lundi 7 avril 2008

CHARLEROI-Belgique: Le Tibet d’hier et d’aujourd’hui

Patience les amis: avec le recul du temps, des dizaines de millions de gens, vont se rendre compte à quel point, ils se sont bêtement laissés UNE FOIS DE PLUS manipuler par les médias domestiqués et sécurisés du capitalisme, l'agent Cia Robert Ménard de Rsf en tête ... A quel point les dirigeants de la droite et de la fausse "gauche", complices du ricanisme, de l'impérialisme, du colonialisme occidental, mentent ... Leur précurseur, au service de la propagnde du Reich, un certain Goebbels les a précédés: "Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ... !
Tous ces braves, des pays des "Droits de l'homme" ont oublié des siècles d' esclavagisme, de colonialisme, venus des pays d' Europe occidental ... pour donner maintenant des leçons sans oublier celles d'aujourd'hui: le Vietnam, l'Irak, l'Afghanistan, Gaza et la Palestine, Guantanamo, ... et toutes leurs guerres inter-capitalistes partout dans le monde. Au vingtième siècle, ils ont déclenché 2 guerres mondiales. La seconde s' est terminée à Hiroshima et Nagasaki ...
RoRo


De : Marc van Campen [mailto:marc_vancampen@skynet.be]
Envoyé : lundi 7 avril 2008 7:25
À : Marc van Campen
Objet : Fw: Rappel




Egalement en fichier attache
La braise culture

Jeudi 10 avril
à 19 h 30


Le Tibet d'hier et d'aujourd'hui


Une conférence en deux temps qui apporte un regard différent et nouveau sur le Tibet :

« Le Tibet d'hier » avec la présentation d'un livre par son auteur :
« Histoire du Bouddhisme tibétain, la Compassion des Puissants ».
Elisabeth Martens est biologiste et a passé plusieurs années en Chine pour s'y spécialiser en Médecine chinoise. Depuis son retour, elle donne des cours de Sinologie et sur les différentes religions et pensées de la Chine, dont le Bouddhisme tibétain. La présentation de son livre est une occasion de se plonger dans l'histoire du Tibet, vue sous l'angle du Bouddhisme.

« Le Tibet d'aujourd'hui » avec un diaporama : « Regard sur le Tibet actuel », commenté par Jean-Paul Desimpelaere, voyageur inconditionnel et organisateur de voyages en régions tibétaines. Ses récents voyages sont une occasion de parler du Tibet actuel : société, culture, religion, santé, enseignement, religions, populations, …
La conférence est suivie d'un « questions-réponses » avec le public.




La Braise, rue Zénobe Gramme 21, Charleroi



Paf : 2,50 € (étudiants, chômeurs, etc. 1,50 €)



Ed. resp. Marc van Campen, rue Zénobe Gramme 21 6000 Charleroi
Faits et chiffres sur le développement du Tibet
-------- Message original --------
Sujet: Fw: Le Quotidien du Peuple en ligne - Faits et chiffres sur le développement du Tibet
Date: Mon, 31 Mar 2008 16:27:14 +0200
De: nicolas mailto:nicolas@nerim.net

On peut voir que le Tibet n'est pas colonisé par les Hans.
On peut constater que la politique de l'enfant unique n'est pas appliquée aux Ethnies minoritaires donc ethnies tibétaines...
Nicolas

Mise à jour 28.03.2008
Faits et chiffres sur le développement du Tibet
La Région autonome du Tibet, représentant un huitième du territoire chinois avec une population de 2,8 millions d'habitants, s'est développée rapidement ces dernières années. Voici des faits et chiffres clés sur le Tibet:

Economie: l'économie du Tibet a enregistré une croissance annuelle supérieure à 12 % ces sept dernières années. En 2007, le produit intérieur brut (PIB) du Tibet était de 34,2 milliards de yuans (environ 4,88 milliards de dollars), soit 12 000 yuans par personne et le double de celui en 2002. Les revenus nets par personne des paysans et bergers ont connu une croissance à deux chiffre pour la cinquième année consécutive, ayant atteint 2 788 yuans en 2007.

Education: au cours des cinq dernières années, le gouvernement a investi 8,22 milliards de yuans dans l'éducation pour améliorer les installations scolaires, augmenter le taux d'alphabétisation et élever la qualité de l'éducation.

Logement: en 2006, le gouvernement régional du Tibet a lancé un programme de construction de logements en faveur de 220 000 foyers de paysans et bergers avant 2010. Plus de 570 000 personnes se sont installées dans de nouvelles maisons depuis et les investissements du gouvernement régional ont atteint 1,3 milliard de yuan. La surface d'habitation par berger au Tibet a atteint 36, 4 m2, soit 16,8 m2 de plus qu'avant la mise en place de ce programme.

Environnement: Pendant le 10e plan quinquennal (2001-2005), 120 millions de yuans ont été investis dans la protection des zones humides et des prairies au Tibet. Trente-huit réserves naturelles ont été créées, occupant 408 300 km2 et représentant 34% de la superfice totale de la région.

Santé: selon le département provincial de santé, 100 % des paysans et bergers, soit 80 % de la population locale, ont été couverts par le système d'assurance maladie et profitent de soins médicaux gratuits. L'espérance de vie au Tibet s'est allongée à 67 ans, contre 35,5 ans pendant les années 1950.

