jeudi 25 novembre 2004

Les dessous de l'industrie pharmaceutique...........

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----- Original Message -----
From: Aida Allouache
Sent: Thursday, November 25, 2004 12:07 PM


Les dessous de l'industrie pharmaceutique
MÉDICAMENTS: L'ex-rédactrice en chef d'une revue médicaleinternationale sort un brûlot contre les grands laboratoires

Les dessous de l'industrie pharmaceutique
Vioxx, Cholstat, Redux, Ponderal... : la liste des médicaments retirés du marché en raison de leurs effets secondaires ne cesse de s'allonger.Marcia Angell, ancienne rédactrice en chef du NewEngland Journal ofMedicine (NEJM), dénonce dans un ouvrage qui vient de sortir aux Etats-Unis l'évolution récente de l'industrie pharmaceutique. Selon l'auteur de cette enquête sans concession, l'industrie pharmaceutique qui influence le pouvoir politique et tient la plume du législateur et des prescripteurs, aurait réussi à mettre dans sa poche la quasi-totalité des experts.
Jean-Michel Bader
[03 novembre 2004]
«Il était une fois une industrie qui présentait des médicaments poursoigner les maladies. Aujourd'hui, elle fait la promotion de maladiescensées être la cible de ses molécules.» C'est ainsi que le Dr Marcia Angell commence son ouvrage retentissant sur les excès de l'industrie pharmaceutique (1). Tout a commencé dans les années 1980 après l'élection de Ronald Reagan, estime-t-elle. Le «méga-colosse» Big Pharma est assis sur un gâteau de 400 milliards de dollars annuels de vente de médicaments sur ordonnance (dont 200 milliards pour le seul marché américain). Le sénateur démocrate Birch Bay (Indiana) et le républicain Robert Dole (Kansas) font adopter une loi qui permet aux universités et aux firmes privées de breveter les découvertes faites aux instituts nationaux de santé (avec les dollars des contribuables !) et accorde des licences d'exclusivité aux firmes pharmaceutiques pour les exploiter. Les investissements de recherche et de développement des futurs médicaments ne sont donc plus à la charge des industriels, mais du contribuable. Du coup, les profits de cette industrie explosent: le retour net sur les ventes grimpe à 18,5% ! Par comparaison, la banque n'obtient que 13,5%...
Combien l'industrie dépense-t-elle vraiment en recherche et développement ? «Toute la recherche préclinique est faite par des chercheurs institutionnels», estime le Dr Angell. Exemple : l'AZT, premier médicament de lutte contre le sida, a été synthétisé en 1964 par la Michigan Cancer Foundation.Acheté en 1974 par Burrough Wellcome et «oublié», testé en 1983 par le National Cancer Institute et la Duke University comme agent antiviral, il a été vendu par Wellcome à 100 000 dollars par an et par malade comme anti-VIH. «La compagnie n'a jamais participé aux premiers essais cliniques, ni fait les essais de pharmacologie clinique, les tests immunologiques, les études virologiques». Mais elle a bel et bien touché le pactole.
En novembre 2001, un groupe d'économistes conduit par Joseph Dimasi (Tufts Center for the Study of Drug Development) annonce en fanfare que l'industrie pharmaceutique a dépensé 802 millions de dollars en R&D pour chaque nouvelle molécule mise sur le marché. Mais il est difficile de savoir si c'est vrai : chaque compagnie doit déclarer à la Securities and Exchange Commission (SEC) ses dépenses mais ne donne que rarement des détails. L'information est dite «propriétaire», autrement dit elle dort dans une boîte noire inaccessible au public. «Vous pouvez à la louche calculer le coût réel par médicament en divisant le chiffre global des dépenses en R&D par le nombre de nouveaux médicaments. Ainsi en 2000, les industriels auraient dépensé 26 milliards de dollars en R&D, et 96 médicaments ont été mis sur le marché. Le chiffre par molécule n'est alors que de 265 millions de dollars. Pas 802 millions !» , explique le Dr Angell. Pour 2001, selon le même calcul avec 30 milliards d'investissements et seulement 66 médicaments nouveaux, le coût par molécule grimpe à 455 millions.
«Public Citizen», un association de consommateurs américains, aregroupé tous les médicaments nouveaux entre 1994 et 2000, et additionné les dépenses industrielles de R&D pour les mêmes années. Leur calcul fait tomber le coût de la recherche à moins de 100 millions par molécule nouvelle. Le tour de passe-passe n'a été révélé qu'un an et demi après l'annonce de Dimasi : en fait ce n'est que sur un échantillon de 68 médicaments développés par dix firmes sur dix ans, qu'a été fait le calcul officiel. De plus le coût officiel par médicament n'était que de 403 millions, mais le chiffre de 802 millions vient d'une habitude comptable prise par nombre d'entreprises, ce que l'on appelle le coût capitalisé. La somme dépensée pour la recherche aurait pu être placée en Bourse et rapporter une somme supérieure. «Comme si Big Pharma avait d'autre choix que de financer la recherche pour découvrir de nouveaux médicaments !»,s'exclame Marcia Angell.
Le Dr Angell explore également les sources réelles de l'innovationpharmaceutique : la Food and Drug Administration qui distribue lesautorisations de vente et les exclusivités, fait le tri entre les pures copies de médicaments existants et les molécules réellement innovantes.
De 1998 à 2002, 415 médicaments ont été autorisés, soit 83 par an en moyenne. Seulement 133 (32%) sont des médicaments nouveaux, et dans ce groupe seuls 58 ont été considérés suffisamment importants pour justifier une procédure accélérée de mise sur le marché. En 2001 et 2002, seulement 7 médicaments innovants, contre 19 en 1999.
Désormais, l'industrie pilote en direct tous les essais des médicaments : elle paie les experts, elle leur tient la plume, elle censure les mauvaises nouvelles. Exemple : en 1996, une firme de biotechnologie, Immune Response Corporation, charge par contrat le Dr James Kahn (université de Californie, San Francisco) et le Dr Stephen Lagakos (Harvard School of Public Health) de mener un essai multi centrique de son médicament Remune, censé ralentir la progression du sida, sur 2 500 séropositifs dans 77 hôpitaux. Au bout de trois ans, il était clair que Remune était inefficace. Mais la firme refusa aux deux promoteurs le droit de dire ou d'écrire que leur vaccin était inefficace. Elle réclama même qu'ils incluent les données d'un sous-groupe avec des effets positifs. Ce que refusèrent les chercheurs. Immune Response menaça alors de ne pas donner toutes les données finales à ses contractuels, et voulu avaliser le manuscrit avant publication. Elle porta même plainte contre l'université de Kahn pour dommage industriel ! Le patron d'Immune Response a dit à un journaliste : «J'ai dépensé 30 millions de dollars sur cet essai.J'estime avoir certains droits.» Tous les droits ?
(1) The Truth About Drug Companies, Random House, 305 pages.
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