jeudi 10 février 2005

Non à la loi martiale au Népal

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----- Original Message -----
From: "yan"

Sent: Thursday, February 10, 2005 2:13 PM

Subject: [ForumCommuniste] Non à la loi martiale au Népal

Communiqué du Comité d´Organisation Provisoire (Europe) du Mouvement Mondial de Résistance des Peuples, condamnant l´imposition de la loi martiale au NépalNon à la loi martiale au Népal !Cessez tout soutien au régime de Gyanendra !Ce mardi 1er février 2005, le Roi Gyanendra Shah a annoncé avoir pris le commandement direct du gouvernement à Katmandu et proclamé la loi martiale dans tout le pays. Les lignes locales et internationales ont été complètement coupées, ainsi que les liaisons internet. Les soldats ont envahi les bureaux des principaux journaux, stations de radio et télévision. Les médias sont désormais placés sous le contrôle direct du gouvernement. Des centaines, peut-être des milliers d´activistes politiques ont été arrêtés et internés nul ne sait où. Les dirigeants de tous les partis parlementaires ont été placés en résidences surveillées, y compris cinq anciens premiers ministres. Le Hindustan Times a rapporté que l´armée royale népalaise a utilisé des hélicoptères pour attaquer des étudiants dans la ville de Pokhara, lesquels manifestaient contre les décisions royales. Selon ce rapport, une quinzaine d´étudiants blessés auraient été transférés dans un caserne au lieu de l´hôpital, où ils auraient subit des tortures.La police et l´armée ont reçu l´assurance d´une impunité totale dans l´attaque et la suppression des opposants. Quasiment tous les droits constitutionnels ont été suspendus : liberté de la presse, d´expression, liberté de réunion, droit à l´intimité ; droit constitutionnel contre la censure et les détentions préventives ; droit à la propriété. Toutes critiques de l´activité du roi sont interdites pendant six mois. Selon Associated Press, « le nouveau décret interdit tout commentaire public portant sur les forces de sécurité ou susceptible d´avoir un impact négatif sur leur moral ». Les contrevenants peuvent être arrêtés à discrétion par les forces armées et leurs propriétés confisquées.Ces actions, qui ne sont rien d´autre que la réinstauration de la monarchie absolue, ont été rapidement condamnées par un large éventail de forces politiques népalaises et internationales. Dans un communiqué public, le Camarade Prachanda, Président du parti communiste du Népal (maoïste) qui mène depuis dix ans la guerre populaire au Népal a décrit le comportement du roi comme visant à « imposer une autocratie féodale de type moyenâgeux au peuple népalais ». Il a déclaré que « le peuple népalais ne se soumettra jamais aux fantômes de l´histoire que constitue l´autocratie féodale, soutenue par l´impérialisme et l´expansionnisme étranger » et a ajouté que « le Parti s´engagera à lutter... pour l´émancipation du pays, de son peuple et le renversement complet de l´autocratie féodale ». Prachanda a appelé « tous les partis politiques du pays, les intellectuels, la société civile et les masses des différents niveaux et secteurs à se rassembler sous un slogan commun de République populaire démocratique au niveau du pays tout entier, et à combattre cette dernière folie de la clique féodale ». Il a affirmé que son parti était « prêt à aller de l´avant en travaillant de manière unitaire à un large front de celles et ceux qui s´opposent à l´autocratie ».Un déclaration publiée par 25 organisations de défense du Népal affirme: « le contrôle direct du Roi sur les affaires du pays est l´établissement d´un régime militaire au Népal ». Ces organisations ont appelé « tous les gouvernements étrangers à cesser tout soutien militaire -y compris les livraisons d´armes et de munitions- au gouvernement népalais, utilisés directement à la suppression des droits fondamentaux de la population ». Dans un rapport commun, Amnesty International, Human Rights Watch et la Commission Internationale des juristes déclarent que « cette action plonge le pays dans une crise encore plus profonde et soumet le peuple népalais à des risques aggravés de violations des droits de l´Homme ».Le chercheur mondialement connu, l´allemand Professeur