Ethnies et religions: selon le dernier recensement en 2000, la population d'ethnie tibétaine est passée de 1,2 million en 1964 à 2,41 millions en 2000, représentant 92 % de la population totale au Tibet. Le gouvernement central a affecté 700 millions de yuans à l'entretien de 1 400 monastères et sites culturels au Tibet depuis 1980. Le Tibet compte plus de 1 700 sites religieux du Bouddhisme tibétain qui abritent 460 000 moines et religieuses, quatre mosquées avec 3 000 musulmans ainsi qu'une église catholique pour 700 croyants.
Quand le dalaï-lama exerçait la ... "culture tibétaine" ...
RoRo


-------- Message original --------
Sujet: Enfin, un grand défenseur de la démocratie ! Chauve Marcel !!!
Date: Wed, 19 Mar 2008 23:38:37 +0100
De: Jean-Marie Flémal mailto:jm.flemal@brutele.be
Pour :: mailto:roger.romain@skynet.be

La « démocratie », la parure trompeuse du dalaï-lama
par Zang Yanping
14 nov 2007

Traduction : Jean-Marie Flémal

Afin de conférer au 14e dalaï-lama une apparence de respectabilité, sa clique le présente, lui, l'ancienne figure de proue principale du servage féodal à structure sociopolitique théocratique, comme un « représentant de la démocratie » et elle prétend que « la démocratie a de tous temps été son idéal » et qu'il « fait la promotion de la démocratie parmi les Tibétains en exil ».
Tout le monde sait que la société humaine passe par trois stades d'évolution : la théocratie, la monarchie et les droits civiques. Il est tout simplement ridicule, sinon bizarre, de décrire le dalaï-lama, ce symbole vivant de la théocratie, sous les traits d'un « combattant pour la démocratie ».
Que s'est-il réellement passé au Tibet, avant 1959, lorsqu'il était dirigé par ce dalaï-lama qui prétend que la démocratie est son idéal ? Avant 1959, les terres et les habitants du Tibet n'étaient autres que les fiefs des institutions des gouvernements, monastères et nobles tibétains locaux, c'est-à-dire les trois principales catégories de propriétaires qui soutenaient le servage féodal tibétain. Constituant moins de 5 pour cent de la population totale du Tibet, ces trois principales catégories de propriétaires possédaient la quasi-totalité des terres arables, des prairies, des forêts, des montagnes, des cours d'eau et du bétail. Elles étaient non seulement habilitées à exploiter les serfs de façon vampirique, mais elles exerçaient également un pouvoir dominateur sur leurs personnes. Les serfs et les esclaves, qui représentaient 95 pour cent de la population du Tibet, ne disposaient d'aucun droit fondamental de l'homme et n'avaient aucune liberté. Dès la naissance, les serfs appartenaient à un propriétaire. Leur existence, leur mort et leur mariage étaient à l'entière disposition de leur propriétaire. Traités comme du bétail, les serfs pouvaient être vendus, achetés, transférés, proposés en guise de dot, offerts à titre gracieux à d'autres propriétaires de serfs, utilisés pour apurer des dettes ou échangés contre d'autres serfs.
Afin de protéger leurs propres intérêts, les propriétaires féodaux de serfs maintenaient en place un système social hiérarchisé et strict en même temps qu'ils exerçaient un pouvoir cruel. Les Treizième et Seizième Codes, qui ont été utilisés jusqu'à la fin des années 1950, stipulaient clairement le prix de la vie des diverses catégories sociales, allant de personnes aussi bon marché qu'un vulgaire cordage de paille à d'autres, plus chères que l'or. Les gouvernements locaux étaient dotés de cours de justice et de prisons et les grands monastères, de même que les nobles, avaient leurs propres prisons aussi. Les serfs qui osaient se révolter étaient persécutés selon le bon plaisir des seigneurs, sous cette dictature cruelle.
Ils étaient fréquemment insultés et battus ou devaient même affronter des châtiments d'une rare violence : par exemple, on leur arrachait les yeux, on leur coupait la langue ou les oreilles, les mains ou les pieds, on leur arrachait les tendons, à moins qu'on ne les noyât ou qu'on ne les projetât dans le vide depuis le sommet d'une falaise.
Les trois principaux ordres de propriétaires forçaient les serfs à assurer toutes sortes de corvées et à payer un loyer, ils les exploitaient en pratiquant l'usure. Les serfs devaient non seulement assurer des corvées pour les diverses institutions des gouvernements locaux, les fonctionnaires et l'armée, mais ils devaient également travailler sans le moindre salaire à l'entretien des récoltes et du bétail au profit des seigneurs, tout en payant diverses taxes. Certains d'entre eux devaient également s'acquitter de taxes et de corvées au profit des monastères.
Des statistiques ont montré que les taxes collectées par les gouvernements locaux du Tibet étaient répertoriées en plus de deux cents catégories et que les corvées assumées par les serfs au service des trois principaux ordres de propriétaires représentaient plus de 50 pour cent de leur travail, voire entre 70 et 80 pour cent en certains endroits. Avant la réforme démocratique, le montant total de l'usure au Tibet était deux fois plus élevé que celui de la production totale des serfs.
Les trois principaux ordres de propriétaires qui dirigeaient le Tibet ancien vivaient principalement dans des agglomérations ou des villes comme Lhassa. Ils étaient étroitement liés par des intérêts communs. Leurs membres – les fonctionnaires, les nobles et les moines supérieurs des monastères – changeaient parfois de rôle pour constituer des cliques dirigeantes puissantes ou pour arranger des mariages entre clans du même rang social dans le but de consolider leurs alliances.
Ils observaient également une règle stricte stipulant que les personnes de rang élevé et de basse extraction devaient être traitées différemment, ce qui, tant que le plan éthique que dans la réalité, consolidait les privilèges et intérêts des propriétaires de serfs. Les descendants des nobles restaient des nobles à jamais mais les serfs, qui constituaient la majeure partie de la population tibétaine, ne pouvaient jamais s'extraire de leur misérable condition politique, économique et sociale.
Le degré élevé de concentration du pouvoir et le gel du passage d'une classe sociale à l'autre allaient mener tout droit à la corruption et à la dégénérescence de la classe dirigeante ainsi qu'à la stagnation et à la décadence de l'ensemble du système social.
« L'intégration de la politique et de la religion » constituait le fondement du servage féodal au Tibet. Sous un tel système, la religion était non seulement une croyance spirituelle, mais également une entité politique et économique. L'oppression et l'exploitation existaient dans les monastères, qui jouissaient eux aussi des privilèges féodaux. Le despotisme culturel régnant sous cette structure sociopolitique théocratique ne pouvait fournir au peuple l'occasion de choisir sa propre croyance religieuse, pas plus qu'elle ne pouvait lui permettre de bénéficier d'une véritable liberté religieuse.
Les serfs n'avaient aucun droit de l'homme, même le plus élémentaire, et ils vivaient dans une indigence extrême. Un dixième des jeunes hommes du Tibet entraient dans un monastère et se faisaient moines. De la sorte, ils n'étaient pas tenus à la production matérielle ni à la reproduction humaine, et cela aboutit à une dépression économique ainsi qu'à un déclin de la population du Tibet. Avec cet asservissement spirituel et la promesse de la béatitude dans une vie ultérieure, le groupe privilégié des moines et des nobles privaient les serfs non seulement de leur liberté physique, mais encore de leur liberté spirituelle.
Le dalaï-lama, à l'époque principal représentant du servage féodal tibétain et chef du gouvernement local tibétain, ne s'est jamais embarrassé de « démocratie » ou de « droits de l'homme ». En fait, c'est par crainte de la réforme démocratique que le 14e dalaï-lama et la clique au pouvoir déclenchèrent une rébellion armée en 1959 et gagnèrent l'exil après son échec.
Après s'être enfuie à l'étranger, la clique du dalaï-lama maintint toujours le cadre politique de base de l'intégration de la politique et de la religion. Selon ce qu'il appelle la « constitution » tibétaine, la dalaï-lama, en tant que figure de proue religieuse, exerce non seulement la fonction de « chef de l'État », mais il bénéficie également du pouvoir décisionnel final dans toutes les questions majeures auxquelles est confronté son « gouvernement en exil ».
Un phénomène intéressant, ici, c'est que les frères et sœurs du 14e dalaï-lama ont successivement occupé des postes clés, dans ce « gouvernement en exil » dirigé leur frère, prenant ainsi en charge des départements importants. Cinq membres de la famille du dalaï-lama ont été « bkha' blon supérieurs » ou « bkha' blon » (très hauts fonctionnaires des gouvernements locaux tibétains de l'ancien régime). La famille du dalaï-lama et plusieurs autres familles contrôlent le pouvoir politique, économique, éducationnel et militaire du « gouvernement en exil » ainsi que ses principaux circuits financiers. Il semble que, ces dernières années, ils se soient mis à suivre les exemples occidentaux en organisant des « élections démocratiques » et en adoptant la « séparation des pouvoirs » mais, en fait, le dalaï-lama est toujours nanti de l'ultime pouvoir décisionnel, son « gouvernement en exil » est toujours étroitement lié à la religion et la fonction de « bkha' blon supérieur » ne peut toujours être exercée que par des moines. Peu importe donc la façon dont la clique du dalaï-lama se pare d'ornements démocratiques puisque, en fait, elle constitue toujours une structure politique théocratique et une coalition de moines de rangs supérieurs et de nobles. La « démocratie » est-elle vraiment possible sous le pouvoir d'une structure politique théocratique et d'une alliance de moines et de nobles ? Le Tibet et d'autres éléments de la communauté tibétaine en Chine ont réalisé voici longtemps la séparation entre la politique et la religion, ils ont accompli des réformes démocratiques et mis en place des gouvernements régionaux autonomes et sont aujourd'hui engagés dans la construction politique et démocratique du socialisme.
Contrastant avec une telle réalité, le discours creux sur la démocratie que nous servent le dalaï-lama et ses partisans internationaux n'est qu'une parure à bon marché qu'ils exhibent pour abuser le public.

