jeudi 29 juillet 2004

17-18 Aux U$A : Pour ceux qui se souviennent : En 1952, déjà (I) : "La guerre des Mercenaires" ... Qu' est-ce qui a changé depuis 52 ans ???

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17/18     Aux U$A : Pour ceux qui se souviennent : En 1952, déjà (I) : "La guerre des Mercenaires" ... Qu' est-ce qui a changé depuis 52 ans ???

 

En 1952, déjà : "La guerre des Mercenaires" ...       (les parties soulignées en gras le sont par RoRo)
En cette année 1952, et sous ce titre, paraissait déjà cet ouvrage de Renaud DE JOUVENEL: en voici quelques extraits :
I. Le Pays de la Barbarie :   
La barbarie a désormais élu domicile légal aux Etats-Unis. Jamais, en aucun pays, la barbarie n' a été, à ce point, le fondement de la doctrine d' une société et de ses gouvernements en tous leurs actes intérieurs et extérieurs. Jamais,  non plus, le monde n' a été menacé par la destruction totale comme il l' est aujourd' hui, du fait de la barbarie morale, intellectuelle et matérielle du régime social américain.
Nous sommes loin des soldats de Washington libérant leur patrie du joug de l' Empire britannique; d' Abraham Lincoln, Président élu, libérant les Noirs de l 'esclavage; de ces pionniers du syndicalisme fêtant, en 1886, le premier Premier Mai, fête des travailleurs ayant gagné leur première bataille des huit heures; et du temps où les Etats-Unis accueillaient les émigrés de toute l' Europe asservie et en faisaient des hommes libres.
Seule une histoire réaliste des Etats-Unis pourrait nous expliquer, en détail, comment le développement forcené du capitalisme est parvenu si rapidement à y étouffer l' appétit de liberté des hommes, à le canaliser dans la voie unique, à y donner racine à ce mythe de la "liberté d' entreprise", qui sous-entend (page 7) la liberté de réduire en esclavage et de tuer. Mais, il nous faut bien le constater.
L' impérialisme à son dernier stade, le stade de pourrissement et de destruction de l' homme, de démagogie mensongère en tant que moyen d' aveuglement des masses et d'organisation du terrorisme à l' échelle mondiale, a vraiment produit là son plus bel enfant. Fils de l' hitlérisme et de Wall-Street, il a, pour blason, la bombe atomique.; pour morale, celle du plus fort en meurtres et, pour servants, la cohorte des valets et des traîtres dont tout l' honneur est de vendre leur patrie contre un emploi de mercenaire.
On a beaucoup parlé de la civilisation américaine, mais qu'est-ce et où est-elle? La civilisation ne se limite pas à l' usage, par certains, de la baignoire, du téléphone et de l' automobile ! On la mesure, croyons-nous, au niveau de vie général d' une nation ! Alors, regardons un peu ce qu' il en est de la société américaine.
Les 150 millions d' habitants de ce territoire sont soumis à la dictature de quelque 80 trusts tout-puissants, c' est-à-dire à un gang de quelque mille personnes. Le pouvoir réel n'est pas exercé par un gouvernement mais bien, à travers un gouvernement, par un groupe représentant les magnats les plus puissants : le N.A.M. ou Association Nationale des Industriels. C'est celui-ci qui finance les partis politiques, les banques, la radio, le cinéma, la presse, c'est - à - dire toute la vie économique du pays, et qui utilise les maffias de gangsters pour régler certains problèmes aux échelons inférieurs.
Pendant la guerre, ces industriels américains (Du Pont,  Morgan, Rockefeller, Mellon, etc...) ont financé les organisations nazies établies sur le sol américain  (Le procès engagé contre celles-ci par l' administration Roosevelt fût, ensuite étouffé). Ils  avaient aidé Hitler à parvenir au pouvoir et, aujourd'hui, ils aident activement à la renaissance du militarisme allemand.
Ils financent les diverses organisations anti-ouvrière (page 8) qui, sous forme d' agences de police privée, se chargent de la lutte anti-syndicale, des provocations antiouvrière, de la surveillancde des "agitateurs" et, si nécessaire, de l' assassinat des dirigeants ouvriers fidèles à la classe ouvrière. De là vient aussi le pourrissement des cercles dirigeants du syndicalisme.