Karl-heinz Krämer, lequel était à Katmandu le 1er février, a diffusé un rapport sur Internet, réfutant intégralement les affirmations délirantes du Roi prétendant agir dans l´intérêt du peuple : « tous les rois du Népal jusqu´à Gyanendra... ont toujours présenté la monarchie népalaise comme allant dans l´intérêt de leur peuple. Toute personne ayant un tant soit peu étudié l´histoire mondiale sait que cela est un non-sens ». les masses népalaises, selon lui, « ont été victimes de la politique royale depuis le début du processus d´unification du pays il y a à peine 250 ans. Il est faux que la monarchie ait toujours soutenu la démocratisation ; au contraire, depuis le roi Tribhuvan dans les années 50, les institutions monarchiques ont tout fait pour empêcher le remplacement de la monarchie absolue par un système au fonctionnement démocratique ».Le Comité d´Organisation Provisoire (Europe) du Mouvement Mondial de Résistance des Peuples (WPRM) ajoute sa voix à la condamnation internationale des décisions iniques et réactionnaires imposées ce 1er février par le roi Gyanendra et exige que celles-ci soient annulées immédiatement. En outre, nous appelons nos sections locales et nos sympathisants à se joindre à toutes celles et ceux qui s´y opposent et à lancer une lutte déterminée pour atteindre cet objectif en particulier, et en général à renforcer leur soutien au peuple du Népal qui combat pour se libérer du servage féodal et des forces impérialistes dont il est le laquais.Selon les médias, les USA, la Grande-Bretagne et autres pays de l´UE ainsi que l´Inde auraient « condamné » l´action du roi Gyanendra. Ce n´est pas vrai. Ces puissances ont largement fourni une quantité croissante d´aide politique et diplomatique avec 100 millions d´Euros de soutien pour faire tenir la monarchie à Katmandu et maintenir ses bottes sur le cou du peuple népalais ; des quantités énormes d´armes et des centaines de « conseillers » militaires. Alors que tous ont exprimé leur « souci » afin de se distancer de la dictature maintenant déclarée à Katmandu, nulle d´entre ces nations n´a même mentionné -et encore moins cessé- leur aide militaire massive au régime. Ce comportement exprime ainsi leur vrai rôle dans les événements en cours. Alors que certains auraient préféré que le roi s´allie aux partis parlementaires pour écraser les luttes populaires, alors qu´ils s´inquiètent des manoeuvres royales qui pourraient faire s´écrouler le régime, personne n´a laissé entendre qu´il stopperait les livraisons de matériel militaire. Cela révèle la profondeur de leurs soucis et la signification réelle du terme « démocratie » dans leur bouche.Le roi Gyanendra a tenté de manière absurde de justifier la réinstauration de la monarchie absolue en arguant que les premiers Ministres (nommés par lui-même...) « n´ouvrent pas de négociations de paix avec les maoïstes ». Mais cet « échec » n´est que le résultat de ses propres instructions. En fait, c´est le roi lui-même qui a saboté le dernier round des négociations en refusant à ses représentants de discuter des principales demandes du PCN (m), à savoir : discutions lors d´une table ronde avec tous les secteurs de la société civile, gouvernement d´intérim et élection libre d´une assemblée constituante. Ces exigences sont soutenues par la grande majorité du peuple népalais. Le magazine The Economist a écrit : « le roi a annoncé un nouveau cabinet de petits copains, de corrompus et de fantômes, donnant l´impression qu´il a l´intention d´appeler les tirs ennemis. Il semble penser qu´il peut défaire les rebelles par le biais des armes... »Il est clair que la réinstauration d´une monarchie absolue n´est pas un prélude à la paix, mais la nécessaire préparation pour effectuer une offensive brutale contre les campagnes, écraser les zones libérées et noyer la Guerre populaire dans le sang. Selon AFP, « un diplomate à Katmandu a qualifié la réappropriation du roi de `quasi coup d´Etat´... l´armée a désormais les mains libres ». Le New York Times : « les analystes et diplomates expriment leurs inquiétudes qu´avec un arrêt total de l´information, l´armée, qui a déjà atteint des record de violations des droits humains, sera libre de poursuivre son règne de terreur à