Xinhua News Agency
(China Daily, 14 novembre 2007, p. 10)



http://french.people.com.cn/Chine/6382300.html


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Envoyé par romain dans Ce que la grande presse "libre", "neutre" et "indépendante" capitaliste ne vous dira pas le 3/31/2008 06:30:00 PM
01-04-2008, 13:06:39 Roger Romain,
Tibet : Géopolitique de la Paille et de la Poutre


-------- Message original --------
Sujet: Tibet : Géopolitique de la Paille et de la Poutre
Date: Sat, 29 Mar 2008 08:46:05 +0100
De: Marc Lemaire <fa032881@skynet.be>
Pour :: Roger Romain <roger.romain@skynet.be>

Tibet : Géopolitique de la Paille et de la Poutre
29 mars 2008

« A chaque séjour à l'étranger, en dehors de ce que communément on appelle l'Occident, je suis frappé de voir combien nos discours et propagandes n'ont aucune prise. Aucune crédibilité, en dehors de son espace territorial. A part, évidemment, le cercle des castes locales protégées par les armes occidentales. » Georges Stanechy, professionnel du développement à l'international, déconstruit les prétentions de l'occident à s'ériger en donneur de leçons morales.

Par Georges Stanechy, 28 janvier 2007

En Amérique latine, en Asie, en Afrique, nos leçons sur la démocratie ou le respect des droits de l'homme, qu'affectionnent tant nos politiques et nos médias, ne sont pas prises au sérieux. « Double langage hypocrite » est le qualificatif le plus souvent employé, lorsqu'on veut rester poli avec nous. Vision totalement différente ? C'est, surtout, une évolution géopolitique, une véritable lame de fond en train de se lever face au « double standard » de l'Occident, pour reprendre l'expression couramment employée en anglais.

Une de mes plus fortes expériences, dans ce renversement de perspective, s'est produite lors d'un dîner avec des Chinois, de la République Populaire de Chine. J'avais sympathisé avec eux en travaillant sur des projets d'investissement (1). Cette soirée célébrait la fin de nos travaux.

