jeudi 8 juillet 2004

Réponse de RoRo : À propos des protocoles des fous de Sion

À propos des protocoles des fous de Sion
Il est vrai qu'il est toujours hasardeux, déplaisant, voire même dangereux, de s' envoyer toutes sortes de qualificatifs à la tête, voire de se faire des procès d'intention, dans un débat d' ailleurs difficile. Comme, je l'ai dit, je vais prêter quand même un peu plus d' attention aux messages de Quibla, sans mettre nécessairement l'honnêteté, la bonne foi,  des uns et des autres en doute.
J'ai publié le message de Quibla parce que je n'avais rien remarqué non plus de raciste, d' antisémite, ou qui pouvait être traité comme tels. Il est vrai aussi que lorsque l'on utilise le terme Juif, que l'on touche à une extrême sensiblerie, vu le contexte difficile. Je me suis aussi fait traité, dans certains cas d' antisémite, de fasciste, de rouge-brun, alors que je recherche surtout les moyens d'informer, de polémiquer et de publier des textes de références. Mais, je ne peux tout connaître dans le monde, ni tout voir. Mea culpa !
Bien amicalement en espérant que ce genre de divergences n'ira pas plus loin... Je crois que les uns et les autres, l'on doit être capables de faire la différence.
RoRo
 
 
 
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----- Original Message -----
From: F.Giudice
Sent: Wednesday, July 07, 2004 12:11 AM
Subject: À propos des protocoles des fous de Sion

Roger !
En complément à mon précédent envoi sur Pierre Stambul, je t'envoie la présentation de la rubrique "Les protocoles des fous de Sion" faite par le site quibla le 31 décembre 2003. Y vois-tu quelque chose d'antisémite, de négationniste, de révisionniste ou d'intégriste ? Moi pas !
F. Giudice
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Protocoles des Fous de Sion

Une nouvelle rubrique : pourquoi ?

Antisémitisme, judéophobie, islamisme, racisme, révisionnisme, négationnisme, communautarisme, intégrisme, terrorisme, extrémisme, voile islamique, islamophobie : tels sont les noms d¹oiseaux qui truffent les violentes polémiques qui agitent tout azimut le domaine public français. Depuis 3 ans, la France a apporté une contribution non-négligeable et plutôt originale à la déconstruction et au retricotage de l¹ordre du monde en cours depuis septembre 2000. Les faits mondiaux majeurs qui sont à l¹origine de la folie qui semble avoir pris l¹ensemble de la classe politico-médiatique sont ³connus² - du moins le croit-on : l¹Intifada Al Aqsa, la Conférence de Durban sur le racisme, le 11 septembre, l¹invasion US de l¹Afghanistan, l¹agression contre l¹Iraq. Les faits nationaux le sont aussi : en premier lieu le maintien de Le Pen au deuxième tour de l¹élection présidentielle et le caillassage électoral de Lionel Jospin, avec son corollaire européen, que nous appellerons l¹effet Jörg Haider/Berlusconi/Fortuyn/Blocher.

Nulle part autant qu¹en France, donc, on n¹a assisté à un tel mélange de facteurs et de niveaux. C¹est même un cocktail explosif : la question sociale - par l¹apparition des nouvelles classes dangereuses que sont les ³banlieues de l¹Islam² - transformée en guerre de religion, la mondialisation et ses effets, la crise du politique et de la démocratie représentative, la crise de l¹État-providence, la guerre scolaire, la guerre contre le terrorisme, la ³bataille de l¹Europe² mais aussi la ³sale guerre² algérienne et ses retombées françaises, tout cela converge, se superpose, se mêle. Cela donne une pelote apparemment inextricable, bref un sacré merdier. Tout ce qui pourrait donner lieu à des débats démocratiques oxygénés devient une logorrhée, le citoyen lambda se retouve soumis à un bombardement de gaz toxiques dont il a résolument marre, marre et remarre. Résultat : l¹idéologie des classes populaires se reconstruit autour de théories du complot, on ne va plus voter ou alors pour Le Pen. C¹est à la fois réjouissant - le peuple n¹est pas totalement dupe des jeux de pouvoir - et consternant - le peuple n¹a aucune perspective tangible d¹émancipation -, désespérant même.