Toute la vie économique et politique du pays se trouve entre les mains du grand capital, grâce aux huit grandes banques américaines, de même que l' opinion se trouve contrôlée par les grands trusts de la presse qui sont, à leur tour, maîtres des trois quarts des postes de radio.
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La constitution fédérale des Etats - Unis a, par ailleurs, pour effet, une fragmentation du pouvoir qui facilite, aux hommes politiques locaux, gouverneurs, sénateurs, juges et policiers (juges et policiers étant élus), l' exercice d' une dictature à l' échelle de chaque États et, en retour, place ses fascistes locaux à la solde des puissances financières locales et nationales.
Le général américain H.C. Holdrige a écrit: "Nous sommes en présence du fait qu'on a créé, aux Etats - Unis, dans le cadre de notre démocratie constitutionnelle, un État secret, illégal, au sein de l' État légal... Les maîtres financiers du pays contrôlent les chefs de nos forces armées, chefs qui ont trahi le peuple pour devenir des mercenaires à la solde de la dictature financière et de ses collaborateurs... Nos chefs militaires sont aveuglés à tel point qu' ils tourneront les armes contre les citoyens insurgés des Etats - Unis avec autant d' empressement qu' ils le font contre les pays étrangers" (c' est nous qui soulignons) (page 9).
Dewey, Gouverneur de New - York et candidat républicain, et Truman lui  - même, sont les élus de groupes de gangsters, successeurs de Al Capone. Truman est l' élu d' un gang appelé "la machine Pendergast, du nom de son patron, et il reçut à la Maison Blanche, jusqu' au jour de sa mort brutale, le gangster Binaggio qui avait trempé dans plus de quinze affaires criminelles célèbres. Tout ceci peut étonner les Français mais n' étonne plus depuis longtemps les Américains, qui se sont faits aux moeurs et à l' état social imposé par les trusts et leurs agents d' exécution des gangs.
Le crime étant un moyen de gouvernement, il en découle que le pays est celui de la plus forte criminalité : "un crime majeur toutes les 18 secondes", selon le rapport du Bureau fédéral d' Investigation (F.B.I.) de 1948.
Tout récemment encore, le rapport du Sénateur Kéfauver démontrait la collusion intime établie entres les gangs et les politiciens. Le sénateur écrit: "Ce que j' ai vu et appris m' a effaré... L' Amérique est presque arrivée au point de saturation de la corruption politique qui risque de nous entraîner tous à la ruine. Jusqu' à quel point l' Amérique peut - elle rester corrompue et survivre ?".
Le rapport Kefauver expose que deux gagngs principaux : la bande Gusik et la bande Adonis-Lansky-Costello se partagent à peu près les États - Unis. "Entre ces deux groupes et d' autres bandes similaires, le lien est assuré par la "Maffia", vaste organisation internationale... Aux Etats - Unis, la Maffria compterait 800 membres, chargés plus spécialement des basses besognes d' exécution car, bien entendu, les "grands patrons", comme Costello et Gusik, répugnent à ce travail ingrat et dangereux ...". (Henri Pierre, le Monde, 11-5-51). La corruption "s' exerce à tous les échelons, de la municipalité au gouvernement, du simple flic au chef de police" (Idem).
Le Maire de New-York, O'Dwyer, a dû admettre (page 10) qu' il avait protégé les entreprises du gang et même que ce dernier l' avait aidé à devenir maire.
"Le milieu américain possédait ses propres tribunaux et toute infraction à ses lois était punie de mort: ceux qui exécutaient la sentence recevaient en récompense,  des "concessions" sur des appareils à sous, des "droits" sur les revenus des maisons closes clandestines ou des intérêts dans d' autres entreprises lucratives et illégales" (Monde, 21-3-51).
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Le fascisme n' est plus une tendance, une menace, mais une réalité sociale de fait.
Devant l' éventualité d' une crise et l' augmentation du chômage (il y avait, aux Etats-Unis, en 1948, huit millions de chômeurs totaux et quatorze millions de chômeurs partiels), l' accentuation du fascisme et la course aux armements sont devenues des nécessités pour le capitalisme impérialiste.