travers les campagnes ». Selon le NYT, l´ambassadeur britannique au Népal, Keith Bloomfield, a déclaré ouvertement que, lors de cette offensive, il est probable que « quiconque s´oppose au roi soit qualifié et traité comme un maoïste », c'est-à-dire torturé et assassiné.Les mesures prises par le roi ne sont nullement un accident. Après le renvoi du gouvernement et la dissolution du parlement en 2002, Gyanendra (par ailleurs commandant suprême de l´armée) a depuis ce temps dirigé de fait le pays, caché derrière le mince voile des cabinets ministériels nommés par décrets royaux. Ces « gouvernement multipartis », qui ne pouvaient rien faire sans approbation du roi, ont servi de feuille de vigne pour ceux qui proclamaient le Népal « monarchie constitutionnelle ». C´est désespéré et avec l´approbation des puissances étrangères qui le maintiennent en place, qu´il a été forcé de prendre ces mesures en 2002. Son régime devenait en effet complètement isolé dans le pays et la Guerre populaire menée par le PCN (m) avait instauré des zones libérées englobant la majorité de la population et du territoire du népal.Au cours des deux dernières années, le Népal est entré dans le triste monde des « disparitions » organisées par le gouvernement, rattrapant même les pays d´Amérique latine dans cette concurrence horrible. Mais toutes ces brutalités et signées n´ont pas empêché l´avance continue de la révolution. Aujourd´hui, plus de 80% du pays est administré par le Conseil Populaire Unifié Révolutionnaire et, localement, par des comités populaires élus, qu´il supervise. L´Armée populaire de Libération s´est accrue à 3 divisions, soutenues par des milices locales de plus de 100'000 femmes et hommes. Le PCN (m) a annoncé que la Guerre populaire était entrée dans une phase d´offensive stratégique, ce qui signifie que désormais elle tâche de vaincre au niveau national le régime de Katmandu. Sans espoir de s´échapper de l´acte final, le roi a été forcé de déchirer le peu de camouflage que constituait le « multipartisme » sur son despotisme ; il révèle complètement ce que le président Prachanda a décrit comme la vraie face de la « brutalité fasciste féodale ».Certains analystes disent qu´il y a un danger pour que le Népal devienne « un Etat perdu » et que donc les mesures royales, aussi extrêmes qu´elles soient, sont justifiées. Ces raisonnements ne tiennent pas : le Népal est déjà un « Etat perdu ». Il est un des plus pauvres du monde, depuis des décennies, ou plutôt des siècles, il a complètement échoué à fournir une vie décente à la majorité de la population, et ne leur a même pas permis de dépasser le stage du servage, de la domination et de l´assujettissement médiéval. Seule une lutte visant à retirer le pouvoir à la monarchie, à briser complètement les racines sociales des relations féodales et de production à la campagne, mais aussi à mettre fin à la domination du grand capital étranger dans l´ensemble du pays peut mettre fin à l´état actuel de cet « Etat perdu ». C´est justement ce que la Révolution et la Guerre populaire menées par le PCN (m) prévoient de faire. Aujourd´hui, cette lutte a l´appui de la grande majorité du peuple du Népal et se rapproche de la victoire. Dans un article de The Economist estime que cette perspective de victoire et l´exemple qu´il signifie pour des millions de personnes désespérément opprimées en Asie du Sud signifie que l´Inde « pourrait être tentée d´emprunter à Georges Bush sa doctrine de guerre préventive » et envoyer ses forces armées au Népal.Sans l´appui massif des puissances étrangères, le régime de Gyanendra se serait effondré il y a bien longtemps. Comité d´Organisation Provisoire (Europe) du WPRM appelle les peuples à soutenir les masses népalaises dans leur lutte pour se débarrasser des siècles d´exploitation et d´oppression brutales, à exiger l´arrêt immédiat de toute aide étrangère à la dictature de Gyanendra et a s´opposer à toutes les tentatives de l´impérialisme US ou de l´UE d´intervenir en faveur de ce régime ignoble.La libération populaire n´est pas du terrorismeImpérialistes et réactionnaires, hors du Népal !Nord, Sud, Est, Ouest : que la lutte populaire s´unisse !
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