vieux systèmes féodaux et monastiques de continuer inchangés". "Entre 1951 et 1959, non seulement aucune propriété aristocratique ou monastique n'a été confisquée, mais les seigneurs féodaux furent autorisés à exercer l'autorité juridique continue sur leurs paysans héréditairement attachés. "25 Encore en 1957, Mao Zedung essaya de sauver sa politique de réformes graduelles. Il a réduit le nombre de cadres chinois et de troupes au Tibet et a promis au Dalaï-lama par écrit que la Chine ne mettrait pas en oeuvre de réformes agraires au Tibet pendant les six années suivantes ou encore plus longtemps si les conditions n'étaient pas encore mûres.26
Néanmoins, l'autorité chinoise sur le Tibet énormément gênait les seigneurs et les lamas. Ce qui les dérangeait le plus n'était pas que les intrus étaient chinois. Ils avaient vu les Chinois aller et venir au cours des siècles et avaient jouit de bonnes relations avec Generalissimo et son autorité de Kuomintang réactionnaire en Chine.27 En effet, l'approbation du gouvernement Kuomintang était nécessaire pour valider le choix du Dalaï-lama actuel et du Panchen Lama. Quand le jeune Dalaï-lama a été installé à Lhasa, il était avec une escorte armée des troupes de Chiang Kaishek et un ministre chinois, conformément à la tradition vieille de plusieurs siècles.28 Ce qui a vraiment dérangé les seigneurs et lamas tibétains était que ces derniers chinois était des communistes. C'était seulement une question de temps, ils étaient sûrs, avant que les Communistes ne commence à imposer leurs solutions égalitaires et collectivistes à la théocratie fortement privilégiée.
En 1956-57, des bandes armées tibétaines ont tendus une embuscade à des convois de l'Armée Populaire de Libération chinoise. Le soulèvement a reçu l'appui matériel vaste de la C.I.A., y compris des armes, des provisions et de l'entraînement pour des unités de commando tibétaines. C'est de notoriété publique que la C.I.A. avait fondé des camps d'appui au Népal, avait effectué de nombreux ponts aériens et avait conduit des opérations de guérilla à l'intérieur du Tibet.29 Pendant ce temps, aux Etats-Unis, la Société américaine pour une Asie libre, un front de la C.I.A., avait énergiquement rendu public la cause de la résistance tibétaine. Le frère aîné du Dalaï-lama, Thubtan Norbu, a joué un rôle actif dans ce groupe.
Beaucoup des commandos tibétains et des agents que la C.I.A. avait déposé dans le pays étaient les chefs de clans aristocratiques ou les fils de chefs. Pour quatre-vingt-dix pour cent d'entre eux, on n'a jamais plus reçus de nouvelles de nouveau, selon un rapport de la C.I.A. elle-même.30 Les petites, légères et clairsemées garnisons chinoises au Tibet ne pourraient pas les capturer tous. L'armée chinoise devait obtenir l'appui des tibétains qui n'ont pas de sympathie avec le soulèvement. Cela suggère que la résistance ait une base plutôt étroite dans le Tibet. "Beaucoup de lamas et les membres séculiers de l'élite et le gros de l'armée tibétaine ont rejoint le soulèvement, mais, en général, la population ne l'a pas fait, entraînant son échec", écrit Hugh Deane.31 Dans leur livre sur le Tibet, Ginsburg et Mathos arrivent à une conclusion semblable : "les insurgés tibétains n'ont jamais réussi à rassembler dans leurs rangs ne fut-ce qu'une grande fraction de la population, alors, ne parlons pas d'une majorité. Autant qu'il peut être vérifié, la plupart du peuple de Lhasa et de la campagne attenante a échoué à joindre le combat contre les Chinois autant quand il a commencé que quand il a progressé."32 Finalement, la résistance s'est effondrée.
Les communistes renversent le féodalisme
Quelles que fussent les maux et la nouvelle oppression introduits par les chinois au Tibet après 1959, ils ont vraiment supprimé l'esclavage et le système de servage de travail impayé. Ils ont éliminé les nombreux impôts écrasants, commencé des projets de grands travaux et ont énormément réduit le chômage et la mendicité. Ils ont construit les seuls hôpitaux qui existent dans le pays et instauré l'éducation laïque, cassant ainsi le monopole de l'éducation des monastères. Ils ont mis en place la distribution d'eau courante et d'électricité dans Lhasa. Ils ont mis aussi fin aux flagellations, aux mutilations et aux amputations les établissant comme une forme de punition criminelle.33
Les Chinois ont aussi exproprié les propriétés foncières et ont réorganisé les paysans dans des centaines de communes. Heinrich Harrer a écrit un best-seller de ses expériences au Tibet qui a été montré dans un film populaire de Hollywood. (Il fut ultérieurement révélé que Harrer avait été un sergent dans les SS d'Hitler.34) Il annonce fièrement que les tibétains qui ont résisté aux Chinois et "qui ont vaillamment défendu leur indépendance ... étaient principalement les nobles, les semi-nobles et les lamas; ils ont été punis en étant contraint de devoir exécuter les tâches les plus humbles, comme travailler sur des routes et des ponts. Ils étaient à nouveau humiliés par le fait de devoir nettoyer la ville avant que les touristes ne soient arrivés." Ils ont aussi dû vivre dans un camp à l'origine réservé pour des mendiants et des vagabonds.35
En 1961, des centaines de milliers d'acres appartenant autrefois aux seigneurs et aux lamas avaient été distribuées à des fermiers locataires et à des paysans sans terre. Dans des secteurs pastoraux, les troupeaux qui appartenaient auparavant à la noblesse ont été rendu à des collectifs de bergers pauvres. Des améliorations ont été faites dans la reproduction du bétail et des nouvelles variétés de légumes et des nouvelles souches de blé et d'orge ont été introduites, avec des améliorations en matière d'irrigation, tout cela ayant mené à une augmentation de la production agraire.36
Beaucoup de paysans sont restés aussi religieux que jamais, donnant l'aumône au clergé. Mais les gens n'ont plus été contraints de payer des tributs ou de faire des cadeaux aux monastères et aux seigneurs. Les nombreux moines qui avaient été enrôlés de force dans les ordres religieux étant enfants étaient maintenant libres de renoncer à la vie monastique, ce que des milliers ont fait, particulièrement les plus jeunes. Le clergé restant a vécu sur des bourses modestes dispensées par le gouvernement et sur le revenu supplémentaire gagné en officiant des services de prière, des mariages et des obsèques.37
Les accusations portées contre les Chinois, faites par le Dalaï-lama lui-même, de stérilisation massive et de déportation forcées des tibétains ne reposent sur aucune preuve. Tant le Dalaï-lama que son conseiller et frère le plus jeune, Tendzin Choegyal, ont prétendu que "plus de 1,2 millions de Tibétains sont morts suite à l'occupation chinoise."38 Peu importe combien de fois exposé, ce chiffre est bizarre. Le recensement officiel de 1953 - six ans avant les mesures de répression chinoises - a enregistré la population entière de Tibet à 1,274,000. D'autres évaluations varient d'un à trois millions.39 D'autres comptes de recensement évaluent la population tibétaine ethnique dans le pays à environ deux millions. Si les Chinois ont tué 1,2 millions de Tibétains au début des années 1960, des villes entières et des parties énormes de la campagne, en fait presque tout le Tibet, aurait été exterminé, transformé en un champ de meurtres ponctué de camps de la mort et de charniers - dont nous n'avons vu aucune preuve. Les forces armées chinoises présentes au Tibet n'étaient pas assez importantes pour regrouper, pourchasser et exterminer beaucoup de personnes même si elles y avaient passé tout leur temps en ne faisant rien d'autre.
Les autorités chinoises reconnaissent "vraiment des erreurs" dans le passé, particulièrement pendant la Révolution Culturelle en 1966-76 quand la persécution religieuse a atteint une haute vague tant en Chine qu'au Tibet. Après le soulèvement à la fin des années 1950, des milliers de Tibétains ont été incarcérés. Pendant le Grand bond en avant, la collectivisation obligatoire et l'agriculture de grain ont été imposées à la paysannerie, parfois avec un effet désastreux. À la fin des années 1970, la Chine a commencé à relâcher le contrôle sur le Tibet "et a essayé de réparer certains des dégâts provoqué pendant les deux décennies précédentes."40 En 1980, le gouvernement chinois a amorcé des réformes censément conçues pour accorder au Tibet un degré plus grand d'autonomie et d'auto-administration. On permettrait maintenant aux Tibétains de cultiver des parcelles privées, vendre leurs surplus de moisson, de décider par eux-mêmes quel produit cultiver et de tenir des yaks et des moutons. On a de nouveau permis la communication avec le monde extérieur et les contrôles aux frontières ont été facilitées pour permettre aux Tibétains de visiter des parents exilés en Inde et au Népal.41
Élites, émigrés et argent de la C.I.A.
Pour la classe supérieure tibétaine des lamas et des seigneurs, l'intervention communiste était une calamité. La plupart d'entre eux se sont enfuis à l'étranger, de même que le Dalaï-lama lui-même, qui a été aidé dans sa fuite par la C.I.A.. Certains ont découvert avec horreur qu'ils devraient travailler comme pour vivre. Ces élites féodales qui sont restées au Tibet et ont décidé de coopérer avec le nouveau régime ont fait face des difficultés d'adaptation. Considérant ce qui suit :
En 1959, Anna Louise Strong a visité l'Institut Central des Minorités nationales à Beijing qui a formé des minorités ethniques diverses pour la fonction publique ou les a préparés pour l'entrée dans des facultés d'agriculture et de médecine. Des 900 étudiants tibétains présents, la plupart étaient des serfs fugitifs et des esclaves. Mais environ 100 étaient de familles tibétaines privilégiées, envoyés par leurs parents pour qu'ils puissent gagner des postes favorables dans la nouvelle administration. La division de classe entre ces deux groupes d'étudiants était trop évidente. Comme le directeur de l'institut l'a noté :
Ceux de familles nobles considéraient d'abord que, de toutes les façons, ils étaient supérieurs. Ils étaient de devoir porter leurs propres valises propres, de faire leurs propres lits, de s'occuper de leur propre chambre. Cela, pensaient-ils, était la tâche d'esclaves; ils se sentaient insultés parce que nous nous attendions à ce qu'ils le fassent eux-mêmes. Certains ne l'acceptèrent jamais, mais sont retournés à la maison; d'autres l'acceptèrent enfin. Les serfs, au début, craignaient les autres et ne pouvaient pas s'asseoir à l'aise dans la même pièce. A l'étape suivante, ils ressentaient moins de crainte, mais restaient toujours séparés et ne pouvaient pas se mélanger. Seulement après quelque temps et des discussions considérables, ils atteignirent l'étape à laquelle ils se mélangèrent facilement comme des camarades d'étude, se critiquant et s'aidant.42
La mauvaise fortune des émigrés bénéficia d'une attention excessive en Occident et d'un appui substantiel des agences américaines consacrées à rendre le monde sûr pour l'inégalité économique. Pendant les années 1960, la communauté tibétaine en exil a secrètement mis dans sa poche 1,7 millions de $ par an venant de la C.I.A., selon des documents rendus publics par le Département d'Etat en 1998. Une fois que ce fait a été rendu public, l'organisation du Dalaï-lama lui-même a publié une déclaration admettant qu'il avait reçu des millions de dollars de la C.I.A. pendant les années 1960 pour envoyer des escadrons armés d'exilés au Tibet pour saper la révolution Maoïste. Le revenu annuel du Dalaï-lama était 186,000 $, faisant de lui un appointé de la C.I.A.. Les services secrets indiens l'ont aussi financés ainsi que d'autres exilés tibétains.43 Il a refusé de dire si lui ou ses frères ont travaillé avec la C.I.A.. L'agence a aussi refusé de faire des remarques.44