Afin de décapiter la résistance au fascisme, on a intenté un procès institutionnel aux dirigeants du Parti Communiste américain et on les a jetés en prison. On intente d' autres procès, tout aussi illégaux, à des écrivains et à des cinéastes, afin de semer la terreur. La délation devient monnaie courante et l' on dénonce à la police, au patron, au voisin celui que l' on soupçonne d' être communiste ou de fréquenter des communistes, crime tout aussi grave. Le fait d' être soupçonné est suffisant pour vous mener en prison : à vous de faire la preuve que vous êtes innocent. Ce sont des gangsters politiques, compromis dans des scandales, qui dirigent les débats des commissions des activités non américaines, tels ce Parnell Thomas qu' on fût contraint de mettre un moment en prison. Ces commissions sont illégales et, cependant leurs décisions sont considérées comme (page 11) preuve d' enquête et servent à emprisonner tout coupable de non - américanisme, c' est - à - dire de non - obéissance aux lois des trusts. La peur s' installe dans chaque demeure. Le F.B.I. décrète la mise en quarantaine des communistes sortis de prison, tel le grand écrivain Horward Fast. Ainsi la crainte et la suspicion s' instaurent - elles, chacun pouvant redouter qu' une accusation de crypto - communisme vienne l' enlever aux siens.
A toutes fins utiles, le Bureau Fédéral d' Investigations poursuit sa tâche principale qui est d' établir des fiches de polices pour tout citoyen américain et il se vante d' en posséder déjà dix - huit millions.
Le syndicalisme est miné par la police des trusts. La plupart des grands dirigeants syndicaux ont trahi la cause de la classe ouvrière, dont ils avaient toujours cherché à entraver les mouvements, à saboter les revendications et à diviser les efforts en calomniant tout syndicat prenant au sérieux les revendications de ses adhérents. Les communistes sont chassés des organisations syndicales en dépit du fait qu' ils ont été élus par les masses. La loi Mundt-Carrey, votée en octobre 1950, va plus loin encore : elle prescrit l' enregistrement obligatoire des communistes et "autres membres d' organisations subversives" et prévoit la création de camps de concentration pour les y enfermer. Le mot "camp de concentration" est spécifiquement employé. Il est vrai qu' il n' est pas nouveau et que les Anglais ont, les premiers, tenté l' expérience, en Afrique du Sud, au temps de la Guerre des Boërs.  Si les communistes ont refusé de se déclarer, il n' en reste pas moins que l' administration annonce avoir déjà établi une liste de 14.000 noms de personnes suspectes et que les camps de concentration ont été établis et installés (page 12).
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Dans cette belle démocratie, 40 à 50 % de l' électorat ne vote pas : ce n' est pas par indifférence, mais par impossibilité. En effet, le système électoral restrictif interdit le vote non seulement aux noirs pauvres mais aussi aux blancs incapables de payer une "taxe" électorale. Ces restrictions sont pratiquées dans 19 États. Ainsi dans les États où la population noire majoritaire où, de plus, les menaces, le chantage et la persécution raciale se donnent libre cours, la masse de la population n' a pas le droit de vote. Dans le Mississipi, où la population noire est de 50%, les votants ne sont que 15% de la masse électorale et, dans la Caroline du Sud, où les noirs sont 40%, l' électorat n'est que de 10,4 %.
Les assassinats perpétrés par le Ku - Klux - Klan se comptent par centaines. La plupart restent impunis. Mieux les meurtriers sont protégés. Par contre, il n' est pas de mois où les noirs ne se trouvent impliqués dans quelque procès, monté de toutes pièces pour exciter les blancs au racisme.
On connaît le meurtre légal de l' innocent Mac Ghee, des Sept de Martinsville, le procès des Six Noirs de Trenton et tant d' autres, mais combien de noirs ont ainsi péri depuis la célère affaire de Scottsboro ? Les tenants du mode de vie américain s' élèvent - ils contre ce génocide intérieur? Non, et le sénateur fasciste Bilbo, de l' Etat de Georgie s' en est vanté en disant: "L' égalité n' a été en aucun temps ni en aucun lieu reconnu aux nègres... si ce n' est dans les codes".
Les États - Unis sont d' ailleurs, avec l' Afrique du Sud, le seul pays où les noirs soient parqués dans des quartiers spéciaux, à New - York, comme à Chicago et ailleurs, tout comme il existe partout des quartiers de Porto - Ricains, de Chinois, etc...   (page  13).                                                                                                                                                                                      
Le racisme américain s' exerce aussi contre les juifs: dans nombre de villes on rencontre, dans les quartiers résidentiels, des maisons sur lesquelles on peut lire l' annonce «Non-Gentils s' abstenir». Ce terme de « Gentils », pour biblique qu' il soit, n' en exprime pas moins, en clair, que les juifs ne sont pas admis à habiter cette maison. Quel autre pays, en dehors de l' Allemagne hitlérienne, a jamais enregistré un antisémitisme aussi officiel ?