A la fin du repas, la confiance et la sympathie étant partagées, je me suis hasardé à leur demander ce qu'ils pensaient des remarques sur le Tibet que leur adressaient régulièrement les délégations occidentales en visite chez eux. Pour réponse, j'ai eu droit à un grand éclat de rires de la part de mes interlocuteurs. Leur responsable hiérarchique, d'une culture et expérience internationale impressionnantes, m'expliqua :

· « ... Le Tibet ? Nous avons sorti cette province, de la misère où l'avait plongé la théocratie d'un clergé bouddhiste dévoyé. Bouddha, c'est le spirituel pas le temporel : à l'opposé d'une religion d'Etat. Des siècles de misère, d'ignorance et de fatalisme. Nous y construisons des hôpitaux, des établissement d'enseignement, des routes, des stations d'épuration d'eau pour l'eau potable, un réseau électrique, un réseau d'assainissement pour les égouts, un réseau GSM, un réseau ferré qui est un des plus grands exploits techniques dans l'histoire du transport... Nous y apportons le développement et le bien-être.

Tout cela, vous n'en parlez jamais. Bien sûr, on ne rattrape pas des siècles de retard en quelques années. Mais, on va y arriver. Vos tentatives de déstabilisation avec ses faramineux budgets de propagande, qui soulageraient bien des misères de par le monde, ne nous impressionnent pas.

· Mais, les droits de l'homme, les droits à l'autodétermination, la liberté de vote...

· Vous, occidentaux, vous tournez le dos à l'évolution du monde. Nous, nous construisons là où nous allons. Vous, quand vous n'êtes pas dans un rapport de forces à peu près égal, vous ne savez que détruire, asservir et piller. Vous vivez encore sur des idées du XVI° siècle, même si vous employez des techniques modernes...

· Mais, les pressions au sujet du Tibet...

· Regardez, au Moyen-Orient, par exemple : vous vous dites laïcs, et vous êtes en train d'imposer des théocraties en créant des Etats fondés sur l'appartenance religieuse et confessionnelle. Il faut être chrétien, juif, sunnite, shiite, druze, maronite, kurde, pour avoir une existence légale, un Etat. Bien sûr, c'est pour mieux les contrôler en les opposant, pour les piller. Plus vous morcelez et plus vous êtes tranquilles pour contrôler la région et pomper le pétrole ou le gaz.

· Mais, concernant le Tibet...

· Vous ne respectez rien : vous choisissez les dirigeants. Sans tenir compte du choix électoral des peuples. Vous renversez des gouvernements légitimes, protégez des dictatures, des criminels de guerre. Vous réduisez en cendres des pays : vous bombardez, rasez des villes, des villages, emprisonnez des milliers de gens, tuez, torturez... Et, en plus : vous financez, provoquez, encouragez des guerres civiles, comme vous l'avez fait en Chine pendant si longtemps.

Ce sont des centaines de milliers de morts et de blessés et des destructions incalculables, depuis que vous avez pris la succession de l'Empire Ottoman en 1918... Au minimum, 2 millions de morts. Un véritable génocide. Et, ce n'est pas encore fini. Vous voulez détruire l'Iran. Mais, comme la Chine, le Moyen-Orient sera un jour maître de son destin, sans avoir à subir la loi de l'Occident... A ce moment-là, il y aura une redistribution des cartes.

· Mais, les interventions à propos du Tibet...

· J'y viens... Il y a une différence fondamentale, entre les occidentaux et nous : quand on prétend nous donner une leçon, nous écoutons poliment, par courtoisie à l'égard de nos invités ou de nos hôtes. Nous avons le Temps avec nous. Vous, vous n'êtes capables d'écouter que votre arrogance. Et, çà l'Histoire en marche n'en a rien à faire. Vos « idées politiques » ne sont pas crédibles : vous faites le contraire de ce que vous déclarez.

Vous des démocrates ? Il n'y a pas pires prédateurs ! Pour le moment, vous n'avez que la technique et la force pour vous imposer. Personne ne croit le premier mot de vos leçons de démocratie. Un jour, dès le milieu de ce siècle, vous serez dépassés, marginalisés. Et, ce jour-là, vous commencerez à écouter et à regarder. Ce jour-là seulement, nous le savons. Voyez : vous nous avez pillés (2) pendant un siècle, pensant que cela allait durer éternellement. Et, puis...

Mais, nous savons faire la différence entre les dirigeants politiques de l'Occident, sans foi ni loi, et les peuples qui le composent, et qui sont anesthésiés de propagande. C'est pour çà, que nous buvons à la santé du peuple français et à ta santé, Georges !... »

Et, de partir dans un grand éclat de rire. Je me suis toujours demandé comment mes joyeux compagnons de soirée arrivaient à tenir un repas arrosé de cognac, du début jusqu'à la fin. Toujours aussi lucides, précis et donnant à réfléchir...

De sacrés bons vivants, nos amis Chinois. Mais, en plus, eux : ils voient loin...

(1) Investissements chinois en dehors de la Chine, et même de l'Asie. (2) L'Occident s'est emparé des richesses de la Chine (notamment ses ports, son commerce extérieur et ses douanes) à la suite de la Guerre de l'Opium en 1842, et le traité de Nankin du 29 août, lui arrachant des concessions territoriales et des territoires (Hong Kong), suivi d'autres conflits et traités conduisant à un dépeçage massif. Les premiers pays à s'allier et mener des opérations militaires conjointes contre la Chine ont été : la Grande-Bretagne, la France, et les USA. Par la suite, pour se maintenir dans cet immense pays, divers chefs de guerres étaient soutenus financièrement pour poursuivre leurs guerres civiles. Jusqu'au bouleversement de la seconde guerre mondiale, en Asie, et la victoire de Mao.

Georges Stanechy travaille dans le domaine du conseil en gestion à l'international, de la création d'entreprises et du développement.


Publication originale George Stanechy

La Chine, le Tibet et le Dalaï Lama....