Dans cette situation, l¹effet du 11 septembre se fait sentir tous les jours : jamais en effet, un événement aussi obscur - on ne sait finalement rien des auteurs et commanditaires de cette opération monstrueuse - n¹a apporté tant de lumière. Il a mis les Musulmans, dans toute la richesse de leur diversité, face à un défi gigantesque : oseront-ils se libérer des tyrans et faire vivre le message coranique, incompréhensible pour la classe poltico-médiatique française et occidentale, et qu¹on pourrait résumer ainsi : oui, la liberté, l¹égalité et la fraternité sont possibles dans la soumission volontaire à Allah, Dieu. Ceux qui se croient les héritiers de la Révolution française croient que la soumission à Dieu et la devise ³liberté, égalité, fraternité² sont absolument inconciliables. Mais comment comprennent-ils la Fête de l¹Être suprême organisée par Robespierre, président de la Convention, le 8 juin 1794 sur le Champ-de-Mars de Paris [voir Note 1]? Que disent-ils du rôle de l¹Abbé Grégoire, grand combattant contre l¹esclavagisme, et de tous ces curés révolutionnaires qui surent conjuguer leur foi et leurs convictions politiques ?

Malheureusement, l¹ensemble de la classe politico-médiatique française est dans une ignorance crasse de l¹histoire glorieuse de son pays et son rôle auprès des ³masses² est tout sauf pédagogique. Or, ce qui peut justifier et légitimer un homme ou une femme politique, dans une démocratie réelle, c¹est son rôle d¹éducateur/éducatrice, de transmetteur/transmettrice du savoir accumulé par les générations, par les luttes populaires, par les sages, bref de ³maître d¹école² (en arabe : ustad) au meilleur sens du terme.

Dans l¹avalanche confusionniste qui s¹abat sur eux, les gens ont des réactions diverses, selon leur sensibilité, selon leurs possibilités : les uns font le dos rond et se bricolent des abris, les autres s¹agitent dans tout le sens et tentent d¹arrêter l¹avalanche en faisant des moulinets désordonnés avec leurs bras et leurs jambes. Dans ce mêli-mêlo, depuis 3 ans, une génération nouvelle est apparue, d¹individus devenant militants de la ³cause² dans le plus grand désordre, dans une totale improvisation. Ils et elles sont souvent musulmans, mais pas toujours. Ils ont entre 20 et 40 ans. Ils se sont en général engagés à partir de ce qu¹ils ont vu à la télé et qui les a révoltés, très souvent des scènes de l¹occupation sioniste dans la Palestine ³résiduelle² des territoires de 1967, ou bien par une injustice qu¹ils ont vécu directement ou indirectement.

Aucune structure politique ou associative fiable et établie n¹existe pour accueillir cette nouvelle ³génération bricolage-improvisation², qui compte des milliers de personnes. Les initiatives se succèdent à un rythme éffréné, on fait une, deux ou trois réunions, puis on se fâche, ou bien on trouve autre chose de plus intéressant et adieu la compagnie. On voit donc des gens répéter les mêmes erreurs ou sombrer dans la paranoïa, alimentée par la télévision, qui ne peut que conforter les théories populaires du ³complot².

Cette génération, la première du nouveau siècle, va-t-elle enfin trouver les voies pour construire des structures politiques, sociales, culturelles cohérentes et efficaces ? Pour cela, il faut se former, s¹éduquer et avoir de quoi réfléchir et prendre du recul sur soi-même et les siens, et être capable de s¹ouvrir aux autres, tous les autres, pour chercher, trouver ou créer des liens qui permettent d¹établir de réels contre-pouvoirs, pour concrétiser le désir d¹autonomie et d¹indépendance, qui est en fait commun à tous. Des liens entre les humains et une indépendance par rapport aux machines de pouvoir, c¹est que recherchent aussi bien les jeunes Musulmans militants que les jeunes altermondialistes, les rappeurs, les teufeurs et autres squatters et même sans doute beaucoup de jeunes Français juifs qui, faute de mieux, vont faire leur service militaire en Israël et se retrouvent à humilier des Palestiniens à un check-point. Pour eux qui rêvaient de trouver une communauté chaleureuse, c¹est réussi !