Les avocats du mode de vie américain cachent avec soin les conditions de vie réelles du peuple américain. En fait, plus de six millions de familles (soit 21 % de la population) ont un revenu inférieur d' au moins un tiers au minimum  vital reconnu par le Sénat américain. Les conditions de vie de la paysannerie sont parmi les plus atroces. La reconcentration des terres entre les mains de « fermes commerciales» à gros capitaux et l' exploitation éhontée du paysan pauvre ont jeté  une partie importante de la paysannerie dans une misère constante. C' est ainsi que, sur plus de neuf millions de travailleurs agricoles, un million d' entre eux ont un niveau de vie égal à celui des Chinois sous le régime féodal de Tchang Ka'i Chek ; cinquante pour cent des fermes sont considérées, par l' économie américaine, comme autarciques, c' est - à - dire ne fournissant pas, ensemble, 15 % du marché.
On ne saurait s' étonner, en conséquence, que le nombre d' ouvriers agricoles ou de fermiers dépossédés, réduits à l' état de «nomades», qui vont à la recherche de travail des vallées fruitières aux régions à blé, soit de l' ordre de 1.500.000 (familles comprises). Steinbeck a fort bien décrit ces hordes affamées dans Les Raisins de.la Colère et il est regrettable qu' il se soit borné, ensuite, à des récits où la misère n' est plus qu' une toile de fond sur laquelle se meuvent des êtres, à peine humains, qui se complaisent dans leur malheur et leur prétendue inconscience. (page 14)             
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Quant à l'éducation américaine, il y aurait beaucoup à en écrire. Le chef des G. Men, Edgard Hoover, a publié un livre dans lequel il expose tous les dessous des divers gangstérismes, en particulier ceux de la prostitution, même enfantine, et le célèbre Kinsey a donné, dans son rapport sur Le Comportement sexuel de l' Homme, des renseignements suffisants sur la dégénérescence américaine. Si l' on ajoute à ces sources les renseignements que l' on peut trouver dans tous les romans américains, on en déduira que la perversité est l' apanage des classes dirigeantes américaines et qu' elles s' y complaisent bien plus sûrement que les héros de Steinbeck dans la misère qui leur est imposée. Signe particulier de cette dégénérescence évidente, les États - Unis sont le pays statistiquement le plus riche en fous et en débiles mentaux.Il est pertinemment connu que les lieux, où la perversité sexuelle se donne le plus librement cours, sont les Universités. Si nous n' y voyons pas un effet uniquement de ce que celles - ci soient dirigées par des militaires (1), nous y constaterons les résultats de l' oppression grandissante d' une société fasciste pourrie sur l' esprit. Il est logique que cet état de choses empire à raison des mesures prises contre les enseignants progressistes, désormais soumis à un contrôle policer dans 34 États.Cette année, un nombre considérable d' enfants américains ira grossir l' armée des vingt millions d' illettrés qui existe actuellement aux Etats - Unis ", écrit United States News and World Report (9-9-49)(page 15) et les revues de l' enseignement constatent, chez les élèves, une ignorance de plus en plus grande, une délibilité mentale et une bestialité accrues. Sans doute est - ce parce que l'  enseignement enhonneur est, lui - même, raciste. Il exalte la supériorité de l' « homme anglo-saxon » -  lequel a tout del' aryen blond - sur les peuples de Russie et  d' Orient (Warren), la haine en tant que sentiment, naturel    (Dewey) et l' art  de tuer », comme le dit le pédagogue Fitzpatrick qui parlant de la préparation militaire à l' Université, la qualifie admirativement de « enseignement de l' art de tuer, sans qu' il importe de savoir si vous êtes un savant, un administrateur ou un militaire».Bien entendu, ce nouveau Rosenbergisme s' accompagne de mesures fascistes contre la littérature, lesmanuels d' histoire ou de philosophie et des écrivains tels que Mark Twain et Howard Fast se trouvent mis à l' index.