Tandis qu'il se présente comme un défenseur de droits de l'homme, et ayant gagné le Prix Nobel de la Paix en 1989, le Dalaï-lama a continué à s'associer avec et à prendre conseil auprès des aristocrates émigrés et d'autres réactionnaires pendant son exil. En 1995, le Raleigh, N.C. News & Observer ont publié en couverture une photographie en couleurs montrant le Dalaï-lama étant embrassé par le sénateur Républicain réactionnaire Jesse Helms, sous le titre "le Bouddhiste captive le Héros des droits religieux".45 En avril 1999, avec Margareth Thatcher, le Pape Jean Paul II et le premier George Bush, le Dalaï-lama a fait appel au gouvernement britannique afin qu'il libère Augusto Pinochet, l'ancien dictateur fasciste du Chili et un client de C.I.A. de longue date que l'on avait appréhendé alors qu'il était en visite en Angleterre. Il a recommandé vivement que l'on permettre à Pinochet de retourner dans sa patrie plutôt que d'être forcé d'aller en Espagne où il était requis par un juge espagnol pour passer en justice pour des crimes contre l'humanité.
Aujourd'hui, surtout par la National Endowment for Democracy (NED) et d'autres canaux qui sonnent plus respectablement que la C.I.A., le Congrès US continue d'allouer 2 millions de $ par an aux Tibétains en Inde, plus quelques millions complémentaires pour "des activités démocratiques" dans la communauté d'exil tibétaine. Le Dalaï-lama obtient aussi de l'argent du financier George Soros, qui dirige maintenant Radio Free Europe/Radio Liberty, la radio créée par la C.I.A., ainsi que d'autres instituts.46
La question de culture
On nous dit que quand le Dalaï-lama a gouverné le Tibet, le peuple a vécu en symbiose satisfaisante avec leurs seigneurs monastiques et séculiers, dans un ordre social fondé sur une culture profondément spirituelle et de non violence. Le rapport profond de la paysannerie avec le système existant de croyance sacrée lui a censément donné une stabilité tranquille, inspirée par des enseignements religieux humains et pacifiques. On peut se rappeler les images idéalisées de l'Europe féodale présentées par des Catholiques conservateurs contemporains comme G. K. Chesterton et Hilaire Belloc. Pour eux, la Chrétienté médiévale était un monde de paysans satisfaits vivant dans un lien spirituel profond avec leur Église, sous la protection de leurs seigneurs.47 A nouveau, nous sommes invités à accepter une culture particulière à ses propres conditions, qui signifie l'accepter tel qu'elle est présentée par sa classe privilégiée, par ceux du sommet qui en ont profité le plus. L'image du Shangri-La du Tibet n'a pas plus de ressemblance avec la réalité historique que ne l'a l'image idéalisée de l'Europe médiévale.
Il pourrait être dit que nous, citoyens du monde laïc moderne, ne pouvons pas saisir les équations de bonheur et de douleur, du contentement et de la tradition, qui caractérise des sociétés "plus spirituelles et "traditionnelles". Cela peut être vrai et cela peut expliquer pourquoi certains d'entre nous idéalisent de telles sociétés. Mais tout de même, un oeil énucléé est un oeil énucléé; une flagellation est une flagellation; et l'exploitation oppressante des serfs et des esclaves est toujours une injustice de classe brutale quels que soient ses embellissements culturels. Il y a une différence entre un un lien spirituel et un esclavage humain, même quand tous les deux existent côte à côte.
Certes, il y a beaucoup dans l'intervention chinoise qui doit être déploré. Dans les années 1990, les Hans, le plus grand groupe ethnique comprenant plus de 95 pour cent de la population énorme de la Chine, a commencé à se déplacer en nombre substantiel au Tibet et dans diverses provinces occidentales.48 Ces repeuplements ont eu un effet sur les cultures indigènes de la Chine occidentale et du Tibet. Dans les rues de Lhasa et de Shigatse, les signes de prééminence chinoise sont aisément visibles. Les Chinois dirigent les usines et beaucoup des magasins et des étalages. De grands immeubles de bureaux et de grands centres commerciaux ont été construit avec des fonds qui auraient été mieux dépensés pour des usines de traitement d'eau et des logements.
Les cadres chinois au Tibet adoptaient trop souvent une attitude supérieure envers la population indigène. Certains ont considéré leurs voisins tibétains comme arriérés et paresseux, dans le besoin d'un développement économique et d'une "éducation patriotique". Pendant les 1990, des employés du gouvernement tibétain soupçonnés d'entretenir des sympathies nationalistes ont été licenciés et des campagnes ont été lancées pour discréditer le Dalaï-lama. Des Tibétains ont, selon certaines sources, été arrêtés, emprisonné et soumis au travail obligatoire pour avoir essayé de fuir le pays, et pour avoir mené des activités séparatistes et s'être engagé dans "la subversion" politique. Certaines des personnes appréhendées ont été retenues en détention administrative sans eau et alimentation adéquates, sans couvertures, soumis aux menaces, des coups et d'autres mauvais traitements.49
Les règlements de planning familial chinois qui permettent une limite de trois enfants par familles tibétaines ont été mis en application de manière irrégulière et varient selon la zone. Si un couple dépasse la limite, les enfants en excès peuvent être interdits d'accès à la garderie subventionnée, aux services médicaux, au logement et à l'éducation. Cependant, l'histoire, la culture et la religion tibétaines sont déniées dans les écoles. Les matériels pédagogiques, quoique traduits en tibétain, se concentrent sur l'histoire et la culture chinoises.50
Cependant, le nouvel ordre a ses partisans. Une histoire publiée en 1999 dans le "Washington Post" note que le Dalaï-lama continue à être révéré au Tibet, mais …
... peu de Tibétains accueilleraient un retour des clans aristocratiques corrompus qui se sont enfuis avec lui en 1959, et cela comprend la plus grande partie de ses conseillers. Beaucoup de fermiers tibétains, par exemple, n'ont aucun intérêt à recéder la terre qu'ils ont gagnée pendant la réforme agraire que la Chine a imposée aux clans. Les anciens esclaves du Tibet disent qu'ils, eux aussi, ne veulent pas que leurs anciens maîtres retournent au pouvoir.
"J'ai déjà vécu cette vie une fois auparavant," a dit Wangchuk, un ancien esclave de 67 ans qui portait ses meilleurs vêtements meilleurs pour son pèlerinage annuel vers Shigatse, un des sites les plus saints du Bouddhisme tibétain. Il a dit qu'il vénérait le Dalaï-lama, mais a ajouté, "je ne peux pas être libre sous le communisme chinois, mais je suis dans de meilleures conditions que quand j'étais un esclave."51
Soutenir le renversement de la théocratie féodale du Dalaï-lama par la Chine ne signifie pas applaudir à tout ce que fait l'autorité chinoise au Tibet. Ce point est rarement compris par des adhérents du Shangri-La aujourd'hui à l'Ouest.
L'inverse est aussi vrai. Dénoncer l'occupation chinoise ne signifie pas que nous devons idéaliser l'ancien régime féodal. Une plainte commune parmi les prosélytes bouddhistes à l'Ouest est que la culture religieuse du Tibet est détruite par les autorités chinoises. Cela semble vraiment être le cas. Mais ce que je mets en doute est la nature soi-disant admirable et essentiellement spirituelle de cette culture d'avant l'invasion. Bref, nous pouvons préconiser la liberté religieuse et l'indépendance pour le Tibet sans devoir embrasser la mythologie d'un Paradis Perdu.
Finalement, il devrait être noté que la critique posée ici ne doit pas être considérée comme une attaque personnelle contre le Dalaï-lama. Il semble être un individu assez agréable, qui parle souvent de paix, d'amour et de non-violence. En 1994, dans une interview avec Melvyn Goldstein, il a poursuivi la performance jusqu'à dire qu'il était depuis sa jeunesse en faveur de la construction d'écoles, "de machines" et de routes dans son pays. Il prétend qu'il pensait que la corvée et certains impôts imposés aux paysans "étaient extrêmement mauvais". Et il n'avait pas aimé la façon dont les gens ont été surchargés avec des vieilles dettes parfois transmises de génération en génération.52 En outre, il a rapporté avoir établi "un gouvernement-en-exil", une constitution écrite, une assemblée représentative et d'autres attributs démocratiques.53
Comme beaucoup de dirigeants d'autrefois, le Dalaï-lama sonne beaucoup mieux hors du pouvoir qu'au pouvoir. Gardez à l'esprit qu'il lui a fallu une occupation chinoise et presque quarante ans d'exil pour proposer la démocratie pour le Tibet et pour critiquer l'autocratie féodale oppressante dont il était lui-même l'apothéose. Mais sa critique du vieil ordre vient beaucoup trop tard pour des Tibétains ordinaires. Beaucoup d'entre eux veulent bien qu'il revienne dans leur pays, mais il apparaît que relativement peu veulent un retour à l'ordre social qu'il a représenté.
Dans un livre publié en 1996, le Dalaï-lama a proféré une déclaration remarquable qui doit avoir envoyé des frissons dans la communauté en exil. Elle se lit en partie comme suit :
De toutes les théories économiques modernes, le système économique du marxisme est fondé sur des principes moraux, tandis que le capitalisme est fondé seulement sur le gain et la rentabilité. Le marxisme est fondé sur la distribution de richesse sur une base égale et sur l'utilisation équitable des moyens de production. Il est aussi concerné par le destin des travailleurs - qui sont la majorité - aussi bien que par le destin d'entre ceux qui sont défavorisés et dans le besoin et le marxisme se soucie des victimes de minorités exploitées. Pour ces raisons, le système m'interpelle et il semble juste ...
L'échec du régime en Union soviétique n'était, pour moi, pas l'échec du marxisme, mais l'échec du totalitarisme. Pour cette raison, je me considère comme demi-marxiste et demi-bouddhiste.54
Et plus récemment, en 2001, en visitant la Californie, il a fait remarquer que "le Tibet, matériellement, est très, très en arrière. Spirituellement, il est tout à fait riche. Mais la spiritualité ne peut pas remplir nos estomacs." Voici un message qui devrait être pris en compte par les prosélytes bouddhistes bien alimentés et riche en Occident, qui ne peuvent pas être perturbés par des considérations matérielles car ils idéalisent le Tibet féodal.
Le bouddhisme et le Dalaï-lama exceptés, ce que j'ai essayé de défier, ce sont le mythe du Tibet, l'image du Paradis Perdu, d'un ordre social qui était un peu plus qu'une théocratie rétrograde despotique de servage et de pauvreté, si dommageable pour l'esprit humain, où la richesse énorme a été accumulée par une minorité privilégiée qui ont vécu avec beaucoup d'arrogance du sang, de la sueur et des larmes de la majorité. Pour la plupart des aristocrates tibétains en exil, c'est le monde auquel ils désirent ardemment retourner. C'est à une longue distance du Shangri-la.