-------- Message original --------
Sujet: : La Chine, le Tibet et le Dalaï Lama.htm
Date: Wed, 26 Mar 2008 09:26:41 +0100
De: melusine <melusine@nerim.net>
Répondre à :: melusine <melusine@nerim.net>



Sent: Tuesday, March 25, 2008 8:58 PM
Subject: La Chine, le Tibet et le Dalaï Lama



« L'Ernesto. Rivista Comunista », n° 5, novembre/décembre 2003

Célébré et transfiguré par la cinématographie hollywoodienne, le Dalaï Lama continue sans aucun doute à jouir d'une vaste popularité : son dernier voyage en Italie s'est terminé solennellement par une photo de groupe avec les dirigeants des partis de centre-gauche, qui ont ainsi voulu témoigner estime et révérence à l'égard du champion de la lutte de « libération du peuple tibétain». Mais qui est réellement le Dalaï Lama ? Disons déjà, pour commencer, qu'il n'est pas né dans le Tibet historique, mais dans un territoire incontestablement chinois, très exactement dans la province de Amdo qui, en 1935, année de sa naissance, était administrée par le Kuomintang. En famille, on parlait un dialecte régional chinois, si bien que notre héros apprend le tibétain comme une langue étrangère, et est obligé de l'apprendre à partir de l'âge de trois ans, c'est-à-dire à partir du moment où, reconnu comme l'incarnation du 13ème Dalaï Lama, il est enlevé à sa famille et enfermé dans un couvent, pour être soumis à l'influence exclusive des moines qui lui enseignent à se sentir, à penser, à écrire, à parler et à se comporter comme le Dieu-roi des Tibétains, c'est-à-dire comme Sa Sainteté. 1. Un « paradis » terrifiant Je tire ces informations d'un livre (Heinrich Harrer, Sept ans au Tibet, diverses éditions en français autour du film de J-J. Annaud, je reprends ici la notation des pages de l'auteur de l'article dans la version italienne du livre, chez Mondadori, NdT) qui a même un caractère semi-officiel (il se conclut sur un « Message » dans lequel le Dalaï Lama exprime sa gratitude à l'auteur) et qui a énormément contribué à la construction du mythe hollywoodien. Il s'agit d'un texte, à sa façon, extraordinaire, qui réussit à transformer même les détails les plus inquiétants en chapitres d'histoire sacrée. En 1946, Harrer rencontre à Lhassa les parents du Dalaï Lama, qui s'y sont transférés désormais depuis de nombreuses années, abandonnant leur Amdo natal. Cependant, ceux-ci ne sont toujours pas devenus tibétains : ils boivent du thé à la chinoise, continuent à parler un dialecte chinois et, pour se comprendre avec Harrer qui s'exprime en tibétain, ils ont recours à un « interprète ». Certes leur vie a changé radicalement : « C'était un grand pas qu'ils avaient réalisé en passant de leur petite maison de paysans d'une province chinoise reculée au palais qu'ils habitaient à présent et aux vastes domaines qui étaient maintenant leur propriétés ». Ils avaient cédé aux moines un enfant d'âge tendre, qui reconnaît ensuite dans on autobiographie avoir beaucoup souffert de cette séparation. En échange, les parents avaient pu jouir d'une prodigieuse ascension sociale. Sommes-nous en présence d'un comportement discutable ? Que non. Harrer se dépêche immédiatement de souligner la « noblesse innée » de ce couple (p. 133) : Comment pourrait-il en être autrement puisqu'il s'agit du père et de la mère du Dieu-roi ? Mais quelle société est donc celle sur laquelle le Dalaï Lama est appelé à gouverner ? Un peu à contrecœur, l'auteur du livre finit par le reconnaître : « La suprématie de l'ordre monastique au Tibet est absolue, et ne peut se comparer qu'avec une dictature. Les moines se méfient de tout courant qui pourrait mettre en péril leur domination ». Ce n'est pas seulement ceux qui agissent contre le « pouvoir » qui sont punis mais aussi « quiconque le met en question » (p. 76). Voyons les rapports sociaux. On dira que la marchandise la plus bon marché est celle que constituent les serfs (il s'agit, en dernière analyse d'esclaves). Harrer décrit gaiement sa rencontre avec un haut- fonctionnaire : bien que n'étant pas un personnage particulièrement important, celui-ci peut cependant avoir à sa disposition « une suite de trente serfs et servantes » (p.56). Ils sont soumis à des labeurs non seulement bestiaux mais même inutiles : « Environ vingt hommes étaient attachés à la ceinture par une corde et traînaient un immense tronc, en chantant en cœur leurs lentes mélopées, et avançant du même pas. En nage, et haletants, ils ne pouvaient pas s'arrêter pour reprendre leur souffle, car le chef de file ne l'autorisait pas. Ce travail terrible fait partie de leur impôt, un tribut de type féodal ». Ç'aurait été facile d'avoir recours à la roue, mais « le gouvernement ne voulait pas la roue » ; et, comme nous le savons, s'opposer ou même seulement discuter le pouvoir de la classe dominante pouvait être assez dangereux. Mais, selon Harrer, il serait insensé de vouloir verser des larmes sur le peuple tibétain de ces années-là : « peut-être était-il plus heureux ainsi » (p.159-160). Un abîme incommensurable séparait les serfs des patrons. Pour les gens ordinaires, on ne devait adresser ni une parole ni un regard au Dieu-roi. Voici par exemple ce qu'il advient au cours d'une procession : « Les portes de la cathédrale s'ouvrirent et le Dalaï Lama sortit lentement (…) La foule dévote s'inclina immédiatement. Le cérémonial religieux aurait exigé que l'on se jetât par terre, mais il était impossible de le faire à cause du manque de place. Des milliers de gens se courbèrent donc, comme un champ de blé sous le vent. Personne n'osait lever les yeux. Lent et compassé, le Dalaï Lama commença sa ronde autour du Barkhor (…) Les femmes n'osaient pas respirer ». La procession finie, l'atmosphère change radicalement : « Comme réveillée soudain d'un sommeil hypnotique, la foule passa à ce moment-là de l'ordre au chaos (…) Les moines soldats entrèrent immédiatement en action (…) A l'aveuglette, ils faisaient tourner leurs bâtons sur la foule (…) mais malgré la pluie de coups, les gens y revenaient comme s'ils étaient possédés par des démons (…) Ils acceptaient maintenant les coups et les fouets comme une bénédiction. Des récipients de poix bouillante tombaient sur eux, ils hurlaient de douleur, ici le visage brûlé, là les gémissements d'un homme roué de coups ! » (p.157-8). Il faut noter que ce spectacle est suivi par notre auteur avec admiration et dévotion. Le tout, ce n'est pas un hasard, est compris dans un paragraphe au titre éloquent : « Un dieu lève la mai, en bénissant ». Le seul moment où Harrer a une attitude critique se trouve quand il décrit les conditions d'hygiène et de santé dans le Tibet de l'époque. La mortalité infantile fait rage, l'espérance de vie est incroyablement basse, les médicaments sont inconnus, par contre des médications assez particulières ont cours : « souvent les lamas font des onctions à leurs patients avec leur salive sainte ; ou bien tsampa ( ? NdT) et beurre sont