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Si les conditions actuelles de la prise de conscience des masses poussent les dirigeants capitalistes à accentuer l' emprise du fascisme, elles les poussent, parallèlement, au développement de leur impérialisme, qui tend à l' hégémonie mondiale; mais il ne faut pas oublier que cet impérialisme n' est pas chose nouvelle.Sans en faire l' historique, rappelons que la doctrine Monroe était, déjà, elle - même, une doctrine impérialiste. Aucune autre nécessité que celles propres au capitalisme (ni même la doctrine Monroe de   justification de l' intervention sur le continent américain) n' a commandé aux Américains de s' emparer  par la force de territoires appartenant au Mexique, (Texas, Nouveau - Mexique, Colorado) en y massacrant,    par milliers,  les populations indiennes, aujourd' hui parquées dans des « réserves », camps (page    16) de concentration tenant du jardin zoologique, où la race indienne se meurt.  Les États - Unis ont, successivement et toujours sous couleur d' aide à l' indépendance des nations, occupé et transformé en colonies: Les Philippines,  Porto - Rico, la zone du canal de Panama (après avoirfomenté la création de l' État de Panama, autrefois partie intégrante de la Colombie), Cuba, Haïti, etc...Partout, ils ont installé des gouvernements à leur solde contre lesquels le peuple s' est dressé et luttedepuis des dizaines d' années.   Quand les capitalistes nord - américains se trouvent en difficultés au Nicaragua, au Vénézuela ou ailleurs, ils suscitent une révolution qui amène au pouvoir des hommes à eux, empressés à conclure des traités de commerce profitables aux États-Unis que viennent, ensuite, compléter des traités d' asservissement plus complets. Et, quand ils se trouvent évincés, comme au Mexique, où ils ne purent empêcher la nationalisation du pétrole, ils dépensent ce qu' il faut pour rétablir la situation quelques années plus tard.   La doctrine des États - Unis est donc essentiellement impérialiste et nous savons que cet impérialisme ne reculerait devant aucun crime, si nous lui laissions les moyens de poursuivre ses buts.   A l' heure où les cercles dirigeants de ce pays préparent une guerre d' agression qui serait, sansnul doute, la plus dévastatrice que le monde ait connue, il nous semble que le problème de la responsabilité collective du peuple américain devant les autres peuples risque de se poser, comme ce fûtle cas pour l' Allemagne de Hitler, organisatrice d' une guerre monstrueuse.
(1) Le Général Eisenhower, aujourd' hui candidat à la Présidence du pays est Président de l' Université de Columbia.C'est à ce titre qu' il  écrivait au professeur Coleman: "Si je découvre que le titulaire d'une chaire tente de faire pénétrer dans notre Université une philosophie contraire à notre système américain de gouvernement, la révocation sera prononcée". Rien d'étonnant à ce qu' il ait ensuite déclaré aux élèves : "Vous êtes tous, pour moi, des soldats".  (page 17)                                II
                     L' EMPIRE  MONDIAL ET SES CHEVALIERS ATOMIQUES
       Quand le Président Truman déclarait, en 1948, à Waco (Texas) : « Nous sommes les géants du monde. Nous pouvons imposer la paix ou la guerre économique», il énonçait un des principes de la doctrine de suprématie mondiale de Wal l- Street.       "Dieu a choisi le peuple américain pour conduire finalement le monde à sa régénération», profère le Sénateur Beveridge.       Depuis lors, cette doctrine a été mise en pratique et son application poursuivie sans relâche et sans considérations d'aucune sorte: ni pour le droit des peuples à disposer d' eux - mêmes, ni pour l' indépendance des nations, ni pour la vie des êtres humains.       A ce nouveau «Gott mit uns", il fallait un théoricien : ce fût M. James Burnham qui se chargea de préciser la fin et les moyem de cette volonté d' hégémonie: J' entends par Empire Mondial,écrit - il, un«état... dont le pouvoir politique dominera le monde, pouvoir imposé en partie par la coercition.".  On n' est pas plus clair: la force sera employée. Le terme de Empire Mondial" pouvant sonner mal aux oreilles de certains, M.  Burnham explique que l' on se servira de termes "plus acceptables", tels que, nommément,  «Fédération Mondiale...» ou même « Nations Unies».  A - t - on besoin de plus d' éclaircissements? (page 18).

(Si certains camarades souhaitent progressivement recevoir une suite à ce texte, écrit en 1952, ils doivent m' en faire expressément la demande.  C'est un travail de longue haleine. 
Merci !    
RoRo    
31 mai 2004) 
- mise à jour du 29 juillet 2004
(roger.romain@skynet.be)