Notes :

1. Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon : China, Tibet, and the Dalai Lama (Berkeley: University of California Press, 1995), 6-16.
2. Mark Juergensmeyer, Terror in the Mind of God, (Berkeley : University of California Press, 2000), 113.
3. Kyong-Hwa Seok, "Korean monk gangs battle for temple turf", San Francisco Examiner, December 3, 1998.
4. Gere quoted in "Our Little Secret", CounterPunch, 1-15 November 1997.
5. Dalai Lama quoted in Donald Lopez Jr., Prisoners of Shangri-La : Tibetan Buddhism and the West (Chicago and London : Chicago University Press, 1998), 205.
6. Stuart Gelder and Roma Gelder, The Timely Rain : Travels in New Tibet (New York : Monthly Review Press, 1964), 119.
7. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 123.
8. Pradyumna P. Karan, The Changing Face of Tibet : The Impact of Chinese Communist Ideology on the Landscape (Lexington, Kentucky : University Press of Kentucky, 1976), 64.
9. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 62 and 174.
10. As skeptically noted by Lopez, Prisoners of Shangri-La, 9.
11. See the testimony of one serf who himself had been hunted down by Tibetan soldiers and returned to his master : Anna Louise Strong, Tibetan Interviews (Peking : New World Press, 1929), 29-30 90.
12. Melvyn Goldstein, William Siebenschuh, and Tashì-Tsering, The Struggle for Modern Tibet : The Autobiography of Tashì-Tsering (Armonk, N.Y.: M.E. Sharpe, 1997).
13. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 110.
14. Strong, Tibetan Interviews, 15, 19-21, 24.
15. Quoted in Strong, Tibetan Interviews, 25.
16. Strong, Tibetan Interviews, 31.
17. Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet 1913-1951 (Berkeley : University of California Press, 1989), 5.
18. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 175-176; and Strong, Tibetan Interviews, 25-26.
19. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 113.
20. A. Tom Grunfeld, The Making of Modern Tibet rev. ed. (Armonk, N.Y. and London: 1996), 9 and 7-33 for a general discussion of feudal Tibet; see also Felix Greene, A Curtain of Ignorance (Garden City, N.Y.: Doubleday, 1961), 241-249; Goldstein, A History of Modern Tibet 1913-1951, 3-5; and Lopez, Prisoners of Shangri-La, passim.
21. Strong, Tibetan Interviews, 91-92.
22. Strong, Tibetan Interviews, 92-96.
23. Waddell, Landon, and O'Connor are quoted in Gelder and Gelder, The Timely Rain, 123-125.
24. Quoted in Gelder and Gelder, The Timely Rain, 125.
25. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 52.
26. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 54.
27. Heinrich Harrer, Return to Tibet (New York: Schocken, 1985), 29.
28. Strong, Tibetan Interview, 73.
29. See Kenneth Conboy and James Morrison, The CIA's Secret War in Tibet (Lawrence, Kansas: University of Kansas Press, 2002); and William Leary, "Secret Mission to Tibet", Air & Space, December 1997/January 1998.
30. Leary, "Secret Mission to Tibet".
31. Hugh Deane, "The Cold War in Tibet", CovertAction Quarterly (Winter 1987).
32. George Ginsburg and Michael Mathos Communist China and Tibet (1964), quoted in Deane, "The Cold War in Tibet". Deane notes that author Bina Roy reached a similar conclusion.
33. See Greene, A Curtain of Ignorance, 248 and passim; and Grunfeld, The Making of Modern Tibet, passim.
34. Los Angeles Times, 18 August 1997.
35. Harrer, Return to Tibet, 54.
36. Karan, The Changing Face of Tibet, 36-38, 41, 57-58; London Times, 4 July 1966.
37. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 29 and 47-48.
38. Tendzin Choegyal, "The Truth about Tibet", Imprimis (publication of Hillsdale College, Michigan), April 1999.
39. Karan, The Changing Face of Tibet, 52-53.
40. Elaine Kurtenbach, Associate Press report, San Francisco Chronicle, 12 February 1998.
41. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 47-48.
42. Strong, Tibetan Interviews, 15-16.
43. Jim Mann, "CIA Gave Aid to Tibetan Exiles in '60s, Files Show", Los Angeles Times, 15 September 1998; and New York Times, 1 October, 1998.
44. Reuters report, San Francisco Chronicle, 27 January 1997.
45. News & Observer, 6 September 1995, cited in Lopez, Prisoners of Shangri-La, 3.
46. Heather Cottin, "George Soros, Imperial Wizard", CovertAction Quarterly no. 74 (Fall 2002).
47. The Gelders draw this comparison, The Timely Rain, 64.
48. The Han have also moved into Xinjiang, a large northwest province about the size of Tibet, populated by Uighurs; see Peter Hessler, "The Middleman", New Yorker, 14 & 21 October 2002.
49. Report by the International Committee of Lawyers for Tibet, A Generation in Peril (Berkeley Calif. : 2001), passim.
50. International Committee of Lawyers for Tibet, A Generation in Peril, 66-68, 98.
51. John Pomfret, "Tibet Caught in China's Web", Washington Post, 23 July 1999.
52. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 51.
53. Tendzin Choegyal, "The Truth about Tibet."
54. The Dalai Lama in Marianne Dresser (ed.), Beyond Dogma : Dialogues and Discourses (Berkeley, Calif.: North Atlantic Books, 1996).
55. Quoted in San Francisco Chronicle, 17 May 2001.