mélangés avec l'urine des saints hommes pour obtenir une sorte d'émulsion qui est administrée aux malades ». (p.194). Ici, même notre auteur dévot et tartuffe a un mouvement de perplexité : même s'il a été « convaincu de la réincarnation du Dieu Enfant » (p. 248), il n'arrive cependant pas à « justifier le fait qu'on boive l'urine du Buddha vivant », c'est-à-dire du Dalaï Lama. Il soulève la question avec celui-ci, mais sans trop de résultats : le Dieu-roi « ne pouvait pas combattre seul de tels us et coutumes, et dans le fond, il ne s'en préoccupait pas trop ». Malgré cela, notre auteur, qui se contente de peu, met de côté ses réserves, et conclut imperturbable : « En Inde, du reste, c'était un spectacle quotidien de voir les gens boire l'urine des vaches sacrées ». (p.294). A ce point, Harrer peut continuer sans plus d'embarras son œuvre de transfiguration du Tibet prérévolutionnaire. En réalité, celui-ci est lourd de violence, et ne connaît même pas le principe de responsabilité individuelle : les punitions peuvent aussi être transversales, et frapper les parents du responsable d'un délit même assez léger voire imaginaire (p. 79). Qu'en est-il des crimes considérés comme plus graves ? « On me rapporta l'exemple d'un homme qui avait volé une lampe dorée dans un ces temples de Kyirong. Il fut déclaré coupable, et ce que nous aurions nous considéré comme une sentence inhumaine fut exécutée. On lui coupa les mains en public, et son corps mutilé mais encore vivant fut entouré d'une peau de yak mouillée. Quand il arrêta de saigner, il fut jeté dans un précipice » (p. 75). Pour des délits mineurs aussi, par exemple, « jeu de hasard » on peut être puni de façon impitoyable s'ils sont commis les jours de festivité solennelle : « les moines sont à ce sujet inexorables et inspirent une grande crainte, parce que plus d'une fois il est arrivé que quelqu'un soit mort sous la flagellation de rigueur, la peine habituelle » (p. 153). La violence la plus sauvage caractérise les rapports non seulement entre « demi-dieux » et « êtres inférieurs » mais aussi entre les différentes fractions de la caste dominante : on « crève les yeux avec une épée » aux responsables des fréquentes « révolutions militaires » et « guerres civiles » qui caractérisent l'histoire du Tibet prérévolutionnaire (la dernière a lieu en 1947) (p.224-5). Et pourtant, notre zélé converti au lamaïsme ne se contente pas de déclarer que « les punitions sont plutôt drastiques, mais semblent être à la mesure de la mentalité de la population » (p.75). Non, le Tibet prérévolutionnaire est à ses yeux une oasis enchantée de non-violence : « Quand on est depuis quelques temps dans le pays, personne n'ose plus écraser une mouche sans y réfléchir. Moi-même, en présence d'un tibétain, je n'aurais jamais osé écraser un insecte seulement parce qu'il m'importunait » (p.183). Pour conclure, nous sommes face à un « paradis » (p.77). Outre Harrer, cette opinion est aussi celle du Dalaï Lama qui dans son « Message » final se laisse aller à une poignante nostalgie des années qu'il a vécues comme Dieu-roi : « nous nous souvenons de ces jours heureux que nous passâmes ensemble dans un pays heureux » (happy) soit, selon la traduction italienne, dans « un pays libre ». 2. Invasion du Tibet et tentative de démembrement de la Chine Ce pays « heureux » et « libre », ce « paradis » est transformé en enfer par l' « invasion » chinoise. Les mystifications n'ont pas de fin. Peut-on réellement parler d' « invasion » ? Quel pays avait donc reconnu l'indépendance du Tibet et entretenait avec lui des relations diplomatiques ? En réalité, en 1949, dans un livre qu'il publie sur les relations Usa-Chine, le Département d'Etat américain publiait une carte éloquente en elle-même : en toute clarté, aussi bien le Tibet que Taiwan y figuraient comme parties intégrantes du grand pays asiatique, qui s'employait une fois pour toutes à mettre fin aux amputations territoriales imposées par un siècle d'agression colonialistes et impérialistes. Bien sûr, avec l'évènement des communistes au pouvoir, tout change, y compris les cartes géographiques : toute falsification historique et géographique est licite quand elle permet de relancer la politique commencée à l'époque avec la guerre de l'opium et, donc, d'aller vers le démantèlement de la Chine communiste. C'est un objectif qui semble sur le point de se réaliser en 1959. Par un changement radical en regard de la politique suivie jusque là, de collaboration avec le nouveau pouvoir installé à Pékin, le Dalaï Lama choisit la voie de l'exil et commence à brandir le drapeau de l'indépendance du Tibet. S'agit-il réellement d'une revendication nationale ? Nous avons vu que le Dalaï Lama lui-même n'est pas d'origine tibétaine et qu'il a été obligé d'apprendre une langue qui n'est pas sa langue paternelle. Mais portons plutôt notre attention sur la caste dominante autochtone. D'une part, celle-ci, malgré la misère générale et extrême du peuple, peut cultiver ses goûts de raffinement cosmopolite : à ses banquets on déguste « des choses exquises provenant de tous les coins du monde » (p.174-5). Ce sont de raffinés parasites qui les apprécient, et qui, en faisant montre de leur magnificence, ne font assurément pas preuve d'étroitesse provinciale : « les renards bleu viennent de Hambourg, les perles de culture du Japon, les turquoises de Perse via Bombay, les coraux d'Italie et l'ambre de Berlin et du Königsberg » (p.166). Mais tandis qu'on se sent en syntonie avec l'aristocratie parasite de tous les coins du monde, la caste dominante tibétaine considère ses serviteurs comme une race différente et inférieure ; oui, « la noblesse a ses lois sévères : il n'est permis d'épouser que quelqu'un de son rang » (p. 191). Quel sens cela a-t-il alors de parler de lutte d'indépendance nationale ? Comment peut-il y avoir une nation et une communauté nationale si, d'après le chantre même du Tibet prérévolutionnaire, les « demi-dieux » nobles, loin de considérer leurs serviteurs comme leurs concitoyens, les taxent et les traitent d' « êtres inférieurs » (p. 170 et 168) ? D'autre part, à quel Tibet pense le Dalaï Lama quand il commence à brandir le drapeau de l'indépendance ? C'est le Grand Tibet, qui aurait du rassembler de vastes zones hors du Tibet proprement dit, en annexant aussi les populations d'origine tibétaine résidant dans des régions comme le Yunnan et le Sichuan, qui faisaient partie depuis des siècles du territoire de la Chine et qui furent parfois le berceau historique de cette civilisation multiséculaire et multinationale. C'est clair, le Grand Tibet représentait et représente un élément essentiel du projet de démantèlement d'un pays qui, depuis sa renaissance en 1949, ne cesse de déranger les rêves de domination mondiale caressés par Washington. Mais que serait-il arrivé au Tibet proprement dit si les ambitions du Dalaï Lama s'étaient réalisées ? Laissons pour le moment de côté les serfs et les « êtres inférieurs » à qui, bien entendu, les disciples et les dévots de Sa Sainteté ne prêtent pas beaucoup d'attention. Dans tous les cas, le Tibet révolutionnaire est une « théocratie » (p.169) : « un européen est difficilement en mesure de comprendre quelle importance on attribue au plus petit caprice du Dieu-roi ». Oui, « le pouvoir de la hiérarchie était illimité » (p.148), et il s'exerçait sur n'importe quel aspect de l'existence : « la vie des gens est réglée par la volonté divine, dont les interprètes sont les lamas » (p.182). Evidemment, il n'y a pas de distinction entre sphère politique et sphère religieuse : les moines permettaient « aux tibétaines les noces avec un musulman à la seule condition de ne pas abjurer » (p.169) ; il n'était pas permis de se convertir du lamaïsme à l'Islam. Comme la vie matrimoniale, la vie sexuelle aussi connaît sa réglementation circonspecte : « pour les adultères, des peines très drastiques sont en vigueur, on leur coupait le nez » (p. 191). C'est clair : pour démanteler la Chine, Washington n'hésitait pas à enfourcher le cheval fondamentaliste du lamaïsme intégriste et du Dalaï Lama. A présent, même Sa Sainteté est obligé d'en prendre acte : le projet sécessionniste a largement échoué. Et voilà apparaître des déclarations par lesquelles on se contenterait de l' « autonomie ». En réalité, le Tibet est depuis pas mal de temps une région autonome. Et il ne s'agit pas que de mots. En 1988 déjà, tout en formulant des critiques, Foreign Office, la revue étasunienne proche du Département d'Etat, dans un article de Melvyn C. Goldstein, avait laissé passer quelques reconnaissances importantes : dans la Région Autonome Tibétaine, 60 à 70 % des fonctionnaires sont d'ethnie tibétaine et la pratique du bilinguisme est courante. Bien sur, on peut toujours faire mieux ; il n'en demeure pas moins que du fait de la diffusion de l'instruction, la langue tibétaine est aujourd'hui parlée et écrite par un nombre de personnes bien plus élevé que dans le Tibet prérévolutionnaire. Il faut ajouter que seule la destruction de l'ordre des castes et des barrières qui séparaient les « demi-dieux » des « êtres inférieurs » a rendu possible l'émergence à grande échelle d'une identité culturelle et nationale tibétaine. La propagande courante est l'envers de la vérité. Tandis qu'il jouit d'une ample autonomie, le Tibet, grâce aussi aux efforts massifs du gouvernement central, connaît une période d'extraordinaire développement économique et social. Parallèlement au niveau d'instruction, au niveau de vie et à l'espérance moyenne de vie, s'accroît aussi la cohésion entre les différents groupes ethniques, comme confirmé entre autres par l'augmentation des mariages mixtes entre hans (chinois) et tibétains. Mais c'est justement ce qui va devenir le nouveau cheval de bataille de la campagne anti-chinoise. L'article de B. Valli sur La Repubblica du 29 novembre 2003 en est un exemple éclatant. Je me bornerai ici à citer le sommaire : « L'intégration entre ces deux peuples est la dernière arme pour annuler la culture millénaire du pays du toit du monde ». C'est clair, le journaliste s'est laissé aveugler par l'image d'un Tibet à l'enseigne de la pureté ethnique et religieuse, qui est le rêve des groupes fondamentalistes et sécessionnistes. Pour en comprendre le caractère régressif, il suffit de redonner la parole au chroniqueur qui a inspiré Hollywood. Dans le Tibet prérévolutionnaire, en plus des tibétains, et des chinois, « on peut rencontrer aussi des ladaks, des boutans (orthographe non garantie, NdT), des mongols, des sikkimais, des kazakhs, etc ». Les népalais sont aussi largement présents : « Leurs familles demeurent presque toujours au Népal, où eux-mêmes rentrent de temps en temps. En cela ils se différencient des chinois qui épousent volontiers des femmes tibétaines, et mènent une vie conjugale exemplaire ». (p. 168-9). La plus grande « autonomie » qu'on revendique, on ne sait d'ailleurs pas très bien si pour le Tibet à proprement parler ou pour le Grand Tibet, devrait-elle comporter aussi la possibilité pour le gouvernement régional d'interdire les mariages mixtes et de réaliser une pureté ethnique et culturelle qui n'existait même pas avant 1949 ? 3. La cooptation du Dalaï Lama en Occident et dans la race blanche et la dénonciation du péril jaune L'article de Repubblica est précieux car il nous permet de cueillir la subtile veine raciste qui traverse la campagne anti-chinoise actuelle. Comme il est notoire, dans sa recherche des origines de la race « aryenne » ou « nordique » ou « blanche », la mythologie raciste et le Troisième Reich ont souvent regardé avec intérêt l'Inde et le Tibet : c'est de là qu'allait partir la marche triomphale de la race supérieure. En 1939, à la suite d'une expédition de SS, l'autrichien Harrer arrive en Inde du Nord (aujourd'hui Pakistan) et, de là, pénètre au Tibet. Lorsqu'il rencontre le Dalaï Lama, il le reconnaît immédiatement, et le célèbre, comme membre de la race supérieure blanche : « Sa carnation était beaucoup plus claire que celle du tibétain moyen, et par certaines nuances plus blanche même que celle de l'aristocratie tibétaine » (p. 280). Par contre, les chinois sont tout à fait étrangers à la race blanche. Voilà pourquoi la première conversation que Sa Sainteté a avec Harrer est un événement extraordinaire : celui-ci se trouve « pour la première fois seul avec un homme blanc » (p. 277). En tant que substantiellement blanc le Dalaï Lama n'était certes pas inférieur aux « européens » et était de toutes façons « ouvert aux idées occidentales » (p. 292 et 294). Les Chinois, ennemis mortels de l'Occident, se comportent bien autrement. C'est ce que confirme à Harrer un « ministre–moine » du Tibet sacré : « dans les écritures anciennes, nous dit-il, on lisait une prophétie : une grande puissance du Nord fera la guerre au Tibet, détruira la religion et imposera son hégémonie au monde » (p.114). Pas de doute : la dénonciation du péril jaune est le fil conducteur du livre qui a inspiré la légende hollywoodienne du Dalaï Lama. Revenons à la photo de groupe qui a mis un terme à son voyage en Italie. On peut considérer comme physiquement absents mais bien présents du point de vue des idées Richard Gere et les autres divas de Hollywood, inondés de dollars pour la célébration de la légende du Dieu-roi, venu du mystérieux Orient. Il est désagréable de l'admettre mais il faut en prendre acte : tournant le dos depuis quelques temps à l'histoire et à la géographie, une certaine gauche se révèle désormais capable de ne plus s'alimenter que de mythes théosophiques et cinématographiques, sans plus prendre de distances même avec les mythes cinématographiques les plus troubles. Publié dans « L'Ernesto. Rivista Comunista », n° 5, novembre/décembre 2003, p. 54-57. Traduit de l'italien par Marie-Ange Patrizio