Cette ³nouvelle génération² a adopté massivement Internet comme moyen de communication. C¹est un outil magnifique et terrible à la fois. Nous à Quibla en savons quelque chose.
Nous voulons apporter une contribution aux efforts d¹auto-éducation de la ³nouvelle génération² et c¹est le but de notre site. Plus précisément, nous créons une rubrique au titre provocateur : Protocoles des fous de Sion. L¹allusion est transparente : les Protocoles des Sages de Sion, un faux créé par la police secrète du Tsar dans la Russie du début du XXème siècle, font aujourd¹hui un tabac dans le monde musulman, ³là-bas² et ³ici². Ce n¹est pas étonnant : les sionistes se comportent tous les jours comme s¹ils voulaient se conformer aux ³directives² de ces Protocoles. Nous voulons donc documenter les faits, gestes, itinéraires, discours et petites phrases, manipulations de tous les officiers, soldats, mercenaires, conseillers et demi-soldes de la "guerre mondiale" menée par la galaxie sioniste, juive et non-juive et les ripostes qu¹ils s¹attirent.

Les internautes militants engagés de manière précise ou confuse dans ³la cause² pourront trouver là des documents, des arguments, des idées, des débats pour leur propre éducation et celle de leurs proches. Une mise au point conclusive s¹impose : nous n¹avons rien contre ³les juifs² pour peu qu¹ils acceptent de ne plus se considérer comme des petits soldats d¹un État improbable, censé les représenter tous et contre tous. À condition qu¹ils renoncent à la chimère meurtrière, y compris pour eux-mêmes, du ³peuple élu². Il n¹y a pas de peuple élu et les croyances religieuses ne sont pas génétiques, mais le résultat d¹un choix volontaire, en connaissance de cause. À cette condition seulement, elles peuvent imposer le respect. Les sionistes , fauteurs d¹une monstruosité absurde baptisée ³État démocratique juif² dont ils ont fait le plus grand double ghetto et asile psychiatrique de la planète, prétendent que le judaïsme ne peut pas être concilié avec ³liberté, égalité, fraternité². Ils se trompent. Aux juifs sincères et authentiques de le démontrer. Ils sont les bienvenus dans notre chantier. Plus on est de fous...

Nous inaugurons cette rubrique avec trois documents : un article d¹Israël Adam Shamir sur Daniel Cohn-Bendit, député européen des Verts fançais et futur candidat des Verts allemands aux élections européennes de 2004, intitulé ³Dany le Bleu et Blanc², une interview de François Léotard, ancien ministre de la Défense UDF (un parti français très acoquiné avec le Likoud sioniste) et un article de l¹Américain juif Tim Wise démontrant que le texte attribué à Martin Luther King Jr., ³Lettre à mon ami sioniste², est un faux.

En archives, on trouvera un dossier complet sur ³L¹affaire Tariq R...². Ramadan est ce brillant Genevois propulsé à la Une des médias français en octobre et novembre 2003. On trouvera aussi des conseils de Michel Dakar à ceux qui se font traiter d¹antisémites et enfin, un article très intéressant de Maurice T. Maschino sur les ³nouveaux réactionnaires².

Bonne lecture et faites bon usage de ces documents. Et nous comptons sur vous tous pour alimenter cette rubrique.

Envoyer tous vos documents et contributions à quibla@stcom.net

Note 1 : La fête du 8 juin 1794 (20 prairial an II) fait suite au décret du 7 mai (18 floréal) qui proclame ceci : "Le peuple français reconnaît l'existence de l'Être suprême et l'immortalité de l'âme". Le décret organise quatre grandes fêtes républicaines : le 14 juillet 1789, le 10 août 1792, le 21 janvier et le 31 mai 1793. Lors de son rapport du 7 mai 1793, Robespierre émit l'idée que "L'idée de l'Etre suprême est un rappel continuel à la justice : elle est donc sociale et républicaine." Avant cela, le 10 août 1793 fut célébrée à Paris la fête de l'Unité et de l'Indivisibilité (de la Nation, pas de la Nation et de ses possessions coloniales !!). A partir de l'automne 1793, le culte de la Raison tenta de remplacer le culte catholique : le 10 novembre 1793, Notre-Dame était vouée au culte de la Raison, le 25 c'était le tour de toutes les églises de la capitale. Le 21 novembre, aux Jacobins, Robespierre s'opposa à ces mesures au nom de la liberté des cultes. Il fut suivi par la Convention le 6 décembre qui rappela ce principe sans revenir sur les mesures prises à Paris.