mardi 2 novembre 2004

Guadeloupe: chasse ouverte aux syndicalistes

----- Original Message -----
From: "roger.hillel" <roger.hillel@free.fr>
To: "COMMUNISTE FORUM"
<ForumCommuniste@yahoogroupes.fr>
Sent: Tuesday, November 02, 2004 4:35 PM
Subject: [ForumCommuniste]
Guadeloupe
Chasse ouverte aux syndicalistes
Préfecture et patronat multiplient les provocations à l'encontre des militants de l'Union générale des travailleurs guadeloupéens (UGTG).Le port de commerce de Pointe-à-Pitre est paralysé depuis le début de la semaine passée par une grève des dockers, qui réclament notamment la libération d'un dirigeant syndicaliste emprisonné. Après être resté trois jours à quai sans avoir été déchargé, le porte-conteneurs Fort-Saint-Pierre a dû quitter la ville mercredi pour une autre île des Caraïbes. Plusieurs centaines de conteneurs destinés à la Guadeloupe ont également été déchargés dans d'autres ports, en Martinique, à la Barbade, à Saint-Domingue et à Curaçao.À l'origine de la grève, la centrale syndicale indépendantiste UGTG réclame la libération de l'un de ses leaders, Michel Madassamy, condamné à huit mois de prison et en grève de la faim depuis son incarcération le 4 octobre pour des faits remontant au 27 mai 2001, en l'occurrence l'accusation de «saccage » d'un fast-food resté ouvert le jour de la commémoration de l'abolition de l'esclavage, redoublée de l'accusation de « dégradations » commises sur des camions-citernes de la compagnie Texaco lors d'une grève précédente. La centrale syndicale a ajouté depuis des revendications sectorielles, à la Sécurité sociale, au CHU de Pointe-à-Pitre et dans plusieurs entreprises privées, où des syndiqués UGTG se sont proclamés en grève. Parmi les secteurs concernés, outre les dockers, il y a les banques, la production bananière, les transports, l'hôtellerie, l'énergie.La pression montait encore d'un cran l'autre samedi avec des charges de police contre une manifestation à Pointe-à-Pitre. Les affrontements ainsi provoqués ont fait plusieurs blessés, dont quatre policiers, et treize interpellations. L'UGTG était aussitôt une nouvelle fois mise en cause par le préfet Paul Girot de Langlade, évoquant une « action concertée et préméditée ». Suivait la traditionnelle menace de frapper au portefeuille les organisations appelant à des manifestations «tournant mal ».Visiblement, la préfecture et le patronat guadeloupéens reprennent leur tactique de provocation qui, voilà quelques années, avait abouti à une longue paralysie de l'île. « Les arrestations et mesures d'intimidation à l'égard des militants syndicaux guadeloupéens de la CGTG et de l'UGTG, notamment, sont inacceptables », dénonçait récemment dans un communiqué la confédération CGT. « Dans un contexte économique et social particulièrement dégradé, le choix de la répression nourrit une logique d'aggravation des conflits. Les pouvoirs publics, toujours plus à l'écoute des employeurs, ont une lourde part de responsabilité dans cette situation », relevait-elle à propos des sanctions avec peine de prison ainsi que du montant exorbitant des amendes réclamées. La CGT concluait « en invitant les pouvoirs publics locaux et nationaux à rechercher les voies de l'apaisement par l'arrêt des poursuites judiciaires et par la libération des militants emprisonnés ».Force est de rapprocher cette relance de la chasse aux syndicalistes guadeloupéens des manoeuvres actuelles de Paris en Polynésie pour soutenir le dernier mauvais coup de Gaston Flosse, politicien affairiste proche de Jacques Chirac. Le gouvernement semble résolu à jouer l'apprenti sorcier dans un outre-mer qui, ces derniers temps, a eu le mauvais goût de lui infliger beaucoup de déconvenues électorales.
Jean Chatain
L'Humanité du 2 novembre

mercredi 8 septembre 2004

Prise d'otages dans une école en Russie:qui est responsable de tant de morts? (Solidaire)

http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html



Toujours du nouveau sur :
http://histoire.skynetblogs.be/
http://romainroger.blogspot.com/
http://antiotan.blogspot.com/
http://lameriquelibre.blogspot.com/
http://cubasocialiste.blogspot.com/
(et Amérique latine)
http://eurodictature.blogspot.com/
http://irakoccupe.blogspot.com/
http://occupationpalestine.blogspot.com/
http://lapresselibre.blogspot.com/


----- Original Message -----
From: Emmanuel Lyasse
Sent: Wednesday, September 08, 2004 11:30 AM
Subject: [rougesvifs] Tr: Prise d'otages dans une école en Russie:qui est responsable de tant de morts? (Solidaire)