Quelques vérités commencent donc à sortir, même dans la presse domestiquée et sécurisée du capitalisme...
RoRo

-------- Message original --------
Sujet: Tibet
Date: Sat, 5 Apr 2008 01:42:36 +0200
De: Demunter - Dellau <mmla@skynet.be>



Dans son numéro de ce vendredi, Le Monde publie sur 2 pages (photos et légendes explicites comprises) une "enquête" sur le déroulement des manifestations au Tibet.
De nombreuses descriptions, s'appuyant sur des témoignages de journalistes et touristes présents, vont à l'encontre des mensonges répandus ces derniers jours et confirment donc l'activisme et la brutalité des manifestants tibétains.
Quelques extraits significatifs :
Les Jeux Olympiques auronr lieu dans 5 mois, les projecteurs de la presse internationale sont braqués sur la Chine. Pour les Tibétains, c'est une aubaine. Ils entendent bien profiter de ce moment exceptionnel.
(...)
Des volées de pierre s'abattent sur les boucliers de la PAP (police armée du peuple) qui cède sous l'assaut
(...)
Les émeutiers caillassent des camions de la police, s'en prennent à l'agence Chine nouvelle, aux bâtiments de la sécurité publique, au complexe commercial, à une mosquée dont la porte flambe. Ils frappent avec violence des Chinois han croisés en chemin, incendient toutes les échoppes appartenant à des non-Tibétains
(...)
L'émeute prend un caractère ouvertement racial. C'était un un déversement de violence ethnique (citation de l''Economist)
(...)
L'ampleur des destructions et les traces de violence ont choqué certains Tibétains pourtant très anti-chinois (citation de Die Welt)
(...)
Des jeunes crânent : on leur a montré , aux Chinois, ce dont on était capables
(...)
22 morts, dont la plupart sont des innocents brûlés dans l'incendie de leur domicile
(...)
Aucune image disponible n'illustre une répression sanglante alors que nombre de documents attestent des agressions raciales anti-han et anti-hui
(...)
D'autres incidents graves éclatent à Luhuo (donc pas seulement à Lhassa). Ce sont les nonnes qui sont descendues les premières dans la rue
(...)
D'ailleurs, la réalité de tout cela est évidente puisque le pacifiste chef religieux du Tibet est, de son propre aveu, dépassé par ses ouailles :
Le dalaï lama avoue son impuissance à enrayer ce qu'il appelle un "mouvement populaire" et envisage de démissionner si les violences persistent

Mais, ho ! faudrait quand même pas passer pour un suppot du régime chinois
Et - il était temps - voilà donc le journal de s'interroger avec une évidente mauvaise foi sur ce qu'il appelle un "mystère très troublant" : pourquoi les forces chinoises, pourtant massivement déployées, ont-elles laissé les émeutiers piller, brûler et détruire ? Etaient-elles débordées ? Avaient-elles reçu des consignes de modération ? Ou était-ce du machiavélisme pour justifier une répression ?
Bref, à l'encontre de sa propre description, le journal estime que l'histoire des émeutes reste à écrire !!!!!......
Très troublant mystère du journalisme, non ?
Martial Demunter