------ Message transféré
De: "Roland Marounek" <Roland.Marounek@chello.be>

Prise d'otages dans une école en Russie: qui est responsable de tant de morts?
Des terroristes ont pris en otage plus de 1.000 bébés, enfants, enseignants et parents. Ils ont tiré sur des enfants à moitié nus, qui couraient pour sauver leur vie. Ils ont fait exploser des bombes au centre de grands groupes d'otages. Cette barbarie ne vient pas de nulle part.Peter Franssen06-09-2004Au cours des 25 dernières années, les Etats-Unis ont utilisé des fondamentalistes religieux dans plusieurs guerres secrètes. L'homme à la base de cette stratégie est Zbigniew Brzezinski. En juillet 1979 ? il est alors conseiller national à la sécurité ? Il persuade le président Jimmy Carter de coincer l'Union soviétique dans le piège d'une guerre de longue durée. Le gouvernement afghan fera sans aucun doute appel à l'Union soviétique s'il est confronté à une forte opposition militaire intérieure, prétend Brzezinski. C'est pourquoi les USA organisent cette opposition, l'entraînent et lui donnent un armement moderne. Et ce que Brzezinski a prévu se réalise. L'Union soviétique envoie des dizaines de milliers de soldats en Afghanistan, pour s'en retirer dix ans plus tard, complètement affaiblie et démoralisée. Les Américains ont appliqué cette stratégie une deuxième fois en Bosnie dans les années 90. Un rapport du Parlement américain a affirmé pa la suite : «Les Etats-Unis ont transformé la Bosnie en base islamiste militante où sont entraînés des milliers de moudjahidines.» Le but et le résultat, dans ce cas, c'est la destruction de la Yougoslavie. Depuis 1991, les Américains suivent la même stratégie en Tchétchénie. Ici, la stratégie doit mener à l'éclatement du Caucase et à l'affaiblissement de la Russie. Zbigniew Brzezinski est aujourd'hui co-président du Comité américain pour la paix en Tchétchénie, un comité qui, selon ses propres dires, lutte pour la paix en Tchétchénie, mais qui, en réalité, détermine la stratégie de guerre US dans le Caucase. L'autre co-président est Alexander Haig, un général d'extrême droite. Brzezinski est aussi, et ce n'est pas par hasard, le conseiller grassement payé de la société pétrolifère BP Amoco. La Tchétchénie se trouve au coeur du Caucase, une région riche en pétrole et en gaz. Elle est traversée par des conduites de gaz et de pétrole, qui relient la Mer Caspienne à la Mer Noire La Tchétchénie est importante à cause du pétrole, mais aussi de sa position stratégique. Dans le passé, l'Europe occidentale a considéré la région comme une tête de pont pour faire éclater la Russie par le sud. Après la révolution communiste de 1917, c'est par là que les troupes française et britannique se sont ruées sur Moscou. En 1942, l'Allemagne nazie a occupé une partie de la Tchétchénie pour y ouvrir un second front. Si les Etats-Unis arrivent à détacher la Tchétchénie de la mère-patrie, c'est un coup dur pour la Russie qui a déjà perdu l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie dans le nord, l'Ukraine, la Biélorussie et la Moldavie à l'ouest, la Géorgie et l'Azerbaïdjan au sud-ouest, et les cinq républiques d'Asie centrale.
Un massacreur «courageux et digne d'éloges» L'homme qui a organisé la prise d'otage dans l'école de Beslan la semaine dernière est Chamil Bassaïev. En 1991, une mitraillette et quelques grenades à la main, il est aux côtés du futur président de Russie, Boris Eltsine, lors du coup d'Etat mené par celui-ci, qui entraînera l'éclatement de l'Union soviétique. Plus tard, la CIA (services secrets américains) fait passer Bassaïev par ses camps d'entraînement en Afghanistan et au Pakistan. L'homme y reçoit la visite du ministre pakistanais de la Défense, Aftab Shahban Mirani, du ministre de l'Intérieur Naserullah Babar et du patron des services secrets pakistanais, Javed Ashraf. Trois généraux qui collaborent étroitement avec la CIA et sont les organisateurs du soutien fondamentaliste à la rébellion tchétchène. Chamil Bassaïev est en Tchétchénie depuis 1995. Il y est l'auteur de plusieurs actes de terreur horribles, comme le raid contre la ville de Budennovsk. Il y prend 1.500 malades en otage, dans un hôpital. 147 d'entre eux perdront la vie. Le major américain Raymond Finch décrit ce crime dans le magazine officiel de l'armée US, la Military Review de juin 1997, et en tire cette conclusion: «Les méthodes utilisées par Bassaïev sont cruelles et violent les lois de la guerre. Mais si nous considérons ces actions à la lumière de la lutte tchétchène pour l'indépendance, alors elles apparaissent comme courageuses et dignes d'éloges.» Ce même homme courageux et digne d'éloges a maintenant à nouveau la mort de centaines d'enfants sur la conscience. La citation du major n'est pas un lapsus d'un militaire isolé. Début août de cette année, Brzezinski lui-même fait savoir que les Etats-Unis accorderont l'asile à Ilyas Akhmadov. Cet homme est complice de crimes de guerre. Il est l'un des adjoints les plus importants du dirigeant séparatiste tchétchène Aslan Maskhadov. En juillet, Maskhadov prévoit encore plus d'attentats. Il promet d'assassiner celui qui gagnera les élections présidentielles fin août. Ce qui n'empêche pas les Américains d'accorder l'asile à son adjoint Akhmadov. Mieux même, celui-ci est embauché avec un bon salaire au National Endowment for Democracy, une organisation dirigée par Paul Wolfowitz (vice-ministre de la Défense), Frank Carlucci (ancien directeur de la CIA) et le général Wesley Clark (ancien commandant en chef de l'Otan). Les Américains montrent ainsi une nouvelle fois qu'ils soutiennent le terrorisme contre la Russie et les Russes, hommes, femmes et enfants. Ce message vous a été envoyé via le forum du site des communistes rouges-vifs de Paris http://rougesvifs.free.fr
Pour poster un message, utilisez l'adresse rougesvifs@yahoogroupes.fr.
Pour consulter votre groupe en ligne, accédez à :http://fr.groups.yahoo.com/group/rougesvifs/

vendredi 27 août 2004

Belgique : Livre "Breendonk, chronique d'un camp (1940-1944)" de Jos Vander Velpen

http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html



Belgique : Livre "Breendonk, chronique d'un camp (1940-1944)" de Jos Vander Velpen

Toujours du nouveau sur :
http://histoire.skynetblogs.be/
http://romainroger.blogspot.com/
http://antiotan.blogspot.com/
http://lameriquelibre.blogspot.com/
http://cubasocialiste.blogspot.com/
(et Amérique latine)http://eurodictature.blogspot.com/
http://irakoccupe.blogspot.com/
http://occupationpalestine.blogspot.com/
http://lapresselibre.blogspot.com/


----- Original Message -----
From: Jos Hennes
Sent: Friday, August 27, 2004 12:05 PM
Subject: Livre "Breendonk, chronique d'un camp (1940-1944)" de Jos Vander Velpen
COMMUNIQUE DE PRESSE - EDITIONS ADEN (Collection EPO)


Le 4 septembre les éditions Aden publient dans sa nouvelle Collection EPO le livre:

Breendonk
Chronique d'un camp
(1940-1944)

de Jos Vander Velpen

+ 4 septembre 2004: 60ième anniversaire de la libération de Breendonk
(Commémoration au camp en présence du Roi)

Contenu / auteur
Breendonk, un lieu dont le nom sonne comme un glas. En quatre ans, de septembre 1940 à septembre 1944, près de quatre mille prisonniers ont séjourné à Breendonk. D’abord, des juifs et des «éléments asociaux», plus tard, des prisonniers politiques, des résistants, des otages.
La plupart étaient belges mais, au total, plus de quinze nationalités se sont retrouvées enfermées au fort.
Ce qu’ils y ont subi tient de l’indicible.
Il existe des bibliothèques entières sur Auschwitz mais la littérature sur Breendonk est pour ainsi dire inexistante. Breendonk, en effet, voilà bien un sujet déplaisant!
«Ca» se trouve au coin de la rue, et les SS –belges!– y régnaient en maîtres.
«Breendonk, chronique d’un camp» est le premier ouvrage qui arrache à l’oubli la réalité de ce qui s’est passé dans ce qui était officiellement un «camp d’accueil» mais qui restera comme le «camp de la mort furtive».

Jos Vander Velpen est docteur en droit et avocat au barreau d’Anvers. Il est président de la Liga voor Mensenrechten (Ligue des Droits de l’Homme) en Flandre. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le fascisme dont Horizons noirs (EPO), et d’une histoire de la gendarmerie belge, Guère civil, de la gendarmerie à la police unique (EPO).


Interview / Epreuves / Exemplaires de presse
Jos Vander Velpen est disponible aux interviews. Vous pouvez lui contacter: 03 237 12 26 (tél) - 0476 60 40 44 (portable) jos.vandervelpen@pandora.be (e-mail).
Pour tous renseignements, infos, épreuve du livre, service de presse, prenez contact avec Jos Hennes: 03 287 08 75 (tél) - 0478 99 83 31 (portable) - jos.hennes@epo.be (e-mail).


Données techniques
Titre : Breendonk
Sous-titre : Chronique d’un camp (1940-1944)
Auteur : Jos Vander Velpen
Editions Aden-Collection EPO, Bruxelles, 2004
ISBN 2-9304-020-7-5
Paperback, 12,5 x 20 cm
© Photo couverture : Fort van Breendonk
© Illustrations de Wilchar
248 pages
20,00 euros
Diffusion et distribution en Belgique, Luxembourg, France : Aden Diffusion, Bruxelles
Diffusion et distribution au Canada (Québec) : Edipresse
Diffusion et distribution en Suisse : Servidis


Bien à vous,

Jos Hennes

Editions Aden-collection EPO
Tél: 03 287 08 75
Portable: 0478 99 83 31
E-mail: jos.hennes@epo.be


lundi 16 août 2004

L' Eglise contre le peuple ...

http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html

Toujours du nouveau sur :
http://romainroger.blogspot.com/
http://antiotan.blogspot.com/
http://lameriquelibre.blogspot.com/
http://cubasocialiste.blogspot.com/
(et Amérique latine)
http://eurodictature.blogspot.com/
http://histoire.skynetblogs.be/
http://irakoccupe.blogspot.com/
http://occupationpalestine.blogspot.com/
http://lapresselibre.blogspot.com/


----- Original Message -----
From: polinfo
To: romain-owner@yahoogroupes.fr ; romain@smartgroups.com ; romain@yahoogroupes.fr
Sent: Monday, August 16, 2004 7:40 PM
Subject: [romain : paix_socialisme_communisme] L'église contre le peuple ......

Mes groupes romain Page principale
Parution du livre Une autre visite des églises de Paris
L'Église catholique contre les révolutions françaises et la laïcité1789-1905 par Jocelyn Bézecourt
responsable du site atheisme.org113 pages, 13 photographies noir et blanc, format 14 x 21 cm, 10 euros.Couleur Locale ÉditionsISBN 2-9512987-4-9
recto, verso
Le siècle de révolutions qu'à connu la France de 1789 à 1871 a constitué une contestation inédite de l'autorité de l'Église catholique. Viscéralement hostile à tout mouvement populaire visant à l'émancipation de la société, l'Eglise catholique n'a jamais failli dans son soutien aux despotes en place. La souffrance quotidienne du peuple n'est que l'expression de la faute originelle et chacun doit patienter dans l'espoir de l'au-delà sans contester les privilèges de la classe au pouvoir. À Paris, une proportion élevée des lieux de culte catholiques présentent des signes d'un ressentiment vivace contre les épisodes révolutionnaires de 1789, 1848 et 1871. Ce guide propose de découvrir, dans les églises parisiennes, ces indices méconnus du combat de l'Église contre le progrès humain. Tableaux, fresques, mosaïques, statues et plaques commémoratives, tout est bon pour instiller au fidèle la phobie de la révolte et le conserver dans la soumission aux puissants. De la nostalgie de Louis XVI à l'exécration des combattants de la Commune en passant par la manipulation de l'opinion lors du soulèvement de juin 1848, l'Église catholique use de quantité de subterfuges pour, contre la marche de l'histoire, œuvrer au retour à l'ordre ancien. C'est fort logiquement que les rancœurs face à la laïcité ou les prières adressées à la Vierge pour la victoire de l'Espagne franquiste s'inscrivent dans ce mouvement... Parmi les 135 églises visitées, plus du quart s'inscrivent dans une stratégie fondée sur la réécriture de l'histoire. Et le processus se poursuit en 1989 quand la Mairie de Paris, dirigée par Jacques Chirac, opte pour un bicentenaire contre-révolutionnaire où sont loués les prêtres réfractaires, le dauphin et les conspirateurs contre la République. Des plaques estampillées "Mairie de Paris" ont ainsi été apposées en divers points de la capitale et ont concouru à occulter les apports de la Révolution en cultivant le souvenir de ses ennemis. L'ouvrage consiste en un décryptage du langage de l'Eglise dans chaque lieu de culte concerné. Dans un chapitre introductif est expliqué, en se référant aux sources dites "sacrées", pourquoi l'Eglise catholique est fondamentalement opposée à l'idée d'un peuple qui décide seul de son sort. Le parcours adopté correspond à la chronologie de l'histoire avec un chapitre par période afin d'exposer la continuité d'une religion qui, en 1789 comme en 1871 en passant par 1848, rêve d'un retour à une société de privilèges fortement hiérarchisée. Sommaire :
Introduction : L'Église contre les révolutions
1 - La révolution de 1789
2 - 1848, la Deuxième République
3 - 1871, la Commune de Paris
4 - 1905 et la laïcité, le schisme ultime
Épilogue : 1789-1989, quel bicentenaire ?
Index des noms de lieux
Index des noms de personnes
Bibliographie
Table des matières Commande du livre : Pour commander l'ouvrage Une autre visite des églises de Paris, adresser un chèque de 10 euros (les frais d'envoi sont offerts) à l'ordre de Jocelyn Bézecourt à l'adresse : Monsieur Jocelyn BézecourtPoste restante52, rue Pernety75014 Paris accompagné de ce bon de commande :HTTP://athee.free.fr/visiteeglises.html ou consulter la page (avec photos) : HTTP://athee.free.fr/visite-eglises.html
Un don à l'auteur est possible afin de participer aux frais importants engagés par l'édition de l'ouvrage :HTTP://athee.free.fr/don.html L'Église catholique, qui reçoit 317 millions d'euros de dons par an, s'est montrée dans son visage le plus réactionnaire et superstitieux lors de la grande arnaque de Lourdes des 14 et 15 août. Le pape a su rappeler que le modernisme n'est pas son fort et que l'ennemi demeure le matérialisme, la laïcité, l'avortement et l'euthanasie : HTTP://athee.free.fr/lourdes4.html
Liens Yahoo! Groupes
Pour consulter votre groupe en ligne, accédez à :http://fr.groups.yahoo.com/group/romain/


samedi 14 août 2004

Hiroshima-Nagasaki : l' anniversaire de deux crimes de guerre...

http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html


Toujours du nouveau sur :
http://romainroger.blogspot.com/
http://antiotan.blogspot.com/
http://lameriquelibre.blogspot.com/
http://cubasocialiste.blogspot.com/
(et Amérique latine)
http://eurodictature.blogspot.com/
http://histoire.skynetblogs.be/
http://irakoccupe.blogspot.com/
http://occupationpalestine.blogspot.com/
http://lapresselibre.blogspot.com/


----- Original Message -----
From: <pierre.pierart@umh.ac.be>
Sent: Saturday, August 14, 2004 12:15 PM
Subject: Hiroshima Nagasaki solidarité
Chers amis,
Ce samedi 7 août plusieurs mouvements pacifistes francophones et néerlandophones se sont réunis à l'Université de Mons-Hainaut pour commémorer le 59ème anniversaire de la tragédie d'Hiroshima et de Nagasaki.La cérémonie a commencé par le recueillement des participants au Parc Hibakusha (ce mot japonais désignant les survivants de la catastrophe), de l'Université. Monsieur Keijiro Matsushima , hibakusha japonais, venu en Belgique pour soutenir les actions néerlandophones, a profité de son voyage pour participer au colloque de Mons. Lui-même et une concitoyenne japonaise ont déposé des fleurs devant la stèle consacrée aux victimes d'Hiroshima et Nagasaki ainsi qu'à celles - plus nombreuses qu'on le croit - des 2000 essais nucléaires.L'arme nucléaire, destinée à des objectifs importants et concentrés, n'est pas une arme de champ de bataille, ce sont les villes qui seraient ses cibles privilégiées. Aussi les maires d'Hiroshima et de Nagasaki ont pris l'initiative de réclamer un agenda de désarmement nucléaire total à faire adopter par l'ONU. Un débat, dirigé par le Prof. Henri Firket, Président de l'AMPGN (Association Médicale pour la Prévention de la Guerre Nucléaire), sur la nécessaire solidarité avec eux, de la part des bourgmestres belges s'est déroulé dans l'amphithéâtre Plisnier de l'Université. Plusieurs bourgmestres wallons s'étaient fait représenter et d'autres s'étaient faits excuser. L'après-midi fut consacré à l'application de l'article VII du Traité de Non Prolifération (TNP) qui engage les pays non nucléaires à constituer des coalitions en vue d'interdire l'hébergement d'armes nucléaires sur leur territoire.Ci-joint vous pourrez lire le communiqué de presse consacré à cette campagne de solidarité qui a déjà commencé et qui doit se poursuivre jusqu'à la révision du TNP l'an prochain. Nous y ajoutons également un article publié dans «La Libre Belgique» du 06.08.04 sur le même thème.La journée s'est terminée par une manifestation au SHAPE pour réclamer la prohibition des armes nucléaires.Nous espérons une mobilisation massive des communes de Belgique afin d'assurer la survie du TNP dont plusieurs articles sont menacés par plusieurs puissances nucléaires et surtout par la politique affirmée de la principale d'entre elles.
Amicalement,Prof. Pierre Piérart
Prof. Henri Firket
Vice-Président de l'AMPGN
Président de l'AMPGN.

mercredi 11 août 2004

"L' Insurrection du Ghetto de Varsovie" : Voir : écrit en 1955

http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html

Toujours du nouveau sur :
http://romainroger.blogspot.com/
http://antiotan.blogspot.com/
http://lameriquelibre.blogspot.com/
http://cubasocialiste.blogspot.com/
(et Amérique latine)
http://eurodictature.blogspot.com/
http://irakoccupe.blogspot.com/
http://occupationpalestine.blogspot.com/
http://lapresselibre.blogspot.com/


13/14


"L' Insurrection du Ghetto de Varsovie" : Voir : écrit en 1955


Je publie progressivement pour tenter de lever un peu le brouillard entretenu par les services occidentaux de propagande anti-soviétique et anti-communiste à propos de la date anniversaire du 1er août 1944 ...
RoRo



Le 21 septembre 1939, Reinhardt Heydrich, chef de la police de sécurité du Ille Reich, adressa à tous les responsables de la police de sécurité le télégramme dit « Schnellbrief» où il était question de la population juive des pays occupés. On y parlait d'un « but final» à atteindre et des voies et moyens qui permettraient d'y parvenir. C'était la condamnation à mort de la population juive: un grand nombre de ses 'membres, était-il dit dans le télégramme, font partie d'organisations terroristes; il faudra donc la rassembler dans des ghettos qu'on installera dans des villes ou à proximité de villes desservies par le chemin de fer; cette concentration de la population juive facilitera son extermination.Il faut dire qu'à l'époque où Heydrich transmettait ses instructions secrètes, les cercles dirigeants duIlle Reich avaient envisagé divers projets relatifs à la manière d'anéantir lesjuifs dans leur totalité. Bien avant l'agression contre la Pologne, ils avaient pensé reléguer les juifs d'Europe à Madagascar dont ils semblaient attendre beaucoup du climat. Ce projet avait reçu l'approbation de la sanacja 1. Les 12 et 25 juillet 1940, le gouverneur général Frank précisait en effet que les Juifs polonais devraient être déportés dans la grande Ile.Mais ce projet ne put être réalisé. On s'en tint donc aux moyens indiqués dans le télégramme d'Heydrich.L 'heure de l'agression contre l'Union soviétique approchait. Le commandement suprême de la Wehrmacht avait le souci de protéger ses arrières. Keitel exigea que les Juifs fussent sans délai expulsés de Varsovie. En avril 1941, il visita la capitale de la Pologne en compagnie de Frank. Peu de temps après, l'entreprise d'anéantissement entra en action. Dès le mois de juillet 1941, elle fonctionna à plein.En octobre 1941. un assassinat massif de Juifs eut lieu dans les forêts du district de Konin.En décembre1941, à Chelmno, à douze kilomètres de Kolo, la première usine de mort connut déjà une grande activité: on y gaza les condamnés du pays de la Warta; de décembre1941 à avril 1942, 40.000 Juifs et Gitans y trouvèrent la mort.Le 16 décembre1941, à Cracovie, à la réunion des « gouverneurs» du Gouvernement général, Frankdéclara au nom du Führer : « Tout ce que j'ai à attendre des Juifs, c'est qu'ils disparaissent.» Il recommanda aux membres de son auditoire de savoir être cruels, d'ignorer la pitié et la compassion.Le 20 janvier 1942, à Berlin. dans les locaux de la police de sécurité (R.S.H.A.), se tint une conférence àlaquelle participèrent les représentants de la direction du parti nazi, ceux de la Chancellerie du Reich, duMinistère de la Justice, de la police de sécurité du Gouvernement général, du Ministère de l'Intérieur, de la

1. Sanacja : nom de la clique de Pilsudski qui se targuait « d'assainir» la vie politique du pays par là suppression du régime des partis.

Direction du «Plan quadriennal» du Service principal de la Race, du Service de la déportation... Dans sondiscours de clôture, Heydrich appela les membres de la conférence à contribuer efficacement à l'action qui se donnait pour but « la solution finale de la question juive» .Le 18 juin 1942, à la réunion des «gouverneurs» du Gouvernement général, il fut encore discuté de l'anéantissement des Juifs. Gruger, chef suprême des S.S. et de la police dans le Gouvernement général, fut chargé par les autorités hitlériennes d'organiser la déportation des Juifs polonais et de les « liquider» jusqu'au dernier. Mais dans le monde hitlérien, les ordres étaient exécutés avant même d'avoir été donnés. Depuis le mois de mars 1942, les Juifs polonais étaient en effet dirigés sur des camps de la mort. Le 17 du même mois, les Juifs de Lublin étaient arrivés à Belzec où 30.000 d'entre eux devaient périr.Puis vinrent les procédés de destruction massive, systématique et radicale. Avant d'en arriver là, les hitlériens allaient user de méthodes variées et comme camouflées: celles qui tuent implacablement, certes, mais qui ne tuent que petit à petit. Car il y aura eu un calcul et une méthode pour mener à bien cette extermination progressive.On usera de la terreur et du pillage, de l'internement et des travaux forcés pour en arriver à la dernière étape, celle des camps d'extermination.Le2 octobre1940, le gouverneur Fischer avait ordonné qu'un ghetto fut créé à Varsovie. Plus de 450.000 personnes avaient été séparées du reste du monde par une haute muraille. Il avait été hypocritement déclaré que cette mesure avait été prise pour éviter le danger de contagion en cas d'épidémie.Au même moment il avait été ordonné aux Juifs de porter un brassard blanc; il leur avait été interdit de voyager en chemin de fer; ils avaient été mis dans l'obligation de déclarer leurs biens immobiliers et partie de leurs biens mobiliers; ils avaient été astreints, à des fins de rééducation, avaient proclamé les ordonnances du Gouvernement général, au travail forcé.Il ne fut jamais laissé de répit à la population du ghetto. Chaque jour amenait sa terreur nouvelle. Les morts s'ajoutaient aux morts. Pour gagner de la place, les Allemands réduisaient graduellement les limites del'enceinte infernale. Les enfermés devaient continuellement émigrer au sein de leur propre ville. Malgré lesdécès, la densité de la population s'élevait d'une manière incroyable. Dans la première moitié de I942, treize personnes en moyenne logeaient dans une seule pièce. Et cependant, par milliers, les Juifs de la province polonaise, les « réfugiés», étaient transférés dans le ghetto où, en I94I, on compta un demi-million d'habitants.A l'occasion de ces transferts à l'intérieur du ghetto, le cynisme hitlérien se donnait libre cours. Le commissaire du ghetto, Auerswald, un avocat de Berlin, membre du Parti national-socialiste, donna, le 2 septembre I94I, l'ordre d'évacuer dans les huit jours les immeubles situés au sud de la rue Sienna (immeubles des rues Twarda, Sosnowa,Wielka). L'ordre précisait que lespropriétaires des locaux évacués étaient tenus, sous peine d'amendes considérables,de les laisser en parfait état de propreté.Le pillage des biens fut rationnellement organisé.Tout ce qui possédait une valeur quelconque fut enlevé. Sur ce sujet les documents hitlériens sont d'une éloquence extrême. En janvier I942 furent sortis du ghetto des biens pour une valeur de 3.736.000 zlotys; en février pour une valeur de 4.738.000 zlotys; en mars pour une valeur de 6.045.000 zlotys; en avril pour une valeur de 6.893.800 zlotys.L'isolement, le manque de nourriture et le manque 'hygiène, l'inquiétude constante,l'insécurité, la terreur : les maladies trouvèrent là un foyer idéal. Elles décimèrent d'abord les familles les plus pauvres. L'occupant se réjouissait; il avait la conviction que sans plus d'effort de sa part l'extermination se ferait comme d'elle-même.Jusqu'à la première grande action liquidatrice de l'été de 1942, la famine et les épidémies firent seules leur oeuvre. Elles étaient des armes efficaces.Affamer le ghetto permettait à la fois de le piller et d'en anéantir la population. Cette tactique avait l'accord du commissaire Auerswald, du gouverneur Frank, des pontifes de la Gestapoet des grands chefs hitlériens.Pour tuer par la faim on employa deux moyens. l'un indirect qui consistait à priver la population juive de toute possibilité de gagner sa vie, l'autre direct qui consistait à la priver de noumture.On lit dans l'un des journaux clandestins du ghetto: Pour notre et votre liberté, que le 30 juin 1941, il y avait 27.000 personnes professionnellement actives pour une population de 550.000 habitants. Encore faut-il préciser que les ouvriers d'usines et les artisans ne travaillaient pas de manière permanente. Dans 90 % des cas, les entreprises commerciales n'étaient que de petites épiceries. La proportion des gens qui ne disposaient d'aucune ressource était de l'ordre de 60 %. 130.000 personnes fréquentaient les soupes populaires. La famine frappait 70 % de la population.Heureux ceux qui réussissaient à se faire embaucher dans les usines installées en plein enfer par les capitalistes allemands, les Walter Cesar Toebbens, les Hallmann, les Schultz. Mais on n'y acceptait que ceux qui pouvaient disposer d'outils ou de machines pour le travail à domicile. Heureux les élus même si, pour une journée de travail harassant accompli à une cadence accélérée, un ouvrier hautement qualifié ne recevait qu'une paie théorique de 4 à 7 zlotys! Une fois payées les deux soupes liquides servies par l'entreprise, le salaire réel était de l'ordre de 2 zlotys et demi à 5 zlotys. Or, au marché noir, un kilo de mauvais pain se payait 10 à 12 zlotys, un kilo de pain blanc coûtait 20 à 25 zlotys, un kilo de matière grasse 250 zlotys.Un travailleur manuel ordinaire gagnait 3 zlotys par jour.Les employés de bureau étaient enviés: leur salaire de famine atteignait 200 et même 500 zlotys par mois.Ceux qui chômaient étaient automatiquement condamnés à mourir de faim. Il y eut des métiers ou des professions qui perdirent toute importance, entre autres les métiers liés au commerce et les professions libérales. Les intellectuels eurent à supporter durement la misère des temps hitlériens. Mais, comme le note un journal clandestin, Unzer Weg, « l'ouvrier juif fut la première victime de la famine » La famine. Et, dans un pays où l'hiver est cruel, le manque de vêtements. Le chroniqueur Ringelblum écrivait: A chaque pas on peut rencontrer dans la rue des gens dépourvus de vêtements et seulement habillés de manteaux en lambeaux fermés avec des épingles pour cacher l'absence de che- mise. Ie problème de l'habillement devient véritablement dramatique. Les gens vont quasiment nus.

Tuer par la faim. Là encore tout fut savamment prémédité. Il y eut une politique discriminatoire du ravitaillement. On calcula par calories. A Varsovie, les Allemands avaient droit à 2.310 calories par jour, les étrangers amis des Allemands à 1.790 calories, les Polonais à 634 calories, les Juifs à 184 calories.On ne s'en tint pas là. Les calories devaient se payer. Or, plus le nombre de calories reçues par une catégorie onnée d'ayants droit était petite, plus le prix de la calorie était cher. La calorie coûtait 0 zloty 3 aux Allemands, 0 zloty 8 aux étrangers, 2 zlotys 6 aux Polonais, 5 zlotys 9 aux Juifs.Alle-La ration mensuelle de l'habitant du ghetto consistait en 2 kilos de pain et 250 grammes de sucre. Le pain contenait une forte proportion de sciure de bois ou d'épluchures de pommes de terre. Il était gluant.La faim. Au numéro 13 de la rue Krochmalna, une femme folle d'avoir faim dévora en partie le cadavre d'un enfant.Mais tout le monde dans le ghetto ne mourait pas de faim. Le ghetto possédait sesdi fférenciations sociales et qui étaient là..plus criantes qu'ailleurs. Les riches entrepreneurs. les spéculateurs, ne manquèrent jamais de rien. Ces privilégiés n'étaient cependant qu' une faible minorité. Un journal clandestin estimait que 50 % de la population mourait littéralement de faim, que 30 % souffrait normalement de la famine, que 15 % était sous-alimenté. Seules 10.000 personnes environ vivaient aisément et dans certains cas mieux qu' avant guerre. C'est sans nul doute à leur intention qu' en février 1942, 20.000 litres de vodka furent introduits dans le ghetto.L 'horreur et l'épouvante emplissaient les rues du ghetto. Cadavres alignés et accumulés devant les portesdes maisons et à peine recouverts de lambeaux de papier. Bandes d'enfants errants et qui mendiaient en psalmodiant la fameuse chanson du ghetto: « Bonnes gens, ayez pitié; papa est mort de faim et de misère; jetez-nous un morceau de pain. » Parfois ces mêmes enfants se jetaient sur les gens qui passaient portant dans leurs mains leurs rations de pain, la leur arrachaient et la dévoraient aussitôt. Les plus audacieux franchissaient, d'une manière ou d'une autre, la muraille. Ils allaient mendier dans la partie «aryenne» de la ville ou rendre visite à des.familles polonaises qui les secouraient régulièrement. La police bleu-marine polonaise sur ordre des autorités nazies leur donnait la chasse.Quiconque étaitpris était battu jusqu'au sang. Le 8 novembre 1941, le Tribunal extraordinaire de la police de sécurité prononça pour la première fois une condamnation à mort contre deux juifs coupables de s'être glissés clandestinement hors du ghetto. Le 12 novembre suivant, huit autres personnes furent condamnées à mort pour le même motif. L'exécution par pendaison eut lieu le 17 novembre en présence de la police bleu-marine polonaise et de la police juive du ghetto. Parmi les suppliciés se trouvaient des mèresde famille. La plüs jeune des victimes, une jeune fille de 16 ans, s'écria au moment suprême: « Bandits, le même sort vous attend. » A partir de 1942, ceux qui furent surpris à franchir clandestinement la muraille furent exécutés sur place. Il fallait mourir de faim.Le typhus sous toutes ses formes ajouta aux hécatombes provoquées par la famine. Aussi le taux de la mortalité augmenta-t-il d'un mois à l'autre 1.Les ouvriers et les réfugiés furent les plus fortement frappés. Dans sa majorité, le prolétariat juif fut décimélongtemps avant les grandes actions liquidatrices.Mais la faim ne fait pas qu'affaiblir physiquement l'individu. Avant de l'achever, et pour l'achever plus vite, très souvent elle anéantit en lui le désir même de vivre. Elle le déprime moralement, elle le rend passif,apathique, résigné.« La vie sans pain, sans une cuillerée de soupe, et cela pendant de longues années, écrit le
_______________________________________________

1. Mortalité, d'après Morgen Frai, n°2, 29 janvier 1942.

1938 1940 1941 1942

Janvier.. 454 3.173 898 5.123

Février.. 380 1.178 1.O25 4.618
Mars 370 1.603 1..608 4.951
Avril 450 1.000 2.061 4.432
Mai 454 875 3.821 5.283



(Si certains camarades souhaitent progressivement recevoir une suite à ce texte, écrit en 1955, ils doivent m' en faire expressément la demande. C'est encore un travail de longue haleine.
Merci ! RoRo
02 août 2004)
- mise à jour du 10 août 2004
(roger.romain@skynet.be)